Film au sujet sans doute audacieux, mais dont le traitement ne laisse pas franchement réjoui !
L’Empire souffre en fait de son scénario. Sur un bon point de départ, le film s’étale sur deux heures sans véritablement décoller. C’est une succession d’attaques, de discussions avec le psy, de crises familiales, de doutes, d’hésitations, jusqu’à ce que ça décolle un peu sur la fin, mais en fait en restant encore très plat. L’Emprise s’avère donc vite ennuyeux, redondant, et cela même si parfois quelques scènes surnagent, et si l’on peut saluer l’esprit iconoclaste du métrage qui s’éloigne des facilités du genre. A l’inverse de films comme Poltergeist ou Amityville par exemple, où c’est la créature qui est au cœur du sujet, ici c’est la victime, mais malheureusement au bout du compte on ne ressort pas de L’Emprise en ayant eu le plaisir d’avoir vu un film aussi audacieux que réussi. D’autant qu’il dure 2 heures, et qu’on pouvait donc espérer que ce temps aurait été utilisé plus efficacement.
Redondant, L’Emprise est aussi, visuellement assez faible. Comme pas mal de films de genre de cette époque, on se rend compte de la relative faiblesse de la photographie, de la bande son hasardeuse (et c’est peu dire ici !), et de la réalisation approximative. Furie a été confronté à un problème de taille : comment rendre ses attaques sexuelles réalistes et violentes mais sans les montrer vraiment ? Il en résulte un casse-tête dont le spectateur sera la première victime, les moments spectaculaires s’avérant peu lisibles, on ne comprend même pas bien ce qui se passe la première fois, et la mise en scène hystérique de Furie pour essayer de donner du punch est plus cocasse qu’efficace. La dernière partie est aussi un gros ratage niveau mise en scène. C’est d’un brouillon !
Le casting n’est pas critiquable, mais il avait du boulot pour redorer le blason du film ! Barbara Hershey est une actrice de talent, et elle convainc ici dans un rôle complexe, rendant bien les difficultés de son personnage. Face à elle Ron Silver est typiquement dans le genre de rôle qui lui sied, et sans démontrer un talent d’acteur exceptionnel dans un personnage rationnel et cartésien plutôt classique, il est très correct. Pour le reste c’est déjà plus aléatoire, avec surtout, dans la dernière partie, un groupe de scientifiques de l’occulte qui manque singulièrement de charisme ! Leur arrivée est d’ailleurs plutôt ridiculement amenée.
Au bout du compte L’Emprise m’a déçu, c’est un fait ! Il n’a pas du tout eu la même postérité qu’Amityville ou Poltergeist auquel on peut naturellement le comparer par le sujet et l’époque de sa réalisation, et cela se comprend aisément en dépit de la notoriété qui a pu être la sienne dans le passé. C’est faible. 1.5