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Gérard Delteil
202 abonnés
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3,5
Publiée le 16 janvier 2018
Une distribution époustouflante pour ce suspense en huit clos. Quelle joie de revoir des comédiens de l'envergure de Danielle Darrieux, Paul Meurisse, Noel Rocquevert, Paul Frankeur et Ventura à ses débuts, pour ne citer qu'eux. Unité de temps et de lieu, Duvivier s'est plutôt bien tiré d'une histoire qui risquait d'être trop théâtrale et statique. La chute est sans doute un peu tirée par les cheveux, mais ce sont surtout les numéros d'acteur, les dialogues de Jeanson et l'atmosphère fifties-sixties qui font la différence. Pas un chef d'oeuvre mais un classique. Au passage, on remarquera que Darrieux, qui avait participé au voyage à Berlin organisé par les services de communication de l'armée allemande sous l'Occupation, joue ici un rôle de grande résistante. Contrairement à d'autres qui ont vu leur carrière brisée pour moins que cela, telle Mireille Balin, elle a su tirer son épingle du jeu...
Excellent film signé par J. Duvivier, plus connu auprès du grand public pour ses comédies populaires, mais qui s'attaque ici à un sujet encore douloureux et prégnant dans la société d'après-guerre. Bon, il faut déjà souligner l'excellence du casting, réunion de certains des plus gros talents de l'histoire du cinéma français, ce qui permet au texte d'H. Jeanson de prendre toute son ampleur. Les répliques claquent, les dialogues, pourtant compliqués, sont dits avec une diction et un rythme délicieux, l'interprétation est parfaite de bout en bout tandis que l'intrigue centrale arrive à multiplier les rebondissements tout en gardant une certaine cohérence. Quant à la mise en scène, c'est à aussi du très haut niveau, Duvivier ayant pensé son découpage en amont, répétant ses scènes avec des maquettes et des poupées afin de choisir les meilleurs axes, angles et cadres possibles. Un huis-clos jamais pénible à suivre, passionnant sur le fond parfois, qui fait beaucoup de bons choix, et qui se révèle assez intense. Très grand film. D'autres critiques sur thisismymovies.over-blog.com
Ce film est un joli moment de cinéma, ou devrais-je dire de théâtre? Car oui il y a presque un seul et unique décor, celui d'une grande pièce à vivre, un grand salon un peu comme dans un château. Cela donne un peu plus d'espace aux acteurs pour jouer, ce qui est aussi mieux pour le spectateur. De plus certains acteurs semblent jouer plus théâtre que cinéma mais peut-être ne pouvaient-il faire autrement? En tout cas c'est un plaisir de revoir dans cette version restaurée Lino V., P. Meurisse, S. Reggiani, D. Delorme, B. Blier et R. Dalban. Ce film est un huis-clos, 10 personnes plus la gouvernante, qui essaient de démasquer le traite qui se cache parmi eux. Les amateurs d'enquêtes policières notamment style Agatha Christie vont adorer. Les autres comme moi devront essayer de se rabattre sur d'autres critères, comme les comédiens par exemple. Même s'il a vieilli, on le sent par la musique par exemple et le jeu assez raide des acteurs, ainsi que par les longues tirades de ces derniers, ce film est vivant, agréable à regarder.
Un très bon film pas assez connu. Il faut dire qu'il sort en 1958 l'année de l'explosion de la nouvelle vague; Tout le cinéma français prend un coup de vieux d'un seul coup, et les grands réalisateurs des années 30 on du mal à "survivre" . Pourtant c'est un film absolument remarquable , tant par le style que le fonds. La mise en scène est très soignée, très stylisée, classique certes, mais élégante. Des plans surper cadrés avec des Zooms et des arrières plan très originaux. Des acteurs impeccables , Ventura , Blier et surtout Paul Meurisse , fantastique , un très grand , un peu oublié aujourd'hui. Bien sûr Danielle Darrieux , d'une grande beauté , intransigeante, manipulatrice et romantique à la fois.Et la thématique est complètement d'actualité. Faut -il faire ressurgir le passé? Est-ce qu'il peut y avoir prescption pour les crimes contre l'humanité? Ou commence le pardon ? . Est-ce que la vengeance est un plat qui peut se manger froid . L'idée de ce réseau de résistant qui traque un traître , nous rappelle l'affaire Jean Moulin , ou le procès Barbie. Et Duvivier très intelligement ne tranche pas sur le fonds . Toutes les thèses sont expliquées , par chacun des intervenants. Toutes les visions et interprétations sont "acceptables". Et le final assez srupernant , déroutant , permet de sauver la face et de ne pas prendre position.Un régal de cinéma à "l'ancienne " mais proche de la perfection.
