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cylon86
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4,0
Publiée le 28 janvier 2016
Fin du XIXème siècle. Dans une France que l'affaire Dreyfuss divise en deux, Joseph Bouvier, ancien sergent d'infanterie, parcourt le pays en semant derrière lui les cadavres de jeunes bergères et bergers, mutilés et parfois violés. Quand il tombe entre les mains de la justice, c'est le juge Rousseau qui s'occupe de lui et qui, visant la promotion et la Légion d'Honneur, entreprend de faire condamner Bouvier. Ce qui n'est pas une mince affaire tant le cas de l'homme flirte avec la folie. Menteur, manipulateur, le juge n'hésite pas à se mettre la presse et l'opinion publique dans la poche pour que Bouvier soit reconnu sain d'esprit. Dans cette reconstitution soignée où tout a l'air réaliste, Bertrand Tavernier orchestre un face à face entre deux menteurs, deux lâches, deux manipulateurs qui ne valent pas mieux l'un que l'autre. A travers le parcours de ce juge et de cet assassin, c'est un portrait de l'ambition et de la folie qu'effectue le cinéaste, ménageant au passage de savoureux dialogues. Michel Galabru, loin de ses rôles comiques parfois nanardesques, trouve son plus grand rôle, justement récompensé par le César du Meilleur Acteur tandis que face à lui, Philippe Noiret est une fois de plus impeccable. Une œuvre ambitieuse, parfois glaçante mais toujours réussie.
Un des meilleurs films de Tavernier qui signe là une fable sur l'ambition sans jamais se regarder le nombril. Respectant tout les codes du policier, le film ressemble dans un preimer temps à un thriller avant de basculler subtilement vers la folie et l'ambition retranscrivant toute uné époque à contrario de ce qui est la mode actuellement et du fameux "c'etait mieux avant". Tavernier offre aussi à Galabru son meilleur rôle que celui-ci habite complétement fàce à un non moins remarquable Philipe Noiret.
En opposant ces deux personnages, c’est en fait toute la société française de la fin XIXème qui est passée au crible. Et l’analyse est suffisamment poussée pour présenter tous les points de discorde du moment : petite bourgeoisie contre masses populaires exploitées, calotins contre anticléricaux, conservateurs contre anarchistes héritiers de Ravachol. Jusqu’au scandale qui remua alors le pays tout entier : l’affaire Dreyfus. Et en Galabru, absolument extraordinaire en assassin, Noiret le juge aux multiples facettes trouve un faire-valoir servant ses hautes ambitions. Mais c’est là encore un prétexte pour dénoncer les lynchages d’une patrie qui juge au faciès, et qui surtout condamne avant de juger.
Le juge et l’assassin est un excellent film de Bertrand Tavernier. La mise en scène du réalisateur est irréprochable, le scénario est intéressant et bien mené, il y a de bons dialogues, le rythme fonctionne bien et les acteurs comme Philippe Noiret, Michel Galabru et Isabelle Huppert sont convaincants dans leurs rôles.
Film reposant presque exclusivement sur les performances de ses acteurs (façon polie de dire que le reste est moyen), ce film complexe nous trace le portrait de 2 hommes, des portraits là aussi très complexes. B. Tavernier s'attache à nous décrire ces 2 hommes que tout oppose et qui vont nouer des liens très... complexes en fait. P. Noiret est au summum de son art, M. Galabru est magnifique et J-C Brialy tire vraiment son épingle du jeu. Film militant, le message qu'il diffuse est sans ambiguïté sur un sujet difficile mais il marque son territoire et soulève quelques questions intéressantes. Très long (voire ennuyeux), le scénario très bien dialogué est parfois agaçant et la fin apparaît sans aucun rapport avec le reste et arrive comme un cheveu sur la soupe, même si le message final, très fort, interpelle. Mais il est mal amené et on se demande si B. Tavernier ne se serait pas gourer de sujet. D'autres critiques sur
Film étrange, et à l’origine d’une grande prestation d’acteurs, avec un Michel Galabru en « éventreur du Sud » qui simule la folie comme explication de ses crimes face à un Philippe Noiret clairvoyant, farouche et non sans arrière pensé dans cette enquête. Là où le film surprend véritablement c’est la tournure que lui donne Bertrand Tavernier, avec un parallèle aussi audacieux que tendancieux, entre les 12 morts imputés à Bouvier sur la période 1893-1898 durant laquelle 2500 jeunes de moins de 15 ans périrent dans les mines, « assassinés » par ces antidreyfusard qui détiennent le pouvoir, l’argent et la justice selon le message implicite du réalisateur! Film qui mérite bien qu’on n’y porte notre attention, tant pour la vision singulière de son auteur que son casting.
