L'origine de ce film méconnu de Chabrol est tout à fait singulière. La crise conjugale que jouent Paul Gégauff, par ailleurs scénariste récurrent du cinéaste, et sa femme Danièle est celle, a-t-on appris, que vit le couple à la ville. Chabrol, commis en réalisateur voyeur, filme l'usure du couple, le désamour, la rupture puis la tentative de reconquête par Paul, examen de conscience fait, de son épouse,
On regarde le film sans pouvoir faire abstraction du principe de réalité qui se cache sous un scénario-prétexte. Il reste que l'entreprise est peu convaincante -le film tout du moins- et à certains égards déplaisante. En premier lieu parce que les acteurs, qui n'en sont pas, sont mauvais, Paul Gégauff en tête. Secondement, les dialogues sont du même niveau, maladroits et faux. Comme quoi la réalité ne détermine pas l'authenticité.
Au centre de cette chronique conjugale courante, Gégauff semble prendre un malin plaisir à se déprécier, endossant le mauvais rôle et la responsabilité de l'échec de son couple, s'affublant d'un caractère détestable. Face à son épouse docile, il incarne une sorte de Pygmalion égocentrique, macho, pédant et même brutal. Se sent-il à ce point coupable pour se noircir ainsi?
Toujours est-il que c'est tellement mal joué, mal écrit et démodé (cette bourgeoisie intello des années 70...) que l'histoire de Gégauff perd tout crédit et tout intérêt.