Mon compte
    Le Juge et l'Assassin
    Note moyenne
    4,0
    1378 notes En savoir plus sur les notes spectateurs d'AlloCiné
    Votre avis sur Le Juge et l'Assassin ?

    142 critiques spectateurs

    5
    31 critiques
    4
    51 critiques
    3
    38 critiques
    2
    17 critiques
    1
    3 critiques
    0
    2 critiques
    Trier par :
    Les plus utiles Les plus récentes Membres avec le plus de critiques Membres avec le plus d'abonnés
    overlook2
    overlook2

    26 abonnés 163 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 septembre 2016
    Tavernier orchestre ici la confrontation de deux monstres : le tueur en série mystique et le juge machiavélique. Deux monstres d’acteurs aussi – Noiret confirme la richesse inouïe de sa palette et Galabru surprend par la puissance de son jeu. Evidemment, le cinéaste n’a pas choisi par hasard cette histoire contemporaine à l’affaire Dreyfus car il s’agit aussi de faire le portrait d’une société réactionnaire, gangrénée par le racisme et la violence des rapports de classe. Toute ressemblance avec la société giscardienne de l’époque n’est pas complètement un hasard. On peut ainsi voir notre assassin comme une victime de l’incurie des services sociaux et des institutions hospitalières, mais aussi comme une victime de cette société qui assène chacun à sa place et reproduit l’injustice de classe. Le combat du juge, lui, est révélateur du pas pris par la bourgeoisie sur l’aristocratie (Jean-Claude Brialy, bien conscient de sa vacuité, qui finit par se suicider) et Tavernier, en faisant de ce juge un personnage frustré et revanchard écorche évidemment son caractère bien pensant – voir ses rapports plus qu’ambigus avec une « fille du peuple » (Huppert, resplendissante). Le film fait aussi écho au débat sur la peine de mort qui secoue la société française en ce milieu des années 1970, faisant preuve d’une belle virulence, tout en évitant la complaisance (Tavernier ne minimise pas l’horreur des crimes de Bouvier)… Tout cet arrière-plan politique pourrait devenir indigeste, mais Tavernier joue avec subtilités de ces allégories, parvenant à conserver une vraie ambivalence à son récit et surtout à ses personnages (l’Assassin n’est pas idéalisé et s’avère presque aussi retors que le Juge – leurs rapports donnent au film une belle complexité, tandis que ce même Juge, en plus de son combat personnel et égoïste, mène aussi un combat pour la vérité). Dommage que dans son épilogue, le cinéaste se sente obliger de souligner lourdement (et très maladroitement) cette dimension politique que le film avait jusqu’alors habilement embrassé. On notera enfin la grande tenue de la mise en scène, qui se fait élégiaque quand elle accompagne les crimes alpins de Bouvier et d’une précision diabolique quant elle suit l’affrontement des deux hommes dans le huis-clos de la prison.
    Samuel S.
    Samuel S.

    20 abonnés 398 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 octobre 2013
    En 1893 le juge Rousseau tente de prouver la culpabilité de Joseph Bouvier, tueur en série de bergers et bergères... Tavernier au sommet de son art orchestre un passionnant face à face avec en toile de fond la vision critique d'une époque. Le film doit beaucoup à la rencontre de deux acteurs d'exception : Philipe Noiret et Michel Galabru qui trouvait là son meilleur rôle et décrochait un César d'interprétation en 1977. Une œuvre majeure pour le cinéma français c'est certain
    Julie M.
    Julie M.

    32 abonnés 157 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 mai 2013
    Le Jack l'Eventreur français.
    Plusieurs choses sont sensationnelles dans ce film : l'interprétation de Galabru (absolument époustouflant dans ce role), l'ambiguité de son personnage, l'immersion dans une France qui peinait à reconnaitre l'irrésponsabilité pénale pour les malades mentaux, ce combat tacite entre un juge et un assassin ..

