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Un visiteur
4,0
Publiée le 11 décembre 2013
Un plan parfait sur toute la ligne. Un casse pour professionnels. De jolies demoiselles qui, entre tendresse et rififi, seront le grain de sable dans cette machinerie pourtant bien huilée.
Au début, on pense à un énième film noir sur un casse, à la française, avec un Jean Servais qui fait son Gabin (en plus fatigué et ténébreux), une plongée dans les lieux mal famés de la capitale, l'argot de circonstance et, surtout, une intrigue bien virile, voire machiste. Puis vient la scène du cambriolage, d'anthologie, qui lance le film et lui donne son originalité. Trente minutes sans dialogue, avec simplement les bruits de l'action. Précision de la mise en scène et du montage, tension palpable. C'est fascinant. Ensuite, le mécanisme fatal propre au genre s'enclenche et broie les hommes, un par un, jusqu'à la scène finale : une course contre la mort dans les rues de Paris, un dernier baroud d'honneur. Dassin laisse parler sa virtuosité et son sens de l'ironie tragique. Du grand art. Victime du maccarthysme, mis au ban du système hollywoodien, Jules Dassin a pu reprendre du service en France avec ce film, après quatre ou cinq ans de disette. Il a changé de décors mais gardé un style réaliste, minutieux, et un ton implacablement noir. Par sa thématique du "casse", Du Rififi chez les hommes s'inscrit dans le lignée de Quand la ville dort, L'Ultime Razzia ou encore Les Inconnus dans la ville. Autant de films qui tournent autour d'un "coup minutieusement préparé par un groupe d'indépendants. Leur habileté professionnelle, qui entraîne une certaine intégrité dans leur travail, les rend sympathiques aux yeux du public ; leur échec n'en est que plus tragique" (François Guérif, Le Film noir américain). Une définition qui collera plus tard à certains films de Melville.
Le positif et le négatif s'équilibrent dans ce film noir légèrement surcôté. Au crédit du film la longue scène de casse quasiment documentaire; la photographie, une merveille. Quelques très beaux moments de mise en scène à retenir aussi : notamment la course de la mère de Tonio au palais Royal. Au débit, des dialogues très plats, des seconds rôles caricaturaux et un héros touchant mais avec une carrure de poids mouche. Un très net cran au dessous de Touchez pas au Grisbi.
Un chef-d oeuvre de bout en bout. La séquence du casse constitue évidemment le clou du spectacle (nouvelle vague ? quelle nouvelle vague ?) mais tout le reste est à l'avenant, à commencer par les acteurs. Et puis Magali Noëlle toute jeune dans une robe suggestive, ça met du piment, un peu trop même pour certains protagonistes. Ah la la, les femmes... Le lien parental avec ces trois autres sommets que sont l'ultime razzia, le trou et le cercle rouge est évident. Une oeuvre incontournable donc.
Pendant la chasse aux sorcières des années 50 aux Etats-Unis un réalisateur déjà expérimenté est dénoncé par Edward Dmytryk et s’exile en Angleterre, y fait un film, puis arrive en France. Ce réalisateur c’est Jules Dassin et une fois en France il choisit de faire ce qu’il a déjà fait et dont le genre est à la mode : le film de gangster et le film noir. Ce sera Du Rififi Chez les Hommes, un film superbe qui prend aisément une place parmi les plus grands films de gangsters et les plus grands films de braquage. La mise en scène de Dassin est stylée et inventive et le film nous offre sont lot de scènes inoubliables, notamment toute la séquence de braquage de la bijouterie. On pourrait ajouter presque tout le film en exemple tellement le tout est de qualité. Les comédiens sont excellents, Jean Servais n’a rien a envié aux figures du film noir américain et même Jules Dassin se révèle bon comédien dans le rôle de l’ouvreur de coffre. On pourrait peut-être reprocher à Robert Manuel d’en faire un tout petit peu trop dans son rôle de gangster italien toujours de bonne humeur, mais ce serait vraiment chercher la petite bête. La musique est admirablement utilisée, encadrant habilement le silence pour amener de la tension, elle est signée par un certain George Auric. Se rajoute à tout cela des dialogues de qualité et une ambiance du Paris des années 50, Du Rififi Chez Les Hommes est un grand film.
