Un film japonais qui n’est pas la suite de Gonin mais qui s’inscrit dans la trilogie. Honnêtement, je ne connais pas le premier, mais ce deuxième épisode m’a paru faible.
On retrouve le côté grandiloquent et excessif du cinéma de genre japonais. Le souci c’est que c’est en fait bien peu apparent, et c’est frustrant. On a un type qui fait sa vengeance au sabre, mais lorsqu’il attaque la tête de quelqu’un avec ben il se passe trois gouttes de sang ! Lorsque des dizaines (que dis-je, des centaines de balles) tuent quelqu’un, ben on ne voit rien à l’image ! En fait le film semble avoir choisi d’être excessif, mais sans assumer. Un peu comme un Kill Bill avec des dizaines de morts mais pas une goutte de sang ou presque ! A quoi bon jouer la surenchère si c’est pour radiner. Autant jouer une carte plus sérieuse et réaliste. Bref, peu généreux, Gonin II pourra parfois séduire par son ambiance, avec des contrastes lumineux propre, une ambiance nocturne de bon aloi, et quelques séquences plus « originales », comme une scène de bondage. Formellement le travail est honnête, malgré une mise en scène tout à fait convenue pour les scènes d’action. Autant le réalisateur sauve l’atmosphère, autant l’action frôle le ridicule parfois tant elle est mollement tournée. Par exemple les plans larges sur des combats vu de loin, c’est gentil mais pas spectaculaire !
Alors on pourrait espérer un rattrapage sur le scénario, mais non. Si la dernière partie du film décolle un peu, et trouve une tonalité dramatique et tragique à peu près tenue, en revanche la première partie c’est le cirque. Succession de bagarres, de scènes « stylées » avec les héroïnes sexy, j’ai vraiment eu peur de me coltiner 1 heure 45 avec ça ! Du remplissage, avec une narration décousue et un manque d’intérêt certain. Après ne nous mentons pas, Gonin II ne parvient jamais vraiment à passionner, faute à des personnages intéressants et à cause d’une narration qui reste faiblarde tout du long.
En effet, les personnages ne sont pas dégrossis, et c’est peut-être le problème majeur de Gonin II. Il y a six personnages principaux, et je le dis de suite, c’était trop ! En plus les cinq filles se marchent sur les pieds, il y en aurait eu deux de moins cela aurait été aussi bien. On a un vengeur au sabre mutique dont on ne saura pas grand-chose si ce n’est sa quête, et on a cinq jeunes filles dont l’essentiel semble qu’elles se baladent en tenue d’écolière sexy. Leurs personnages ne sont pas dégrossis, et les actrices, quoique plutôt investies, n’ont pas grand-chose à faire. Elles semblent souvent réduites à des effigies de mangas derrière lesquelles on aurait rien mis. Et c’est pire du côté des yakuzas, puisqu’il n’y a même pas un grand méchant digne de ce nom. J’ai lu une critique qui évoqué le côté interchangeable des méchants, qui viennent qui meurt et cela de façon continue, car il n’y avait pas une figure tutélaire marquante. Ils ont beau être méchants, cela ne peut pas suffire à faire du combat de nos héros un combat intéressant si en face c’est une masse informe. Je souligne tout de même que Ken Ogata est charismatique et sauve son honneur en se montrant, de très loin, le meilleur acteur. La bande son, concluant sur un bon point, est réussie.
Pour conclure, Gonin II rate le coche sur les deux plans possibles : le sérieux, avec un film méchant et réaliste. Ce qu’il n’est pas, même s’il semble se vouloir sérieux. Et le second degré, puisque s’il n’hésite pas à jouer l’excès et la caricature, il n’en laisse rien voir ou presque à l’écran. Gonin II repose donc sur Ken Ogata, sur un travail formel pas déplaisant (sauf pour les scènes d’action), mais pour le reste, c’est un spectacle bien vain. 1.5.