    Vraiment un beau film, un peu dur parfois, mais jamais glauque.
    A voir!
    marmottefurieuse
    marmottefurieuse

    10 abonnés 506 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 17 février 2018
    Hormis la comparaison choquante entre les victimes du capitalisme et les crimes commis par Joseph Vacher (pour relativiser les crimes de Vacher ou même presque les excuser) ce film est marqué par "l'affrontement" entre deux personnages, une lutte des classes entre le juge bourgeois, quelque peu suffisant, incarné par un très efficace Philippe Noiret qui représente la France conservatrice, colonialiste et antisémite (antidreyfusard), et l'assassin, Joseph Bouvier, issu de la paysannerie, qui se revendique comme étant anarchiste incarné par un remarquable Michel Galabru (peut être son meilleur rôle).
    Karussell
    Karussell

    10 abonnés 250 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 mai 2010
    En opposant ces deux personnages, c’est en fait toute la société française de la fin XIXème qui est passée au crible. Et l’analyse est suffisamment poussée pour présenter tous les points de discorde du moment : petite bourgeoisie contre masses populaires exploitées, calotins contre anticléricaux, conservateurs contre anarchistes héritiers de Ravachol. Jusqu’au scandale qui remua alors le pays tout entier : l’affaire Dreyfus. Et en Galabru, absolument extraordinaire en assassin, Noiret le juge aux multiples facettes trouve un faire-valoir servant ses hautes ambitions. Mais c’est là encore un prétexte pour dénoncer les lynchages d’une patrie qui juge au faciès, et qui surtout condamne avant de juger.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 9 août 2008
    Un pur moment de bonheur,le rêve de tout cinéphile.Des décors naturels grandioses, un sujet important, des acteurs habités par leurs personnages et une musique de circonstance. Merci à Bertrand Tavernier qui réalise un chef-d'oeuvre absolu et à Michel Galabru pour cette performance inoubliable.
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 13 juillet 2019
    Bonjour , premièrement la fin du film est quasiment entièrement tourné à une ancienne usine qui se trouve entre Saint-Julien en saint-Alban et flaviac dans l'Ardèche à trois quarts d'heure de route de Valence, et pour préciser le gamin à la fin sur les escaliers pendant le générique ett bien c'est moi j'avais 9 ans on peut également m'apercevoir en a une deuxième fois contre une calèche au moment Isabelle Huppert passe et chants pour se diriger vers le portail il y a également ma sœur qui a acheté pack laver 7 ans une petite blonde sous le drapeau français à côté d'une fille un peu plus âgé d'une quinzaine d'années, voilà sinon j'en ai encore des souvenirs ça a été 2 jours formidables et pour le film je trouve qu'il est très bien tournée.
    mac guffin
    mac guffin

    6 abonnés 84 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 octobre 2013
    Comme d'habitude chez Tavernier, du cinéma honnête et courageux, engagé sans oublier pour autant le plaisir du spectateur.
    Le film est histoire d'oppositions, entre les splendides extérieurs ardéchois dans lesquels évoluent le tueur et les intérieurs feutrés des notables, entre la violence aveugle et folle et le système "répressif" qui condamne aveuglément. Ici, la justice cherche à minimiser la folie de Bouvier pour mieux en faire un exemple d'anarchisme pernicieux.
    Enfin, opposition entre Galabru, étonnant et habité, et le toujours impeccable Noiret. Un homme ambitieux et policé, mais dont les pulsions peuvent ressortir à tout moment.
    Tavernier, comme à son habitude, soigne le contexte historique, laissant une (trop) large place à l'atmosphère anti-dreyfusard, et conclut son film par une envolée socialisante un peu chargée, dont lui-même a reconnu qu'elle était ratée. Le carton final, qui fit beaucoup parler, est audacieux. Loin de minimiser les meurtres de Bouvier, il rappelle qu'une autre violence était tout aussi présente, la violence de l'Etat et de la société en cette fin du 19ème siècle
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 21 novembre 2010
    Un film bien écrit avec de très bons dialogues. Noiret et Galabru sont excellents dans leur rôle. Le scénario se tient dans un contexte historique retranscrit de manière omniprésente. Une bonne réflexion sur la folie et l'ambition. Le film manque cependant de rythme et de dynamisme. A voir.
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 15 juin 2014
    Bonne entrée en matière pour découvrir Tavernier. Noiret est juste. Le film fait aussi la lumière sur un Galabru dont on avait oublié le jeu dramatique. À voir.
    Alex Motamots
    Alex Motamots

