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Un visiteur
3,0
Publiée le 5 novembre 2019
Pourquoi avoir transformé un formidable jeu d acteurs en un message politique artificiel. La conclusion en forme de comparaison des crimes commis par un détraqué et les enfants morts dans les usines gâche tout et révèle une analyse anachronique et subjective. Si Galabru et Noiret sont remarquables, le jeu de Brialy récompensé par un Oscar paraît fort pauvre... On est passionné pendant les 3/4 du film et déçu par la fin en eau de boudin. À voir une fois par culture cinématographique ...
A la toute fin du 19ème siècle, un vagabond viole et tue des bergers et jeunes filles dans la France rurale. Il se fait arrêter grâce aux efforts d'un juge, qui profitera de cette affaire pour tenter de faire avancer sa carrière. Bertrand Tavernier s'inspire d'une vraie affaire criminelle pour nous livrer ce film aussi profond que riche. Profond car le portrait livré des deux protagonistes est amer et social. Michel Galabru, sans doute dans son plus grand rôle, délaisse les prestations comiques pour incarner ce tueur fou et violent, parfois poète, anarchiste mais bigot, à l'air hagard, et qui rend le système responsable de sa condition. Philippe Noiret est quant à lui excellent en juge au départ pointilleux, qui adopte rapidement des méthodes discutables (manipulations de prisonnier, utilisation des médias, politisation de son affaire...) pour son prestige, et qui ne vaut finalement pas beaucoup plus que son prisonnier... A travers ce duel, Tavernier en profite pour dépeindre les inégalités sociales criantes (vagabond et France rurale vivant dans la pauvreté, ouvriers aux conditions difficiles, classe aisée totalement déconnectée...), et le climat détestable d'une France en pleine affaire Dreyfus, où l'anti-sémitisme et l'intolérance règne. Le tout sur fond de paysages naturels et montagneux de l'Ardèche, qui renforcent l'ambiance rude du film.
Un grand film devenu un classique avec un Michel Galabru époustouflant dans le rôle du tueur en série Bouvier, illuminé, qui defraya les chroniques dans la France de la fin du XIX ème siècle. Philippe Noiret joue en face magistralement le rôle du juge. Tavernier signe là l'un de ses plus grands films.
Fin du XIXème, Joseph Bouvier est révoqué de l'armée à cause de ses excès de violence. Suite à ce renvoi, l'homme s'attaque à sa fiancée et tente de se suicider, en vain. Après un séjour en hôpital psychiatrique, Joseph ressort de cet endroit encore plus enragé et décide de se venger sur toutes les personnes qui croiseront son chemin en Ardèche. Non loin de là, le juge Rousseau, passionné par l'affaire, prend part à l'investigation et se met sur les traces de Bouvier. Bien décidé à le mettre sous les verrous, c'est le début d'une chasse à l'homme..
Bonjour , premièrement la fin du film est quasiment entièrement tourné à une ancienne usine qui se trouve entre Saint-Julien en saint-Alban et flaviac dans l'Ardèche à trois quarts d'heure de route de Valence, et pour préciser le gamin à la fin sur les escaliers pendant le générique ett bien c'est moi j'avais 9 ans on peut également m'apercevoir en a une deuxième fois contre une calèche au moment Isabelle Huppert passe et chants pour se diriger vers le portail il y a également ma sœur qui a acheté pack laver 7 ans une petite blonde sous le drapeau français à côté d'une fille un peu plus âgé d'une quinzaine d'années, voilà sinon j'en ai encore des souvenirs ça a été 2 jours formidables et pour le film je trouve qu'il est très bien tournée.
Grand film de Tavernier entre un juge et un assassin sur fond de lutte sociale très marquée à la fin du XIX siècle. Galabru est remarquable et perce l'écran à chaque apparition et Noiret est bien fidèle à son habitude. L'assassin qui se disait une victime des bourgeois et des prêtres a commis 12 meurtres atroces de jeunes bergères durant son périple dans la campagne française mais peut on les comparer au 2500 enfants morts dans les mines et autres usines durant la même période ....
Attention aux âmes sensibles, ce film est particulièrement effrayant même s’il ne recèle pas d’image choquante. La scène du chant de Jean René Caussimont (pas certain de l’orthographe...) est absolument magnifique. A côté de Galabru, Hannibal Lecter paraît mignon.
J'ai trouvé la première heure un poil longuette. Le périple de Bouvier est lassant. La seconde heure est plus intéressante. Un peu plus de réflexion sur les personnages. J'ai trouvé les acteurs meilleurs. Un peu moins "pressés". Sinon j'ai eu beaucoup de mal à m'attacher à l'un ou à l'autre des acteurs. Ils passent et repassent inlassablement. Les scènes sont fugaces. Sinon il est intéressant de comprendre un peu la médecine de l'époque et également du rôle que tenait un juge d'instruction. Les enquêtes n'étaient pas donnés aux gendarmes mais aux juges directement. Bref, à voir mais bon sans plus.
