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    Au bonheur des dames
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    Yannickcinéphile
    Yannickcinéphile

    2 415 abonnés 4 452 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 31 janvier 2017
    J’avoue ne pas trop comprendre la méconnaissance de ce film de Duvivier, un superbe métrage, qui est bien plus qu’une adaptation de Zola, ce qu’il n’est d’ailleurs que de très loin.
    D’abord la réalisation est excellente. Le travelling avançant frontalement au milieu de la foule par exemple est un moment impressionnant dans un film du temps, l’accident de voiture est énorme (sans doute un des plus marquants que j’ai pu voir au cinéma, et cela grâce à une image quasi-subliminale qui change tout), Duvivier offre un film muet d’une perfection formelle rare. Bourré d’idées, chaque plan est un moment délicieux, et l’inventivité est réellement de chaque seconde. Et puis les décors grandioses (le magasin, la fête au parc…), la figuration importante, la photographie très soignée, tout cela participe de concert pour faire de Au Bonheur des dames un film superbe, avec un final marquant sur le plan visuel.
    Le scénario est lui aussi très bien. Certes, on pourra trouver le discours sur le progrès pour le moins manichéen, mais après tout, c’est l’engagement du réalisateur, celui de Zola aussi d’une certaine façon, c’est subjectif, cela n’a pas à intervenir sur ma note. Cela mis à part, le film est court, parfaitement rempli, avec des rebondissements intenses, des émotions fortes (notamment des morts qui retiennent l’attention), et de vrais moments de grâce. Souvent dans le cinéma muet, les émotions peine à prendre, le côté démonstratif est prégnant, et peine à donner toute sa profondeur au film. Ici ce n’est pas du tout le cas, et le film est intense, d’une grande modernité, et presque d’une actualité brulante. Prenant volontiers ses libertés avec Zola, j’ai en tous les cas assisté à une vraie petite perle sur le fond, accrocheuse et où tout est là à propos.
    Le casting aide beaucoup à la solidité de l’ensemble. L’expressivité des sentiments dans le muet dépend aussi beaucoup des acteurs, et ici c’est de haut niveau, jusque dans les seconds rôles. J’ai par exemple trouvé Fabien Haziza remarquable, pourtant il n’a pas fait une bien grande carrière. Armand Bour est mémorable en Baudu, tout comme Dita Parlo, héroïne idéale de ce film. Peut-être Pierre de Guingand est-il moins performant, parce que j’ai parfois eu le sentiment qu’il avait du mal à montrer véritablement au travers de son jeu les évolutions de son personnage. Reste qu’il est tout de même convaincant, peut-être un peu sobre pour le coup.
    En tous les cas, Au Bonheur des dames est un des meilleurs muets que j’ai pu voir. Peut-être car il est un des derniers films muets français a-t-il atteint un niveau de perfection certain, ce qui du coup peut faire regretter que muet et parlant n’ait pas poursuivi en parallèle, mais je crois surtout que c’est la convergence d’un grand réalisateur, d’une matière parfaitement réadaptée, et d’un casting de choix qui est à l’origine de ce résultat. 5
    chrischambers86
    chrischambers86

    13 804 abonnés 12 441 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 30 avril 2013
    Film rare diffusè jadis au cinèma de minuit, c'est le dernier muet que Julien Duvivier signa dont l'oeuvre est d'une diversitè et d'une richesse extraordinaire! Nous sommes donc ici à l'aube du parlant où l'essor du « Bonheur des Dames » se fait sentir! Sur le plan technique, on reconnaît la patte de Duvivier qui ne malmène en rien cette adaptation cèlèbre d'Emile Zola! Excellence des dècors, travellings impressionnants pour l'èpoque, dècoupage et montage au cordeau, caractèrisent le style de l'ensemble du mètrage où le cinèaste est à l'èvidence ici meilleur technicien que dramaturge! Malheureusement, cette raretè de 1930 est èclipsèe par la version d'Andrè Cayatte qu'il rèalisa durant l'Occupation où Michel Simon reprenait le rôle de Baudu (et non "Boudu"). Explosif dans sa mise en scène, de cet art rèvolu qu'ètait le cinèma muet, "Au bonheur des dames" version 1930 est à (re)dècouvrir...
    Guillaume836076
    Guillaume836076