    7 abonnés 323 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 7 août 2021
    Des paysages superbes, des décors et des costumes riches, des personnages fouillés.
    L’assassin est crillant de vérité, fou mais pas trop, inquiétant mais aussi faisant pitié.
    Le juge m’a moins convaincu, même si sa droiture et son côté guindé sont compréhensibles.
    Un film qui se termine sur une note politique révolutionnaire communarde.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 8 octobre 2007
    fabuleux galabru loin de ses autres nanards , formidable film sur un tueur en série (non reconnu fou) dans les années 1885 , grand film .
    on est un peu " dans la tête du tueur " .
    Très belle chanson de caussimon .
    La remarque finale est typique des années 1970 ,
    35 enfants assassinés et 2500 enfants morts dans les mines , genre .
    Mister_Ed
    Mister_Ed

    4 abonnés 129 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 19 juillet 2014
    Avec « Le Juge et l'Assassin », Michel Galabru démontre qu’il fait partie des plus grands comédiens du XXème siècle. Quelle interprétation magistrale ! Il est complètement habité par son rôle et il arrive parfaitement à retranscrire toute la complexité psychologique de son personnage (assassin mystique), qui restera toujours un mystère pour nous (on dépasse la problématique du fou/pas fou pour entrer dans une autre réalité). Il alterne moments de tendresses mystiques avec des saillies violentes (« C’est encore trop bien pour vous ! Sales petites putes ! Vous avez de beaux petits culs mais c’est les bourgeois qui en profiteront ! Et Bouvier, macache bono bezef ! », « Vous n’êtes bon qu’à excommunier ceux qui manifestent le 1er mai ! Curé de riches ! », « Bandes de charcut-chrétiens ! De traine la mort ! Bourgeois de mes couilles ! Je suis l’anarchiste de Dieu ! », « La République est moins que rien ! Ceux qui nous gouvernent sont des canailles et des curés ! Vive l’anarchie ! Vive Ravachol ! »). Philippe Noiret joue très bien, mais Michel Galabru éblouit ! Le climat de la fin du XIXème siècle ou l’Église se défend contre la sécularisation de la société et où les socialistes et les anarchistes s'activent est très bien rendu.
    jimbo01
    jimbo01

    4 abonnés 75 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 mars 2009
    BTavernier a souvent rélisé des films intéréssants et intelligents et même si certains ont quelque peu vieillis , sa filmographie reste l'une des plus regulières du cinéma français. Incontestablement son chef d'oeuvre demeure 'Le Juge et l'assassin "réalisé en 1976 , un film inspiré d'un célèbre fait divers qui passionna et divisa la France a la fin du XIX siècle a savoir la cavale sanguinaire de Joseph Vacher qui assassina et tua au moins une vingtaine de personnes et qui fut guillotiné en 1898 .Avec un talent indéniable de narrateur Tavernier nous raconte l'itinéraire de cet ancien soldat , amoureux éconduit qui tenta de tuer sa fiançée et de mettre fin a ses jours en se tirant deux balles dans la tête ,le destin décida de les faire survivre tout les deux mais Vacher (Bouvier dans le film de tavernier) resta psychiquement atteint (crises de paranoïa, hallucinations) il passa plus de six mois à l'asile où fort peu soigné Il tentera à de multiples reprises de s'échapper .Libéré et considéré comme guéri par les psychiatres il passe par des crises de folie mau cours desquelles il viole, éventre, mutile des adolescents .personne ne discutera le fait que ce film restera le plus grand rôle de Galabru absolument incroyable et époustouflant dans le personnage du tueur halluciné acteur il forme ici un duo épatant avec Philippe Noiret un fidèle de Tavernier qui interpréte le juge Rousseau ,homme intègre et juste qui va se passionner pour cette affaire au point qu'elle devienne pour lui une obsession totale.Le film ne se contente pas de raconter l'une des plus terribles affaires judiciaires de notre pays il pose aussi la question de la manipulation des médias dans un pays qui vient alors de se déchirer pour l'affaire Dreyfuss. intelligemment Tavernier laisse a chacun la libre interprétation du cas de Bouvier il ne nous dit a aucun moment qu'il est innocent mais sans le présenter comme une victime il laisse entrevoir la possibilité qu'il n'est peut etre pas coupable
    Pierre-Damien B.
    Pierre-Damien B.