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4,0
Publiée le 28 octobre 2010
L'èvènement du cinèma policier français des annèes 50 est la redècouverte du milieu! Milieu avec le brillantissime "Du rififi chez les hommes" de Jules Dassin d'après Auguste Le Breton! Cette fois, les vrais hommes sont de retour avec code d'honneur et autres fariboles! Ce polar pur et dur est connu surtout pour sa sèquence de cambriolage virtuose (le mythique parapluie qui permet de rècupèrer les gravats du plafond) et sans parole! Une sèquence d'anthologie qui dure vingt-cinq minutes montre en main, qu'on pourrait qualifier de muette, pour un morceau de bravoure à couper le souffle qui n'a jamais ètè rééditée par la suite! Visage ravagè, Jean Servais, acteur bien oubliè aujourd'hui, trouve là son plus beau rôle au cinèma dans ce grand classique qui a rèvolutionnè le genre en France...
Le coup classique de l'arbre cachant la forêt, ici réussi et formant une sorte de crime machiavélique préparé contre un seul afin que - si possible - Tony le Stéphanois soit au rendez vous et les innocents culpabilisent un peu plus qu'il n'en faut. Film noir modele.
Un film de gangsters signé Jules Dassin, ici dans sa période française. Si l’histoire du casse n’est pas follement originale, l’ambiance devient vite prenante, notamment grâce à la très belle photographie de Philippe Agostini, qui met en valeur l’atmosphère grise et pluvieuse des rues de Paris. Quant à la scène de cambriolage en soit, quasi silencieuse, c’est le grand moment de mise en scène du film, une vraie leçon de cinéma. A noter également la présence amusante d’un Robert Hossein débutant dans le rôle d’une petite frappe.
Noir, c'est noir, y a plus d'aspoir. Cette petite phrase incarne parfaitement le ton de ce "Rififi chez les hommes", sorte de classique parmi les classiques du film noir. Car au-delà d'une histoire on ne peut plus classique (pour ne pas dire légèrement prévisible), c'est avant tout la mise en scène somptueuse de Jules Dassin qui donne toute sa dimension au film. Elégante, raffiné et d'une subtilité de tous les instants, cette dernière permet au film de se faire proche du transcendant parfois, surtout que quelques scènes restent longtemps gravés dans les mémoires (la scène du casse bien sur, de la chanson dans le cabaret mais également la fuite en voiture à la toute fin). De plus, c'est ce mélange assez extraordinaire des genres qui se fait également des plus attrayants à nos yeux, Dassin réussissant en quelques instants à nous faire passer du polar anglais au pur policier à la française, tout en évoquant régulièrement le film noir à l'américaine (dont il fût bien entendu l'un des maîtres incontestés). Qui plus est servi par des acteurs des plus convaincants et un rythme presque endiablé, il est donc peu dire que ce "Rififi chez les hommes" est à découvrir absolument, au risque de se priver d'un véritable bijou du septième art. Immanquable.
Un très bon polar en noir et blanc avec d'excellents acteurs, en particulier Jean Servais qui est formidable et fait penser à Jean Gabin. De plus, pas de démagogie de la part des scénarustes : les truands sont des truands, il n'y a pas de bons ni de méchants, ils sont tous mis sur le même pied.
On a rarement la chance de voir des films noirs français et ici c'est une réussite en plus. Les scènes du braquage sont grandioses un silence de 20 minutes, le travail minutieux des acteurs (enfin des personnages) vaut vraiment le coup d'oeil. Ensuite arrive le suspense, le scénario devient plus retors et la séquence finale avec le personnage de Jean Servais qui reconduit son neveu chez lui est très bien monter (un peu à la Godard avant l'heure).
Un chef d'oeuvre oublié ! Un scénario riche en suspens et en personnages solitaires,souffrants, convaincants ! Une intrigue réaliste,solennelle,passionnante du début à la fin,traitée comme un documentaire ! Des personnages très humains et attachants ! Jules Dassin nous offre ici une oeuvre très particulièrement originale et réussie ! A voir absoluement ! Du très beau cinéma !
Le chef d'oeuvre du film noir français. Si bien réalisé qu'on croirait un instant à un film noir américain. La réalisation du plus américain des français, Jules Dassin, y est pour beaucoup. Le cinéaste est parfait, respectant les codes du genre à la virgule près, et le comédien est tout bonnement exceptionnel. Une des plus grandes interprétations pour un acteur français! Splendide.