    82 abonnés 126 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 7 octobre 2012
    Vu il y a quelques mois cette rareté vaut le coup d'être visionnée. Notamment parce que cette adaptation muette du roman de Zola a été transposée en 1929. De ce point de vue très intéressant, la mise en scène inventive et (déjà) maîtrisée de Julien Duvivier, montre l'inexorable avancée du progrès et son lien avec un mercantilisme capitaliste que rien n'arrêtera plus désormais, même si parfois le trait paraît appuyé. Les scènes des rues de Paris (la sensation de la vitesse) et les séquences dans le grand magasin (ampleur des mouvements de caméra pour montrer le fourmillement humain du lieu, son clinquant et son inhumanité -beaux décors-) sont étourdissantes pour l'époque!
    Dita Parlo n'a pas un jeu trop théâtral, et fait passer l'émotion au travers de ses regards. Un peu plus de réserve sur le jeu de Pierre de Guinguand. Première réussite cinématographique de Julien Duvivier.
    tomPSGcinema
    tomPSGcinema

    758 abonnés 3 323 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 14 septembre 2012
    N’ayant jamais lu l’oeuvre d’Emile Zola, je ne pourrais dire si cette adaptation est d’une grande fidélité au matériau d’origine. Mais grâce à la superbe mise en scène de Julien Duvivier et à la subtile et très convaincante prestation de Dita Parlo dans le rôle principal, j’ai pris un certain plaisir à visionner ce film. A mon sens, il faut donc clairement découvrir ce long métrage et ce que l’on connaissent ou pas le roman en question.
    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 3 avril 2009
    Une réelle recherche dans les images qui ne compense pas totalement le manque de parole.
    Plume231
    Plume231

    3 906 abonnés 4 639 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 2 juillet 2012
    Un des derniers films muets du cinéma français que cette oeuvre, comme il est dit dans le générique de début, plus inspirée qu'adaptée du roman d'Emile Zola. A partir de cette inspiration, Julien Duvivier donne lieu à quelques belles idées de mise en scène comme l'utilisation de la surimpression pour mieux faire ressentir le grouillement de la foule. Le ton se refuse au manichéisme en disant que le progrès est cruel mais inévitable. On peut toutefois regretter quelques scènes moralisatrices dans la seconde moitié un trop lourdes, même si le message final atténue cela, qui rendent le tout pas toujours convaincant en particulier pour ce qui est de l'attitude du personnage d'Octave Mouret. Nettement plus réussi tout de même que la calamiteuse version d'André Cayatte tournée pendant l'Occupation et juste un peu sauvé par l'immense talent de Michel Simon, "Au Bonheur des dames" de Julien Duvivier est tout de même loin d'être un grand film d'une période qui était déjà terminée.
    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    1 163 abonnés 5 159 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 1 mars 2018
    Un bon point pour la restauration. En 2018, un film qui a presque 100 ans c’est extraordinaire. Et le travail gâché par une musique « moderne » détestable...........
    Mis à part cela, on est impressionné par les mouvements de caméra et le contexte très actuel: l’impuissance des petits face aux mastodontes. Duvivier rajoute quand même dans ce drame social une histoire d’amour tragique et une scène mémorable dans le magasin quand Mouret chassé veut tuer le propriétaire. Où quand le désespoir amène des réactions foudroyantes. Comédie sociale qui est un livre de Zola vraiment génial.
    ronny1
    ronny1