Un grand film qui 40 ans après sa sortie est toujours d'actualité même si le contexte a changé. L'interprétation est magistrale, on avait l'habitude de voir Noiret brillant, mais voir Galabru jouer comme ça, quel choc ! Isabelle Hupert est discrète mais belle et Brialy toujours aussi classe. Bonne mise en scène, mais c'est parfois un peu longuet, certains points restent obscurs (le spoiler: suicide de Brialy, la relation Huppert-Noiret ) et puis on aurait aimé moins de manichéisme surtout quand il devient lourdeur. Pas parfait mais très bon et indispensable
En revoyant "Le juge et l'assassin", on se dit que Bertrand Tavernier est sans aucun doute le réalisateur français contemporain ayant le plus de goût et d'aptitudes pour le film en costumes. En effet, pas moins de dix films d'époque jalonnent la foisonnante filmographie du réalisateur-cinéphile (on pourrait dire le cinéphile-réalisateur). A contre-courant des enseignements souvent tyranniques de la Nouvelle Vague, Bertrand Tavernier fait encore une fois appel au duo Aurenche et Bost. C'est en effet Pierre Bost qui sur le tournage de "L'horloger de Saint-Paul" montre au jeune réalisateur un début de scénario consacré à l'histoire de Joseph Vacher, militaire réformé qui après avoir voulu tuer une jeune femme sur laquelle il avait jeté son dévolu et raté une tentative de suicide s'était lancé de 1894 à 1897 dans une randonnée mortifère (au moins 20 meurtres et viols) sur les chemins de la France du Sud-est. Avec Vacher, la France tenait sans aucun doute un de ses premiers tueurs en série, près de vingt ans avant Henri Désiré Landru dit le "Barbe-bleu de Gambais" qui fut le premier à "imprimer" l'inconscient collectif national. Après le succès critique de "Que la fête commence" (premier réalisateur couronné par l'Académie des Césars en 1976), Tavernier qui ne perd pas de temps en chemin ressort l'ébauche en question et y travaille avec Jean Aurenche, Pierre Bost étant décédé dans l'intervalle. Décidant très vite de proposer le rôle du juge à Philippe Noiret, Tavernier est en territoire connu, sachant ce qu'il peut exiger du comédien. Avec Pierre-William Glenn à la photographie, Philippe Sarde à la composition musicale et Jacqueline Moreau aux costumes, c'est une équipe très professionnelle, sans doute une des plus efficaces des années 1970 qui se met en place autour d'un réalisateur en pleine réussite. Mais l'idée géniale qui parait évidente à postériori a été de faire appel à Michel Galabru qui sera particulièrement troublant dans le rôle de Joseph Bouvier, un peu à la manière de la reconversion réussie par Tony Curtis dans "L'étrangleur de Boston" de Richard Fleischer en 1968. Le comédien qui décrochera un César bien mérité et sans doute trop modeste, attribue tout le mérite de sa performance à Bertrand Tavernier. Il convient tout de même de rappeler que sociétaire de la Comédie Française dans les années 1950, Galabru s'était frotté à tout le répertoire classique même s'il est vrai que sa carrière filmographique faite de nanars alimentaires ne plaidait pas pour lui. Dans le contexte d'une France encore très rurale exposée d'emblée par le plan large du générique montrant Bouvier arpentant avec son bâton les vallons de la campagne ardéchoise, Tavernier à travers le face-à-face entre le juge et l'assassin, prends le pouls d'une France que la Révolution française n'a pas encore réussi à réellement transformer, la bourgeoisie supplantant la noblesse comme classe dominante. Un peu comme l'avait fait Luis Buñuel en adaptant "Le Journal d'une femme de chambre" d'Octave Mirbeau (1964), Tavernier souligne le fossé incommensurable qui demeure entre les classes sociales à travers les rapports entre le juge Rousseau et Bouvier mais aussi par moult petits détails qui montrent bien le mépris avec lequel sont considérées les classes laborieuses (dans les milieux informés actuels ont les nomment "ceux qui ne sont rien"). Le plus bel exemple en est fourni par Rose (Isabelle Huppert), la maitresse de Rousseau soigneusement reléguée dans l'ombre pour ne pas gêner les projets d'ascension du juge de province ambitieux. Idem pour le procureur joué par un Jean-Claude Brialy qui rappelle ici quel grand acteur il était, sorte de mauvaise conscience du juge qui sent bien que l'ordre établi ne sortira pas indemne d'une Révolution Industrielle qui renie déjà les promesses qu'elle avait fait naître. L'ensemble est parfaitement équilibré, montrant le souci du réalisateur d'éveiller les consciences tout en ne rejetant pas la fonction de distraire qui incombe au cinéma dans le sens plus noble du terme. Une seule fausse note est à noter à la toute fin du film quand Tavernier se laissera aller à une conclusion politique orientée sans aucun doute sincère mais un peu mal amenée notamment avec la présence d'un panneau final qui insinue que les victimes de Bouvier ne pèsent pas grand chose au regard des milliers de victimes causées par les activités industrielles. On aurait tout de même envie de lui demander pourquoi dans ce cas il nous a fait passer près de deux heures devant ce fait divers. Le réalisateur lui-même s'il ne remet pas en cause la pertinence de sa conclusion convient qu'il aimerait en revoir la forme si l'occasion de remonter le temps lui était donnée.