Bon film, bonne histoire, excellents acteurs et belle prestation de Michel Galabru. Jolis décors, belle image. Malheureusement ça traine et peu et y'a un trop grand débit de paroles à mon goût.
il vaut mieux tard que jamais pour déguster ce face à face digne de Garde à vue; Galabru est épatant face à Noiret. Ambiance de la France antisémite, paysanne et pas encore sortie du joug victorien de l'eglise. le juge qui vit chez sa mère est-il plus libéré que l'assassin en série, violé jeune? La fin qui esquisse l'affrontement avec la classe ouvrière est bien situé dans l'époque mais est en décalage avec le thème principal. Petit role de la jeune Huppert TV 1 - mai
Un film plutôt étrange, qui traite de la folie, qu'elle se manifeste par des pulsions, par des troubles, ou bien de l'acharnement. Et Galabru s'imprègne parfaitement de son rôle, tout comme Noiret dans un registre plus sobre. Mais je n'ai pas aimé les gueulades bruyantes de Galabru, et le fait que tous les personnages soient caricaturaux dans le sens où l'on ne voit que leur racisme, leur folie, leur entêtement et non pas leur humanité, m'a beaucoup gêné dans la mesure où je n'ai trouvé aucun personnage attachant. A voir seulement pour les décors naturels, magnifiques. Un exercice de style agaçant.
L'histoire ne m'a pas séduite, certains moments m'ont paru même un peu grotesque ! L'interprétation de Philippe Noiret est comme toujours excellente et celle de Galabru nous prouve largement qu'il vaut bien mieux que de jouer dans le gendarme et les gendarmettes !!! Les prises de vue du film sont très belles, mais ce film ne risque pas de rester gravé bien longtemps dans ma mémoire...
Michel Galabru est vraiment étonnant dans ce film. Son personnage dérive progressivement vers la folie : d'abord amoureux déchu qui a tendance à s'emporter, il devient un illuminé, un meurtrier aux pulsions destructrices incontrôlées. Philippe Noiret lui est un juge qui rêve de gloire. Il n'hésite pas à manipuler pour arriver à ses fins : il obtiendra des aveux écrits et la dénégation de la folie de son suspect. Le film est teinté de politique, d'inégalité sociale, de religion. Socialistes / Républicain, pro-Dreyfus / anti-Dreyfus, les conflits majeurs de la fin du XIXe siècle sont là. Les dernières lignes du film, durant le générique, sont assez perturbantes. Elle mettent en relation les 12 victimes mineures de l'assassin et les milliers d'enfants morts dans les usines pendant cette période. Une manière je suppose de rappeler les inégalités de l'époque mais qui, avec notre point de vue actuel, ressemble davantage à une minimisation des meurtres. Qu'importe. Ce film peint la réalité de l'époque, et il fait réfléchir. Une œuvre à voir de Bertrand Tavernier.
Le principal point fort du film est son casting. Brialy et Huppert campent des seconds rôles solides et nuancés. Noiret est un juge Rousseau idéal, obsédé par son ambition au point de ne pas hésiter à envoyer un fou à l'échafaud. Mais c'est Galabru, en assassin, qui est absolument formidable. Il arrive à volonté à rendre son personnage atteint de folie criminelle glaçant ou pathétique. Si ce personnage et sa relation avec le juge rend déjà le film passionnant, Tavernier a l'intelligence de ne pas s'en contenter et de lier cette histoire inspirée de faits reels au contexte historique (affaire Dreyfuss, naissance du syndicalisme, obsession de prendre une revanche sur l'Allemagne), donnat ainsi à son sujet un sous-texte encore plus riche.
Au delà de l'intérêt évident du film et du grand talent de Tavernier, un Noiret très à l'aise, un Galabru renversant... et un Brialy extraordinaire d'intensité et de souffrance rentrée.
Un film intéressant de Bertrand Tavernier,tant par son époque choisie(la toute fin du XIXème siècle),que par la thématique de la collusion entre politique et justice.Il y aurait beaucoup à dire sur "Le Juge et l'Assassin",oeuvre socialiste transformant le meurtrier en victime,et le juge d'instruction en bourreau.Tavernier s'est richement documenté sur ces années 1893-1898,et restitue bien les forces en présence,avec leurs inégalités béantes.Le prolétariat ouvrier en colère.L'aristocratie déclinante(Jean-Claude Brialy,royalement dédaigneux).La bourgeoisie rationnelle et arriviste(Philippe Noiret,aux motivations ambiguës).Le vagabondage incompris de la société(Michel Galabru,dans son meilleur rôle:trouble,obscur,manipulateur, attachant).Sur fond d'affaire Dreyfus,et de calomnie sur les écrits sociaux d'Emile Zola,Tavernier démontre toute la partialité de la IIIème République,pas encore détaché de l'influence religieuse,ni tout à fait dotée d'une justice honnête.On regrettera encore le style réfrigérant de Tavernier,qui ne provoque aucune empathie envers ses personnages;ainsi qu'un scénario passablement alambiqué,et nécessitant quelques connaissances historiques.Mais que de pistes de réflexion sur une époque venant d'entrer dans son siècle le plus meurtrier...
Un film magnifique avec un Michel Galabru époustouflant entouré par des acteurs talentueux (Philippe Noiret, Jean-Claude Brialy, Isabelle Huppert, Jean-Roger Caussimon, René Faure ...). Si on ajoute les très beaux paysages de l'Ardèche et la musique de Philippe Sarde, ce film mérite largement quatre étoiles même si peut-être, la dernière scène est de trop !