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Un visiteur
5,0
Publiée le 23 mars 2010
En accord avec les critiques de Néopolis et Gonnard, j'ajouterais qu'il s'agit en fait d'un véritable petit chef d'oeuvre, où l'on retrouve toute la palette des forces et faiblesses de la nature humaine, le tout boosté par une extrême situation de crise (la classique prise d'otages) où l'amitié est confrontée à la volonté de survivre. cruel dilemme ! Francis Blanche est génial dans un rôle assez infect, et Antonella Lualdi fait preuve d'un certain caractère, que l'on retrouve 50 ans plus tard (un peu moins jeune, mais toujours aussi pertinante) dans la série des Cordiers juges et flic !!!!!!
"Ce n'est pas une histoire que nous raconterons à nos enfants" conclut l'un des protagonistes de ce palpitant huis clos. En effet, aucun des sept participants à cette sinistre expérience, où deux d'entre eux doivent se porter volontaire pour être otages des SS (et donc exécuté si le véritable meurtrier de deux officier allemands n'est pas retrouvé), ne peut être fier, tant chacun étale toute sa petitesse. Une fois passé le temps des solutions collectives, vient l'heure d'affirmer en quoi sa vie vaut plus que celles des autres, sur des critères que la situation démolira plus ou moins explicitement un à un (amour idyllique, résistance héroique ou utilité public). Ce qui fait du de Christian-Jaque l'un des premiers à remettre en cause le "bon comportement" des Français sous l'Occupation, à travers ces sept amis qui dévoilent leur véritable personnalités face à une mort imminente. Dans cette exercice, Claude Rich et Francis Blanche crèvent l'écran au cour d'excellentes répliques, qui font ressortir toute l'intelligence du scénario. Sitôt close, l'expérience est d'ors et déjà nié, comme s'il n'y avait jamais eu d'alerte ni de tension parmi eux, à la manière des films laudatifs et partisans d'après guerre, et la fête reprend de plus belle, dans une hypocrite fraternité, sans connaitre l'avenir des tristes vérités qui la situation fit jaillir. A voir, le film non plus ne mérite pas de tomber aux oubliettes, et les vérités sur la nature humaine qu'il met en scène sont éternels.
Quel délice ! Je me suis régalé. Un bonheur pour les oreilles toutes ces répliques cinglantes. J'adore aussi la peinture pessimiste de la nature humaine qu'esquisse Christian-Jaque, c'est à la fois réaliste et touchant. Les acteurs sont excellents, qualité indispensable pour un huis-clos : Francis Blanche en opportuniste, Boy Gobert avec son tic inquiétant, Antonella Lualdi la provocatrice, Claude Nicot le couard mythomane, Claude Rich mon préféré en philosophe je m'en foutiste, Dominique Paturel le donneur de leçons. Seule France Anglade se démarque par son rôle : un pot de fleurs, certes beau, mais pot de fleurs quand même. Il ne se passe quasiment rien, et pourtant ce film est passionnant. Encore merci !
Les jeux d'acteurs (Rich et Blanche sont parfaits!) ainsi que les excellents dialogues font de ce huis clos une vision intelligente de la lâcheté et de la bassesse humaine face à la mort, soit une parfaite allégorie de la collaboration sous l'occupation. Si, toutefois, un reproche devait être fait à cette œuvre culte c'est le caractère des protagonistes, en effet si ils nous avaient été présenter comme davantage sympathiques dès le début de la trame, leur monstruosité naturelle liée à leur instinct de survie n'en aurait été que bien plus choquante.
Du bon cinéma à la française. Cet étouffant huit-clos est bien rendue, grace à la solide mise en scène de Christian-Jaque et à une excellente interprétation générale, dominé peut-être par Francis Blanche et Claude Rich (on exclura néanmoins France Anglade, affligeante). De montrer de manière aussi acide la moralité des francais sous le danger était un projet difficile : pari réussi. Il sont tous aussi médiocrissimes, et cela nous offre des dialogues acides et particulièrement intelligents, tout comme les différentes situations uqe connaient ce film, et qui nous donnent une idée de l'état d'esprit qui régnaient à l'époque. C'est une belle surprise que ce "repas des fauves".