40 ans avant la sortie de « Spotlight », il y eu un film, devenu depuis un classique, « Les Hommes du Président », avec le duo Robert Redford et Dustin Hoffman.
On voit bien le travail à l’intérieur d’un journal, les techniques utilisées pour faire parler les sources et les discussions avec le rédacteur en chef, joué par l’excellent Jason Robards, qui précèdent la parution ou non des articles.
Même si l’ensemble est passionnant, le spectateur reste sur une frustration car la fin est quelque peu escamotée
: le film relate seulement les 7 premiers mois de l’enquête sur le Watergate et s’arrête sur la réélection de Nixon. Même si le générique de fin explique, en quelques phrases, les événements qui ont conduit à la chute du président, on ne comprend pas trop comment un tel renversement de situation a pu se produire ensuite et quelle est la part de la justice et celle des médias qui ont conduit à ces événements.
Par contre, le côté sombre de l’histoire des USA, c’est qu’à la suite de cet événement historique désastreux pour l’image du parti républicain, ce parti n’a pas été dissous et le successeur de Nixon, le président Gérald Ford, a gracié Nixon seulement un mois après la démission de celui-ci. Ces événements, eux, n’ont pas été relatés à la fin du film. Or, ils éclairent sous un autre angle la fin de l’histoire.
Dans le film, il est mentionné que, d’après un sondage, 50% des américains de l’époque n’avaient jamais entendu parler du Watergate. Je serai curieux de connaître les résultats d’un tel sondage aujourd’hui.
En tout cas, ce film, comme Spotlight cette année, montre bien l’importance du journalisme d’investigation et pourquoi la liberté de la presse, pourtant muselée en France en ce moment par certains patrons de médias, est si importante à préserver.