    5 abonnés 18 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 15 janvier 2016
    En Hommage à Galabru j'ai regardé hier soir "Le juge et l'Assassin" de Bertrand Tavernier...et bien hier soir j'ai vu un Chef d'Oeuvre du 7éme Art, pas un chef d'oeuvre du cinéma français mais un chef d'oeuvre du 7éme Art.

    D'une profondeur inouïe, ce film a mis en avant les talents d'acteurs de Galabru qui a reçu, à l'époque, un césar pour sa prestation du sergent Joseph Vacher, renommé Bouviet pour le Film, le Jack l'éventreur français.
    Auparavant cantonné aux films, semi nanars, comiques (que j'affectionne énormément), dans lesquels il incarnait des personnages à l'humour potache, Galabru est juste A.HU.RISSANT dans ce film, j'en ai même était glaçé et subjugé par moment.
    Lui qui pour moi rimait avec bidonnade, ici, il m'a littéralement mortifié. Personnage absolument fascinant dans sa démence, dans sa profondeur et son sens. Reflet Morbide et éclatant de son époque, il en devient presque "beau". Romanesque. Quelle performance. Inoubliable.

    Tiré de l'histoire vraie de Jospeh Vacher dit l'éventreur de Berger, la réalisation de Tavernier pour nous conter cette histoire est juste parfaite.
    Comme d'habitude, il filme la nature comme personne, elle en devient un personnage à part entière, personnage dessinant la topographie mentale de cet assassin, parcourant ces campagnes françaises faites de cols abîmés, de ruines, de champs vides et vivants, de descentes raides et périlleuses.
    La prestation de Brialy est elle aussi très bonne, son personnage est d'une richesse passionnante et perturbante. Ce personnage pourrait faire l'objet d'un film à lui tout seul.
    Noiret toujours impeccable, il interprète de manière très juste ce juge à la fois humain, sympathique, vil, calculateur, ambitieux et finalement monstrueux....

    Historiquement riche, plein de sens sur son époque et profondément cynique (époque dreyfus où l'antisémitisme était de rigueur, époque où l'anarchisme était un crime, le socialisme une marginalisation), Le juge et L'assassin joui d'une bande son et de chansons extraordinaires (mention spéciale pour "la complainte de bouviet", chantée par Caussimon. Magnifique).
    Elles renforcent cette ambiance hors du temps, glaciale, morbide mais à la fois chaude et chaleureuse, profondément humaine.
    Rien n'est blanc, rien n'est noir, tout est effroyable et beau, tout est nuancé d'un panel de couleurs chaudes et froides.. le spectateur passe par une alternance de ressentiment impressionnante.

    Film politique, plaidoyer social, sociétal, polar noir, enquête policière, profilage, film psychologique...Rare sont les films d'une telle richesse, Tavernier est vraiment unique.

    Bref hier soir j'ai découvert un chef d'oeuvre, j'ai pris une bonne claque dans le chiko, une bonne décharge du fion jusqu’au rachis. Chapeau.
    Les meilleurs films de tous les temps
    • Meilleurs films
    • Meilleurs films selon la presse
    Back to Top