Avis sur Le Passage du Rhin

André Cayatte nous dépeint la trajectoire de 2 soldats français durant la deuxième guerre mondiale. Après qu'ils aient été faits prisonniers par l'armée allemande, ils sont placés de force dans un petit village pour aider aux tâches quotidiennes.
Les 2 héros viennent de 2 milieux diamétralement opposés et leurs trajectoires futures le seront tout autant.
La partie allemande avec Charles Aznavour est pour moi le point fort du film. Son personnage finissant par trouver sa place au sein du village et à se faire accepter au delà de sa condition de prisonnier. La cavale et la passion amoureuse du journaliste se révélant plus faible et plus sujette aux clichés.
La réflexion que le réalisateur tente sur la liberté est quant à elle moins aboutie.

Après l'excellent "le miroir à deux faces" Cayatte enchaine avec une nouvelle réussite. Sur fond de seconde guerre mondiale le spectateur suit le destin de deux soldats français prisonniers tiraillés par leurs sentiments. Le tout est immergeant, les deux interprètes passionnant. A découvrir.

"Le Passage du Rhin", film "de guerre" franco-germano-italien réalisé par André Cayatte, sorti en 1960.
Une bonne réalisation avec une belle distribution : Charles Aznavour, Georges Rivière, Nicole Courcel.
Scénario d'André Cayatte, Armand Jammot et Pascal Jardin.
Le destin de deux prisonniers de guerre français en Allemagne. Deux français d'origine sociale différente, l'un dévalorisé chez lui, se fera une place là-bas, l'autre de meilleure condition à tout intérêt à ne pas rester.
Entre résistance et collaboration. Entre occupation et libération. Un film sur la liberté, de chaque coté du Rhin.
La vie des prisonniers français en Allemagne, un aspect de la guerre intéressant et peu traité.
Un beau film en noir et blanc.

Peu de temps après « Le Dernier sou » et « Le Dossier noir », je continue de découvrir la filmographie d'André Cayatte avec « Le Passage du Rhin », le moins réussi des trois. Je ne conteste pas la pertinence du projet : raconter l'avant, le « pendant » et l'après-guerre hors champ de bataille (pas une scène de combats), en s'arrêtant sur les prisonniers français en Allemagne placés dans des maisons pour y travailler. C'est à la fois sa force et sa faiblesse. D'un côté, cela lui donne une singularité, le manichéisme étant souvent soigneusement évité durant la partie allemande. De l'autre, alors que cette idée de récit parallèle entre les deux pays ennemis semblait bonne (l'un « emprisonné », l'autre ayant réussi à s'évader), elle a du mal à trouver un équilibre, ni l'une ni l'autre ne se révélant vraiment passionnante. Il y a bien quelques scènes retenant notre attention, mais j'ai eu tendance à m'ennuyer légèrement, Cayatte ayant beaucoup de mal à trouver une dynamique narrative, sa mise en scène certes appliquée, soignée mais sans réelles idées ni souffle ne faisant qu'accentuer cette impression. Quelques pistes intéressantes, tout de même : sans être vraiment subtil, ce dilemme entre amour et engagement est plutôt bien vu, et si on a du mal à y croire (les mecs mettant des tartes au nana leur tombant dans les bras deux secondes après, je ne supporte plus), le propos reste pertinent, comme le portrait de cette ambitieuse gardant une forme de morale, même si, là encore, le trait aurait pu être plus fin. C'est d'ailleurs un peu ça qui est frustrant : les bases sont là, les intentions sont bonnes, le regard est juste et sans patriotisme déplacé, mais la façon dont est pensé, construit le récit ne prend pas, avec trop de maladresses et de pesanteur pour susciter l'adhésion, le « style » Cayatte n'ayant pas très bien vieilli. Reste ce regard sur la notion de patriotisme ou plus simplement de liberté, d'aspirer à une vie meilleure (qui n'est pas toujours celle qu'on aurait imaginé) : à ce titre, les dernières minutes sont probablement les plus réussies. J'ai enfin pris du plaisir à regarder, trouvant un sens à ce qui était exprimé, évitant (à peu près) le mélo et faisant preuve de suggestivité, de trop montrer en se focalisant sur spoiler: les retrouvailles des deux compagnons dont les chemins vont, définitivement, se séparer
: de l'importance de terminer sur une bonne note. Interprétation restée célèbre de Charles Aznavour (honorable), correctement entouré par le (trop) viril Georges Rivière et la jolie Nicole Courcel, au phrasé très « bardotien ». Au moins est-ce un film qui prête à discussion, débat, plutôt singulier dans son approche de la guerre pour l'époque, à défaut de susciter l'enthousiasme, voire de provoquer l'ennui, donc, faute, entre autres, d'un réel auteur derrière la caméra.