Hormis la comparaison choquante entre les victimes du capitalisme et les crimes commis par Joseph Vacher (pour relativiser les crimes de Vacher ou même presque les excuser) ce film est marqué par "l'affrontement" entre deux personnages, une lutte des classes entre le juge bourgeois, quelque peu suffisant, incarné par un très efficace Philippe Noiret qui représente la France conservatrice, colonialiste et antisémite (antidreyfusard), et l'assassin, Joseph Bouvier, issu de la paysannerie, qui se revendique comme étant anarchiste incarné par un remarquable Michel Galabru (peut être son meilleur rôle).
Inspiré d'un fait divers réel qui défraya la chronique dans la France de la fin du XIXème siècle – l'affaire Joseph Vacher, du nom d'un vagabond isérois qui assassina et viola des dizaines de bergers et bergères – Le juge et l'assassin est remarquable de tension dramatique. Mis en scène de manière magistrale par Bertrand Tavernier, il est porté par un Michel Galabru extraordinaire dans un rôle terrible mais qui nous fait souvent rire jaune – pour lequel il reçut le César du meilleur acteur – et par un Philippe Noiret éblouissant dans la peau d'un juge mû par une ambition sans borne. Leur face-à-face psychologique donne lieu à des séquences dont on ne se lasse pas. Loin de toute forme de manichéisme, le film est aussi un portrait sans concession de la France de cette période, au cours de laquelle l'antisémitisme et le nationalisme exacerbé se matérialisait sous la forme d'appel à la mort de Dreyfus, où il était de bon ton de citer Charles Maurras au cours des soirées mondaines, et où les notables se gargarisaient des vertus du colonialisme. Le parti-pris d'inclure le juge dans cette société revancharde et ultra-conservatrice est clairement une des idées fortes du long-métrage. Un excellent moment de cinéma.
Le Juge et l'Assassin est un film plutôt intéressant de Bertrand Tavernier porté par deux excellents acteurs. L'histoire est plutôt originale. Les personnages sont intéressants. Après le film m'a un peu perturbé parce que je ne savais pas trop quoi éprouver vis-à-vis des deux personnages principaux tant ils sont ambigus, notamment celui de l'assassin (pour lequel on arrive à éprouver du dégoût et de l'attachement). Michel Galabru est excellent dans un rôle complètement à contre-courant des personnages sympathiques et risibles qu'on lui connaît, même s'il apporte une touche d'humour a son personnage de tueur en série. Philippe Noiret est brillant de sobriété dans son rôle de juge froid. À noter également une bonne prestation dans un rôle plus secondaire d'Isabelle Huppert ainsi que de beaux décors. Un bon classique de Bertrand Tavernier, même si ce n'est pas le meilleur film que j'ai vu dans le même registre.
Un rôle très inhabituel pour le trublion Galabru qui incarne avec un brio saisissant un assassin psychopathe particulièrement illuminé ; le brillant Noiret en haut-de-forme est là pour lui donner une réplique de haute volée en sa qualité de juge... pas toujours très net. Le problème, l'immense problème insurmontable, insoluble de ce film réside dans un seul nom : Tavernier. Ce radoteur est passé maître dans l'art de l'ennui et du vide depuis bien longtemps.
Donnez-lui une bonne histoire, donnez-lui des acteurs confirmés et renommés : il en fera une chienlit interminable, une mise en scène de limace, un remplissage de tous les instants, un supplice de Tantale audio-visuel. Il est clair qu'il ne souffre aucun rival en la matière et pourtant dans le petit monde du cinéma français, les prétendants à la couronne sont, furent et seront légion. Mais lui, il est au sommet et l'invité d'honneur, c'est bien lui...
Une étoile pour les acteurs qui ont bien du mérite... même si en vérité, cette nullité filmographique ne mérite... que le zéro absolu.