A partir d'un scénar de Tarantino, Oliver Stone signe une satire grinçante sur la fascination morbide de notre société pour l'ultra-violence, à travers le portrait sanglant d'un couple de psycho déjantés errant sans but et sans neurone, servi par une mise en scène très trippée qui finit par donner le tournis, et interprété par le couple charismatique Woody Harrelson/Juliette Lewis. 3,25
La découverte de "Tueurs nés" plus de 20 ans après sa sortie atténue quelque peu son aspect sulfureux. D'autres œuvres radiographiant la violence et les médias sont passées par là depuis, avec parfois plus d'efficacité et de subtilité. Difficile de croire que "Tueurs nés" choquerait autant s'il sortait aujourd'hui. Reste que le film se regarde avec intérêt, pour son montage kaléidoscopique, ses dialogues décalés et son casting complètement dingue (Woody Harrelson, Juliette Lewis, Robert Downey Jr., Tommy Lee Jones, Tom Sizemore).
Dénonçant la starisation dont peuvent bénéficier des criminels à l'image de Bonnie et Clyde, Oliver Stone pousse le curseur de cette fascination au maximum à la fois par un montage psychédélique entre images subliminales et coupes franches mais aussi par une critique au vitriol des aberrations du système carcéral et de la violence quotidienne en société, en famille, et dans les médias. Porté par une musique rock parfois assourdissante et un casting fiévreusement impliqué, le film nous happe dans un tourbillon reprenant cette volonté d'abêtissement que prône le journaliste lors d'un dialogue de mise en abyme au sujet de sa "ligne éditoriale" quitte à forcer le trait ou du moins à faire preuve de redondances. Une satire qui bouscule!
On suit un couple de tueurs en série avec de nombreux flash back, des plans et des dialogues approximatifs, comme le montage et la chronologie du film. On se demande si le réalisateur n'était pas drogué en faisant le film. Beaucoup de passage du noir et blanc à la couleur sans raison, des plans pas nets du tout et très mal cadrés sans raison, clairement un film tourné volontairement en amateur avec pourtant quelques stars au casting dont le délirant Tommy Lee Jones.
Basé sur une histoire imaginée par Tarantino, "Natural Born Killers" nous fait suivre un couple de tueurs en série sanguinaires, qui vont devenir la coqueluche des médias. Très controversé à sa sortie, le film divise toujours indéniablement son public, avec un message fort et une forme outrancière. En effet, l'ensemble est construit comme un clip géant, avec des acteurs hallucinés (mention spéciale à Robert Downey Jr. et Tommy Lee Jones), des plans débullés, des images en noir et blanc, des séquences psychédéliques, des dizaines de chanson en guise de BO, et un montage frénétique. Par conséquent, le film alterne entre passages ingénieux, assommants, ou pertinents. Sur le fond, on y voit une critique de la culture de la violence aux USA, notamment à la télévision, et surtout une critique acerbe des médias racoleurs, hypocrites, et complaisants. Ainsi, "Natural Born Killers" est un film intéressant, mais à ne pas mettre entre toutes les mains.