En 40, deux soldats français sont faits prisonniers et vont travailler dans une ferme allemande. L'un fuit et entre dans la Résistance, l'autre reste et retrouve une famille. Destins croisés et parallèles dans ce film bien écrit (Pascal Jardin fait partie des co-scénaristes) et bien construit. Pas de manichéisme et une vision assez neuve à l'époque de la vie de la population allemande durant la guerre. Cayatte n'est malheureusement pas assez bon metteur en scène pour donner toute son ampleur au sujet. Aznavour, lui joue sa partition sans une seule fausse note. Un grand petit acteur (aussi).

Un film rare sur les prisonniers français envoyés en Allemagne pour travailler dans les villages agricoles. Le film est aujourd'hui lent mais reste instructif quant à la condition des français de l'époque en terre inconnue. Les ébats du journaliste n'apportent rien de passionnant en dehors de ses élans de liberté. Les tâches effectuées par le "boulanger" ont un impact plus fort, selon moi. La libération est également un point fort du film avec quelques règlements de comptes, bien entendu. Lent mais pas mauvais.

Superbe film d'André Cayatte dont l'intrigue s'étale sur toute la durée de la Seconde Guerre mondiale et nous expose deux visions différentes à travers ses deux personnages principaux. L'histoire est passionnante et bien orchestrée par le cinéaste. On appréciera aussi ses propos nuancés qui évite ainsi tout manichéisme à outrance, chose courante sur ce genre de thématique. Seule la fin (à partir de la Libération) traîne en longueur. Ce long métrage tombé aujourd'hui dans l'oubli mériterait une plus large reconnaissance.

Pour moi un chef d'oeuvre du cinéma dans lequel charles Aznavour joue à merveille ! Ce film montre parfaitement la vie des prisonniers français déportés en Allemagne pour le STO service du travail obligatoire. Pour certains c'est l'enfer, d'autres s'en accomodent et essayent de le vivre le mieux possible. Ce film est passé de nombreuses fois à la télé, entre 1970 et 1990 , il semble maintenant oublié, est ce le fait qu'il soit en noir et blanc ? Charles Aznavour était tout jeune...

j'adore ce film.L'étude des personnages est magnifique.c'est une vraie séance de "divan" d'une bonne partie de la société .
Aznavour est époustouflant, comme souvent en grand acteur qu'il était aussi.Rivière est impeccable ,et Nicole Courcel, la maman de Julie Andrieu, est trés "vraie" dans son personnage ...
Je ne mets pas 5 étoiles car nous sommes en 1961 et il est un peu caricatural comme c'était obligatoire dans ces années dés qu'on abordait les sujets sur la guerre.Mais il reste humain et ne dépeint pas quand même les Allemands comme des brutes à tous les coups.

Peu connu...et pourtant très séduisant, une vrai découverte !
Des acteurs impeccables, un film parfaitement ordonné et relatant un aspect de la guerre plutôt mis de côté (les prisonniers envoyés en Allemagne).
Le parcours des deux hommes, leurs motivations respectives et les dilemmes auxquels ils ont à faire face nous sont retranscrits avec force et sans fioritures. Désormais un classique pour moi.