    37 abonnés 913 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 février 2019
    « Au bonheur des dames » est le dernier film muet réalisé par Julien Duvivier. Trois éléments importants contribuent à la réussite de ce film. Le premier tient dans la réalisation technique : cinématographie (avec la présence du jeune Armand Thirard) et montage remarquables, qui ont peu d’équivalent dans le cinéma muet de l’hexagone, comparable à Lang, Ford et Eisenstein, excusez du peu. Le deuxième s’impose par les moyens déployés et bien sur les décors. La cantine spectaculaire du grand magasin est opposée à la boutique miséreuse, cernée par les murs que l’on abat, la rue qui s’emballe avec de plus en plus de gens, de voitures, de bus (le progrès paraît-il) et comme cerise sur le gâteau, les Galeries Lafayette avec ses escaliers monumentaux et sa coupole de verre. Le troisième c’est tout simplement Dita Parlo, star naissante du cinéma allemand et future Juliette de « L’Atalante » de Jean Vigo et Elsa de « La grande illusion » de Jean Renoir himself ! Certes c’est un petit boudin avec de grosses cuisses et des fesses celluliteuses, qui fait un peu tâche au milieu des mannequins en camisettes de satin, mais tellement trognon avec sa naïveté, sa fraîcheur et la candeur de son regard de biche, dévoilant en voulant se couvrir maladroitement, le bout d’un sein sous l’œil concupiscent des mâles aux alentours. Elle est simplement géniale et son interprétation à elle seule vaudrait déjà le détour, en plus des qualités citées précédemment. Enfin, supplément de taille, la bande son originale étant définitivement perdue, l’édition DVD nous gratifie d’une musique originale de Gabriel Thibaudeau en parfait support des images (même si la partie vocale ne s’imposait pas), à l’opposé de la catastrophique balourdise écrite en 2010 par Amaury Chabauty pour « Maman Colibri » que Duvivier avait réalisé en 1929. Comme le roman de Zola, le progrès et la haute finance détruisent le petit commerce et parfois encore plus avec les crises récurrentes, comme celle de 1929. Par contre Duvivier termine son film sur une morale qui est une trahison vis à vis du livre de Zola. D’une manière générale, le cinéaste, contrairement à l’écrivain, semble oublier que socialement il y la caste de ceux qui sentent, c’est à dire les quelques très riches comme le Baron Hartmann (toute allusion antisémite serait-elle fortuite ?) et celle de ceux qui ressentent c’est à dire tous les autres, nous compris. C’est sans doute la grande faiblesse du discours et qui permet de parachuter cette morale douteuse, faisant perdre de vue que sur le long terme, les réactionnaires ne sont pas ceux que l’on pensait. Et Duvivier de commencer ce cycle infernal des grands films qui passent de très peu à côté d’un chef d’oeuvre. Près de trente ans plus tard, le cinéaste adaptera un autre roman de la chronique des Rougon-Macquart : « Pot Bouille » qui est un préquel de celui ci. Cayatte commettra un remake pendant l’occupation, avec Michel Simon.
    Parkko
    Parkko

    160 abonnés 2 020 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 17 mars 2013
    Adapter un roman de 500 pages dans un film muet de 1h30, déjà faut oser. e problème du film c'est qu'à mon avis Duvivier n'a pas fait les bons choix sur l'adaptation du roman.
    Perso, je m'en fous un peu qu'un mec prenne des libertés par rapport au roman qu'il adapte, au contraire, ayez des partis pris, les films ne doivent pas être des illustrations mouvantes d'un roman. Mais dans Au bonheur des dames, Duvivier se concentre principalement sur l'intrigue amoureuse qui n'est pas bien retranscrite et tout ce qui est de l'ordre du magasin passe souvent en second plan. On nous en parle vite fait mais on est loin d'avoir les enjeux dramatiques qu'on aurait pu avoir. Après y a des jolies scènes mais elles sont un peu perdues dans un film qui alterne les moments assez réussis (souvent liés justement au magasin) et ceux beaucoup moins intéressants liés au triangle amoureux. Et puis pour un film de 1930, je le trouve dépassé. C'est bête à dire, mais j'ai vu d'autres films de cette époque là, et Au bonheur des dames fait terriblement ancré dans une époque révolue. Duvivier n'a pas d'autres choix de constater la fin des petits commerçants sans réaliser que ce qu'il filme, il le vit lui même : la fin du muet.
    Nicolas L.
    Nicolas L.

