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Vladimir.Potsch
20 abonnés
389 critiques
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4,0
Publiée le 20 février 2007
Le lundi ou le vendredi après midi, il faut aller voir de temps en temps sur FR3 pour dénicher quelques raretés. Per exemple cette adaptation très stylisée de la nouvelle de Maupassant, par Alexandre Astruc, un écrivain avant d'être cinéaste. La voix de Maria Schell, et son sourire délicieux mais un peu fatigué, nous content la triste histoire d'un mariage raté, de tempéraments si différents que toute tentative de bonheur est vouée à l'échec. Les belles prises de vue normandes, proches de la mer, la caractérisation de l'habitat, ingrédients essentiel de cette mélopée de l'impossibilité de l'homogénéité des coeurs. Du cinéma à la fois réaliste (par la profondeur de l'étude psychologique) et romanesque, qui aujourd'hui n'a pas ou très peu de filiation, à part peut être le très beau Lady Chaterley de Pascale Ferran.
Difficile d'écrire le contraire : « Une vie » est classique. Mais vraiment très, très classique. Rien ne déborde, ni dans la réalisation, ni l'écriture, ni la photographie... Tout est pensé pour avoir un film « qualité France », donc si vous ne jurez que par la Nouvelle Vague, fuyez ! Cela dit, si ce cinéma peut en irriter certains, il n'est pas non plus interdit d'y être sensible, d'y trouver une certaine justesse dans l'émotion, les personnages, les dialogues, surtout lorsqu'il est d'après Maupassant... Rien de très surprenant au final, mais une certaine douceur et un récit tragique que l'on suit avec intérêt, notamment à travers la douleur intérieure de l'héroïne, interprétée par une Maria Schell particulièrement émouvante. En tout cas, me concernant, cette adaptation d'un des plus grands auteurs français s'est avérée tout à fait fréquentable.
Maupassant sans sensibilité ni tension tel qu’adapté par Astruc. Le jeu glacial du couple central Schell – Marquand et la récurrence de la voix off, facteur aggravant de distanciation, laissent le spectateur en dehors de l’histoire. De plus, la belle Antonella Lualdi est mal utilisée, si bien que seule Pascale Petit, victime sensuelle et touchante rehausse un peu l’ensemble. Le problème d’Alexandre Astruc lorsqu’il adapte « Une vie » se pose dans son incapacité à raconter une histoire, par la faute de préoccupations uniquement liées à la mise en image. Quelques plans remarquables comme la course au loin de Jeanne filmée par dessus le cadavre de Gilberte de Fourcheville. Quelques mouvements de caméra par-ci par-là. Dans ses recherches esthétiques, le réalisateur est soutenu par la photographie du grand Claude Renoir, qui apporte un traitement particulier de la couleur (Eastmancolor), passant sans heurt du réalisme au flamboyant. De l’inanité de vouloir substituer les moyens à la finalité.
Alexandre Astruc, réalisateur inclassable dont la carrière peu prolifique (une vingtaine de films) s'étale sur 45 ans (de 1958 à 1993), fait ses premières armes dans le long métrage avec cette adaptation assez académique mais convaincante d' "Une vie" de Maupassant. On y reconnait d'emblée la tonalité assez distanciée et froide qui sera la marque de fabrique de son œuvre. Cette approche qui fige quelque peu le jeu des comédiens est relativement en phase avec l'humeur du roman de l'écrivain normand et permet de masquer avantageusement les lacunes de jeu de Christian Marquand malgré tout crédible en hobereau coureur de jupons et de Maria Schell dont le maniérisme récurrent peut à certains moments être exaspérant. Ce film au casting un peu bancal remplit donc parfaitement son office restituant fidèlement le profond dédain de Maupassant pour le mariage et la maternité dont "Une vie" est une des meilleures illustrations. A noter enfin la très belle photographie d'Andréas Winding qui nous invite à une immersion parfaite dans l'époque.
Alexandre Astruc, le théoricien de la caméra-stylo, verse dans la sous-littérature, le mauvais roman. Adapté de l'oeuvre éponyme de Maupassant, son film est un imbuvable drame conjugal au style romantique épuré, plaqué, compassé. "Une vie" est l'histoire de Jeanne qui croit découvrir le bonheur en épousant le grand et viril Julien, ombrageux et silencieux, qui se révèle aussitôt un mari distant et infidèle. Jusqu'à faire un enfant à la bonne de Jeanne. L'ancestrale et pittoresque Bretagne, la petite bourgeoisie provinciale sont le décor d'un mélo affecté et de l'amour indéfectible d'une femme pour un mari qui n'en mérite pas tant. Christian Marquand, aussi inexpressif et creux que chez Vadim, incarne un rustre tellement peu habité qu'il personnifie une sorte de Cro-Magnon breton! Maria Schell, invariablement éplorée, n'a que les traits de l'épouse bafouée et indignée. Jamais le malheur de Jeannne, purement formel, dépourvu d'intériorité ne nous touche. D'ailleurs, l'ensemble des personnages souffre de caractères, de personnalités étriqués.
Adaptation nullissime du roman sublime de Maupassant. Scènes inventées, caractères détournés.. Marie Schell apparaît comme une sotte alors que dans le roman, elle est une naïve romantique. Christian Marquand est assez fidèle dans le rôle de Julien. Déception totale! Il vaut mieux (re) lire le livre.