Pas sûr qu'il reste grand-chose de Quentin Tarantino dans Tueurs-Nés. Pourtant à l'origine du script, le scénariste/réalisateur culte de Pulp Fiction s'est vite dissocié de l'œuvre d'Oliver Stone. Difficile d'en être surpris, l'univers volontiers référentiel et azimuté de Tarantino se mariant difficilement avec celui bien plus politique et enragé de Stone. La première différence entre l'histoire originale et le film est également la plus décisive. Le scénario signé Tarantino se concentrait sur le journaliste Wayne Gale et son équipe sur les trace d'un couple de tueurs. Le film de Stone suit la paire unie pour le sang et relègue Wayne et sa clique au second plan. Et c'est bien l'esprit tordu de ses personnages qui va contaminer le long-métrage tout entier. Le réalisateur remonte le fil de la violence en dressant le portrait de psychopathes générés par la violence endémique éclaboussant tout leur environnement (cellule familiale chaotique, chaine de télé cupide, voyeurisme morbide). Autant vous prévenir : Tueurs-Nés est le film le plus extrême d'Oliver Stone (et on parle du papa de Platoon, Wall Street et JFK !). Le cinéaste livre un film aux frontières de l'expérimental tant il pousse les curseurs formels dans le rouge : nombre de plans à la minute ahurissant, multitude de procédés colorimétriques, angles cassés, zooms, ralentis,... Jusque dans sa photographie, Tueurs-Nés subvertit en reliant esthétique de soap-opéras et couleurs saturées et criardes. Comme pour mieux associer rêve et cauchemar. N'espérez même pas trouver un personnage héroïque ou empathique ici, ils sont tous baignés dans le même bassin ensanglanté. Les comédiens semblent s'être rejoints sur la même ligne : l'outrance. Et ils sont flamboyants. Tous, sans exception. Il s'agit d'une expérience. Étouffante. Épuisante. Excessive. Et c'est bien le but. On est à mi-chemin entre la satire psychédélique et le film d'horreur échevelé. Rarement l'Amérique aura été autant malmenée (une vraie profession de foi chez Oliver Stone). Et ce n'est clairement pas le genre de film que je prendrai plaisir à revoir. Mais encore une fois, c'était pas le but. Il est fort probable qu'une adaptation fidèle au script aurait reflété cet esprit rigolard et volubile qu'on attend d'un Tarantino. Mais Stone a fait sienne la maxime "pour adapter, il faut trahir". Et on ne peut pas lui enlever que ce coup de poignard ne manque pas de culot.
Je n'ai pas trouvé ce film très plaisant. L'histoire est intéressante au début, mais prend une tournure qui fait décrocher le spectateur. Le réalisateur en dit trop dès le début.
Film absolument culte, disjoncté, décalé. Le cachet Tarantino est bel et bien présent. On se prend de sympathie pour le couple mentalement dérangé malgré leurs tueries barbares (j'ai bcp apprécié la petite touche artistique accompagnée à chaque meurtre). La BO du film est absolument génial. J'apprécie aussi cette fin ou pounr une fois ca ne finit pas mal pour les méchants! Enfin que dire de Woody Harrelson qui est définitivement un de mes acteurs préférés.
Le message que veut faire passer Oliver Stone à travers son film est incompréhensible. On ne comprend pas vraiment si Tueurs Nés est une fascination, une dénonciation ou de la provocation pure et dure. La première partie s’intègre parfaitement à la catégorie des road-movies et la patte de Tarantino se ressent mais au début seulement. On suit avec répulsion la route empruntée par ce couple uni par les liens du sang. Les idées ne manquent mais elles sont trop mal servies pour que le spectateur puissent en profiter. La réalisation pêche aussi, si on pouvait trouver ce style intéressant les premières minutes, il en devient assommant à la longue. Mauvais et décevant.
Le choc de ce film est toujours intact plus de 15 après sa sortie et pour cause, on a pas vraiment réussi à reproduire ce genre de défi. Comme toujours, O. Stone part en guerre. Contre le cinéma en explosant toutes les règles, contre les médias, contre l'aliénation de l'homme par une société à côté de la plaque, contre la folie des hommes, contre une Amérique qu'il exècre dans certains excès, contre la bienséance, contre les diktats commerciaux bref, Stone a rarement été aussi enragé. Et si le montage clippesque en rebute certains, alors tant pis pour eux car malgré sa forme chaotique, chaque plan, chaque changement formel, chaque détail est minutieusement pensé afin de véhiculé un sens, à charge au spectateur de faire son propre cheminement. Scénario fort, images puissantes, interprétation over the top, ironie constante, humour noir, subversion, virtuosité graphique, un film total qui sublime son support pour nous transporter dans un voyage dont on ne ressort pas indemne. Reste un petit problème de rythme dû en partie à son montage très speed (on a avalé tellement de plans que le temps passe un peu plus lentement). Mais c'est bien peu de choses devant un tel brûlot sauvage et sans concession. D'autres critiques sur