    88 abonnés 1 746 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 27 novembre 2018
    Vu au cinéma en cine-concert donc dans des conditions optimum, le film m'a bien emballé ! Un jeu d'acteurs très juste et une mis en scène pleine de sens et de symbole. Très bon moment
    benoitparis
    benoitparis

    110 abonnés 1 277 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 18 juin 2011
    En bon adaptateur de Zola, Duvivier ramasse et met en scène avec beaucoup d’acuité la vie économique et sociale. Il ne s’agit pas seulement de l’écrasement du petit commerce par les grands magasins. L’érotisme sous jacent de la publicité, de la séduction de la marchandise et de la consommation est vu avec beaucoup de finesse (ce qui accentue l’aspect donjuanesque du directeur du magasin). La cruauté de la vie salariée est croquée sans ambages, jusque dans ses aspects les plus habituellement occultés : on voit bien ce qu’on appelle le harcèlement sexuel. Une des séquences en a presque un aspect subversif : celle où de jeunes mannequins féminins en sous vêtements sont couvés de regards concupiscents par la hiérarchie, et surtout par le directeur du personnel. On voit aussi les mesquineries entre collègues. La vie moderne est montrée dans tout ce qu’elle a de trépidante et de massive. Les employés, les clients composent de véritables foules survoltées, que ce soit au réfectoire ou dans l’espace commercial. On voit même des chapardages et une sorte d‘attentat contre les clients. A coté de tous ces aspects passionnants du film, on a bien du mal à s’intéresser aux intrigues mélodramatiques. Et surtout la fin en Happy end sentimental paraît totalement artificiel et plaqué. Comme toujours chez Duvivier on note la patte du grands metteur en scène, en l’occurrence surtout dans les mouvements de rues et de foules, dans les montages accélérés et répétitifs. Et aussi dans la beauté de certains plans panoramiques.
    soulman
    soulman

    88 abonnés 1 225 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 26 mai 2017
    Un film d'une facture très moderne, néo-réaliste avant l'heure, le dernier muet de Duvivier et une réussite incontestable, due à l'utilisation minutieuse des décors qui soulignent le déclin moral et physique du marchand et de sa famille, et à un montage au cordeau qui crée un suspens parfois haletant.
    Dita Parlo, femme-enfant, est étonnante de vérité.
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 10 janvier 2013
    "Au bonheur des dames" est le dernier film muet de Julien Duvivier et un des dernier à avoir été tourné en France. Il sortira en 1930 alors que le rouleau compresseur du cinéma parlant était déjà en route. Il ne fut d'ailleurs jamais exploité dans sa version muette uniquement présenté en avant-première avant sa sortie dans une version sonore. Mais c'est de nos jours la seule version qui nous soit parvenue.
    Adaptation d'une oeuvre d'Emile Zola, le film témoigne de l'arrivé des premiers grands magasins dans les villes qui vont faire la vie dure aux petits commerces. Un sujet toujours d'actualité un siècle plus tard. Si le scénario n'a rien de bien palpitant, ni d'originale, on retiendra de ce film sa plastique dynamique inspirée de l'expressionisme allemand et russe, dans une mise en scène inventive. Il marque aussi un progrès dans l'évolution des effets spéciaux avec une des premières utilisation du procédé du matte-painting pour agrandir artificiellement la taille des décors.
    La musique composée par Gabriel Thibaudeau dans sa version DVD est par contre beaucoup moins convainquante par son choix d'utiliser une voix de cantatrice soprano dans sa composition. Cela donne au film un aspect vieillot, alors que les images restent encore aujourd'hui très modernes.
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