Un huit clos oppressant et passionnant. Mais ce n'est pas du théâtre filmé, sinon on n'aurait pas ces expressions de visages et ces mouvements de caméras. On pourra sans doute reprocher certains personnages trop caricaturaux (Roquevert, mais surtout Francoeur); mais l'interprétation est remarquable, dominé par Blier, Reggiani et Ventura, laissant Darrieux un tout petit peu en retrait, mais ils sont tous bons.
Un huis-clos en guise de pièce de théâtre déguisée, c'est assez casse-gueule a priori et pourtant lorsque la maîtrise est là, lorsque l'écriture est là, lorsque les acteurs sont là... alors ensemble tout devient possible (dit comme ça, on dirait un discours de politicard en instance de placard mais tel n'est pas le but, l'auteur vous en prie).
Le sujet cela dit est presque politique et tout-à-fait polémique... il donne matière à réflexion sur la chasse aux sorcières et la recherche de la vérité. Il est aussi moral et se pose les questions que tout un chacun se pose dans une telle situation, à tel point que l'on se demande ce que l'on ferait à leur place. On hésite comme eux, tiraillé par le doute et le soupçon !
Mise en scène en béton armé, tension qui va crescendo, rebondissements et fausses pistes, comédiens qui donnent le meilleur d'eux-mêmes... nous voilà happés dans un tourbillon et en présence d'un sans-faute ou presque. La fin peut-être, la toute fin est sans doute discutable mais quel brio pendant 1h30 qu'on ne voit vraiment pas passer !
Julien Duvivier interroge l’ambivalence des comportements humains en période troublée. Il réunit à l’écran un casting prestigieux pour donner vie à un scénario imparable et intelligemment construit qui ménage un suspense sans faille jusqu’à un final surprenant. A travers un schéma narratif respectant une triple unité (temps, lieu et action) et sur des dialogues d’Henri Jeanson, le cinéaste propose un cluedo en huis clos, vaste jeu de rôle(s) durant lequel le protagoniste principal change sans cesse. Marie-Octobre est à redécouvrir dans sa version superbement restaurée disponible en DVD et Blu-ray. Plus de détails sur notre blog ciné :
Dans ce huis-clos élégamment mis en scène, onze personnages, tous anciens membres d'un réseau de Résistance livré à la Gestapo quinze ans auparavant, doivent démasquer le traître qui les avait dénoncés. Les révélations et les fausses pistes vont bien évidemment se multiplier jusqu'au dénouement final. Le film est aussi prétexte à de superbes numéros d'acteurs, aux noms plus impressionnants les uns que les autres : Danielle Darrieux, Paul Meurisse, Bernard Blier, Lino Ventura, Noël Roquevert, Robert Dalban, Paul Frankeur, Serge Reggiani,... Passionnant.
"Marie-Octobre" commence sur un ton léger qui fait penser à du Audiard, puis au bout d'un quart d'heure, la révélation survient: l'un des dix personnages, anciens membres de la Résistance, est celui qui les a dénoncés, provoquant la mort du chef du réseau quinze ans auparavant. Chacun devient donc un suspect potentiel aux yeux d'autrui: l'enfer, c'est les autres dans ce huis clos qui respecte avec une belle rigueur la règle des trois unités, ne cédant à aucun flash-back explicatif et faisant d'un salon élégant le théâtre d'un procès où chacun se fait tour à tour juré, juge, témoin et accusé. Des questions se posent (que faire du traître une fois identifié ? L'exécuter ? L'obliger au suicide ? Ou bien y'a-t-il prescription après quinze ans ?) et la tension monte, soutenue par d'impeccable dialogues (signés Henri Jeanson) prononcés par des acteurs aussi brillants que complémentaires, du flegmatique Paul Meurisse au bouillonnant Lino Ventura en passant par l'inimitable Bernard Blier. Sans passage à vide, le film tient son suspense jusqu'au bout et reste un bel exemple du savoir-faire de Duvivier, même si l'on regrette quelque peu de ne pas y trouver l'audace et la férocité de ses meilleurs films, comme le puissant "Panique".
