Le village des damnées réalisé en 1960 par Wolf Rilla n’est autre que l’adaptation cinématographique d’un roman de John Wyndham très finement appelé « Les couscous de Midwich ». En effet, doté d’un scénario simpliste selon lequel un groupe de jeunes têtes blondes au visage innocent, qui sont tous étonnement nés dans le même village paisible et en plus de cela le même jour disposent tous du même rythme rapide de croissance s’accompagnant d’un développement exceptionnel de leurs pouvoirs psychiques, et bientôt ils vont terrorisés le village de Midwich grâce à leur « don », celui de Matt Parkman dans Heroes, c'est-à-dire savoir lire dans vos pensées…ce qui fait d’eux une véitable armée.
Le village des Damnées s’inscrit dans un contexte réaliste et dépouillé notamment à l’absence quasi-totale d’effets spéciaux dans ce décor quelque peu démodé d’un paisible village anglais des années cinquante. Tout commence très bien avec une scène d’ouverture faussement tranquille qui donne le ton d’entrée et essaie de susciter chez le spectateur un véritable soupçon de malaise et de dérangement notamment à travers divers indices. Wolf Rilla arrive à poser l’intrigue étalée sur plusieurs années qui se développe avec l’intelligence de ces jeunes enfants à la crinière blonde platine et d’accélérer par la suite le rythme efficacement. Le noir et blanc du film me semblent bien adaptés au contexte du film, quand à son aspect, je dois avouer avoir été sceptique dès les premières images, comparant ces images avec ceux du plus grand film de 1960, à savoir le chef d’œuvre d’Alfred Hitchcock, Psychose. Mais au bout de quelques minutes on s’y habitue sans trop de gêne. A longueur que le film se déroule, on se plait à voir le fossé se creuser progressivement entre les parents et leurs progénitures de plus en plus inquiétantes. Le concept de ce classique du cinéma fantastique a d’ailleurs été repris dans un épisode de la célèbre série américaines « Les Simpsons » ou les jeunes enfants de la ville de Springield sont dotés sans le savoir du don de lire dans les pensées, ils utiliseront ce don pour deviner leurs moindres secrets et le dénoncer dans le journal de la ville de Springield. La mise en scène de ce film est fort bien travaillé, cependant quelques très légères longueurs sont quelquefois au rendez-vous (heureusement, il n’y en a que rarement), un climat intéressant et pesant suivit d’interprétations vraiment bonnes, notamment Georges Sanders interprétant très bien le rôle du docteur Gordon Zellaby, aussi père de David, l’un des étranges blondinets et d’autres bons acteurs qui ne s’en sortent pas trop mal qui, comme beaucoup de films de cet époque et de cet envergure donne tout ce qu’ils peuvent afin de donner une interprétation juste et sincère. Malgré tout après ce film précurseur, le genre d’épouvante n’hésitera plus à véhiculer la terreur et le mal à travers la personne innocente de l’enfant qu’il s’agisse de L’exorciste, La Malédiction ou ces garçons qui venaient du Brésil. Cependant, je ne peux dévoiler le thème du film qui contrairement à ce que l’on pourrait croire n’est pas du même ordre qu’un Joshua, Esther ou The Children, ni même les Innocents (c’est d’ailleurs le sous-genre horrifique pour lequel je me passionne le plus), ainsi pour ne pas soulever le suspens qu’il vous est ici donner de deviner, chose pour le moins pas très banale. Tant mieux. Un film qui retranscrit efficacement l’état d’âme des personnages face à une menace, chose très présente dans le livre et chez John Wyndham. Les effets visuels synonymes de l’interaction des pouvoirs psychiques des jeunes bambins n’est pas très florissant, ni impressionnant visuellement ou au niveau sonore, on reste dans le limitable sans pour autant pouvoir faire autrement, de plus ce film à vieillit sur certains points mais reste intact sur d’autres. Assez court, la fin est trop suggestive, et méritait de finir sur un bel épilogue. Trente cinq ans plus tard, John Carpenter réalisera le remake de ce même film, souvent décrit comme un remake de qualité avec le dernier rôle de Christopher Reeves dans ce film, chose à surveiller. Une chose est sûr, ce film culte est raisonnablement un bon film britannique, travaillé et original, Wolf Rilla préfère laisser le thème invisible et à vous de le deviner avec soin. Ce film ne pourra être apprécié que par un public restreint du fait de sa vieillesse, dommage.