Avec une telle distribution, on était en droit d'attendre un huis-clos fort et spectaculaire; celui-ci se révèle assez décevant, non pas à cause d'acteurs qui prennent un certain plaisir à camper des personnages s'accusant à tour de rôle, mais plutôt à cause d'une écriture qui bégaye et qui donne l'impression que le film tourne en rond. Ce ne sont pas les dialogues qui posent problème mais un scénario finalement peu progressif, au point que les nombreux indices dévoilés paraissent interchangeables sur la durée. Ce problème de disposition des éléments amoindrit logiquement la tension dramatique qui, au lieu de monter en puissance, n'agit que par intermittence, dans ces moments où la mise en scène se fait plus inventive et filme les visages avec une réelle intensité. Sans se foutre totalement de savoir qui est le traître, on suit cette histoire avec un certain détachement en se disant, au bout du compte, qu'elle était bien ficelée mais que le film, lui, était peu habité.
Même 60 ans après cet habile hui-clôt a conservé toute son efficacité. En effet, pas d'ennui ni de répit, nous sommes pris par cette enquête où tout le monde est suspect. Seul bémol, le recours aux "rebondissements" est un peu trop utilisé.
"Marie-Octobre (1959) Arte le 12.10.2016. Version restaurée par Pathé en 2016.
Drôle de performance que réaliser un film en noir et blanc entièrement en huis clos et réussir à nous captiver pendant 95 minutes ! Et pourtant, on ne s'imagine pas cette pièce jouée au théâtre ! Les onze personnages de cette histoire auraient en effet manqué d'espace sur une scène normale ! Beaucoup de scénaristes de polars d'aujourd'hui devraient prendre de la graine sur la sobriété de ce récit : la victime d'un assassinat ? On ne la voit même pas ! Toute l'aventure est émaillée de suspense, de l'avancement de l'enquête menée, des dialogues, des retournements de situations.... Du grand art ! Avec des moments d'angoisse auxquels le lillois Duvivier n'était probablement pas étranger : on lui prêtait une réputation de despote sur les plateaux ! Le grand réalisateur n'avait pas lésiné sur le casting ! Onze comédiens parmi les plus connus à l'époque ou en passe de le devenir ! Parmi ceux-ci, deux seuls sont toujours vivants en 2016 : Danielle Darrieux, bientôt centenaire (Marie-Octobre) et Paul Guers (l'abbé) Le film joue à vous faire résoudre l'énigme : trouverez-vous l'assassin avant les autres ? Une réussite commerciale : en 1959, il a attiré en salles 2,5 millions de spectateurs à une époque où la fée télévision était en plein essor et allait concurrencer durement le cinéma... Sans elle, qui se souviendrait aujourd'hui de cette oeuvre ? willycopresto
Les acteurs sont tous bons, la réalisation est impeccable, mais que ce huis clos est laborieux et convenu. De plus le rôle de Darrieux est très réduit, ce qui n'est guère pardonnable!
Un huis-clos en N&B signé Julien Duvivier, servi par d'excellents acteurs ( de Paul Meurisse à Danielle Darrieux en passant pas Lino Ventura et Serge Regianni). Quinze ans après la fin de la guerre, Marie-Octobre, après avoir appris par un ancien officier de l'armée allemande que leur réseau avait été donné, réunit les anciens membres d'un groupe de résistants dont le chef est mort assassiné,... et elle a la preuve que le donneur est parmi eux....tour à tour le soupçon va peser sur chacun, y compris Marie-Octobre, des révélations vont se faire, les vraies personnalités vont se dévoiler.... Le suspens est bien présent, le jeu de sacteurs est excellent, mais, et c'est là que j'ai été gêné, au total ce film ressemble plus à une pièce de théâtre filmée qu'à du cinéma
Un huis-clos parfaitement réussi par le grand réalisateur Julien Duvivier. La traque de celui qui a trahi le réseau de Résistance Vaillance et qui abouti à la mort du chef est haletante, dévoilant les bassesses des hommes (et de la femme), grâce à d'excellents dialogues (ceux de Henri Jeanson) mais aussi une la technique de réalisation (toutes les dix ou quinze minutes vient le zoom sur la télévision retransmettant le match de catch). Mais l'on peut retenir autre chose que le pessimisme de Duvivier sur l'Homme tant la construction de "Marie-Octobre" révèle une certaine mélancolie et certaines valeurs de l'âge d'or que fut la Résistance pour certains d'entre-eux. A noter un casting prestigieux où Paul Meurisse, Noël Roquevert et Bertrand Blier se détachent assez nettement.