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    Chocolat
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    benoit_lb
    benoit_lb

    2 abonnés 35 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 septembre 2024
    « Chocolat » est sorti sur les écrans en 1988. L’année où la cause noire africaine n’a jamais été aussi audible, notamment en dénonciation de la politique d’apartheid dans laquelle semble alors s’enliser l’Afrique du Sud. Johnny Clegg acquiert une réputation mondiale grâce à son surnom de Zoulou blanc. Sa chanson « Asimbonanga » devient le tube de l’été. Au cinéma, « Cry Freedom » de Sir Attenborough retrace l’amitié qui lia dans les années 1970 Steeve Bicko, activiste noir anti-apartheid et le journaliste blanc Donald Woods. Chris Menges reçoit, lui, les honneurs du festival de Cannes pour « Un monde à part » dans lequel une adolescente blanche issue d’un milieu privilégié décide de suivre courageusement les pas de sa mère militante anti-apartheid notoire. Grand Prix du Jury à Cannes pour Chris Menges. « Chocolat », lui aussi présenté en Sélection officielle quelques jours plus tôt, en repart bredouille, mais peu importe, là n’est pas l’essentiel.
    « Chocolat » est une œuvre subtile, profonde, intelligente. Un concentré de colonisation dans les années 1950 dans un coin perdu du Nord du Cameroun tel que l’a vécu sa réalisatrice Claire Denis, qui retrace ses souvenirs d’enfance à travers son premier film. Un regard neutre porté sur cette période qui prend le parti d’en retracer l’histoire par le biais du parcours de gens ordinaires plutôt qu’au travers d’une grande fresque mettant en avant l’épopée d’un héros. Marc est commandant de cercle au service de l’administration française, sa femme Aimée s’ennuie et leur petite fille France, du haut de ses cinq ans, observe l’évolution lente d’un continent qui change. Pour les aider dans les tâches domestiques, Marc et Aimée s’appuient sur Protée, un boy instruit, qui souffre en silence de la situation des siens. Protée s’est lié d’amitié avec France et la sensibilise aux coutumes et à la langue de son pays. Ce petit monde, qui semble cohabiter harmonieusement, se trouve bouleversé par l’arrivée impromptue d’un avion qui se pose en catastrophe dans les environs en charriant son lot de colons plus ou moins tolérants à l’égard des autochtones.
    C’est dans ce tableau qui décrit objectivement les relations entre Français et Africains et confronte sans préjugé le point de vue des différents colons que réside le principal intérêt du film. Au pragmatisme de Marc, qui tente d’organiser tant bien que mal la présence coloniale française s’opposent le mépris de Delpich, le propriétaire de plantations de café, donneur de leçons et celui de Luc, l’entrepreneur du coin dépêché en renfort avec son armée de cantonniers qu’il traite comme du bétail. Par les difficultés qu’il rencontre dans son travail au quotidien, Marc comprend très bien que la terre qu’il administre ne sera bientôt plus française. Les revendications des chefs tribaux qu’il rencontre et écoute patiemment, les plaintes de son chef cuisinier, les humiliations que subit Protée, les moqueries des enfants à l’école sont autant d’éléments d’une révolte qui gronde et sera quelques années plus tard le point de départ d’un processus de rupture.
    Une rupture que symbolise très bien la fameuse ligne d’horizon que Marc évoque tout au long du film et dont il finit par révéler à France le secret : une ligne que l’on croit pouvoir atteindre en s’en rapprochant mais qui en vérité s’éloigne toujours un peu plus. Une ligne qui marque le difficile rapprochement entre Européens et Africains, entre colons et colonisés, entre riches et pauvres, entre exploitants et exploités.
    Certains reprochent au film sa lenteur, mais c’est justement cette lenteur qui lui donne toute sa beauté et nous permet d’apprécier plus longuement minute après minute ce qui ne sont pas encore les derniers instants d’une période révolue. Une lenteur au diapason du rythme de la vie d’alors dans cette Afrique coloniale française qui se meure. Aux scènes tournées en plein jour sous le soleil équatorial, succèdent les scènes nocturnes où seule la blancheur du visage et des mains des colons parvient à percer l’obscurité profonde de la nuit africaine.
    Claire Denis a la chance de pouvoir s’appuyer sur des acteurs de premier plan. François Cluzet et Isaac de Bankolé, tous deux alors à l’aube d’une carrière prometteuse, interprètent parfaitement des personnages tout en retenue face aux coups de boutoir de leur entourage immédiat. Les seconds rôles notamment Jacques Denis, Mireille Perrier et Emmanuelle Chaulet apportent également une grande fluidité au film et contribuent à faire de « Chocolat » une première œuvre marquante. Un film qui a permis à sa réalisatrice de s’inscrire dans la thématique des rapports entre Français et Africains qui lui est si chère et qu’elle continuera à mettre au centre de son œuvre par la suite.
    Pascal
    Pascal

    163 abonnés 1 699 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 19 juillet 2023
    Premièr long métrage de Claire Denis et son plus grand succès en salles ( 1988), c'est un hommage à l'Afrique et à l'enfance de la cinéaste qui fait l'objet d'une ressortie en salle, permettant de le revoir en condition idéale.

    Sorte de "Out of africa" intimiste, ici l'action se passe au nord cameroun ( partie mythique du pays) , pendant la colonisation française. Le film a particulièrement bien supporté les ans et est emprunt d'un charme indéniable, même s'il n'est pas enivrant.

    J'ai nettement préféré la première partie ( l'épisode de l'avion et les personnages qui y sont attachés est, à mes yeux, la partie la moins réussie de l'ensemble et pour tout dire pas formidable).

    Certes, elle permet ( mais trop maladroitement) de faire apparaître des comportements irrespectueux, voire pervers, mais aussi ambivalents de la part des européens à l'égard des autochtones.

    Les connaisseurs du continent Africain retrouveront les paysages et l'ambiance qui y règne dans les campagnes éloignées.

    Le dernier plan est laissé libre d'interprétation. A mes yeux, il laisse entendre que l'indépendance n'a pas vraiment bouleversé les différences sociales

    Film avant tout d'atmosphère et de climat, il m'a séduit et me semble même plus reussi que " Beau travail" opus généralement considéré comme le meilleur film de la cinéaste.

    La plupart des acteurs participants à "chocolat" ne feront pas une carrière exceptionnelle (exception faite de Francois Cluzet et de Isaac de Bankole).

    Par association d'idées " chocolat" donne envie de revenir sur " Équateur " opus de Serge Gainsbourg situé au Gabon et réalisé quelques années avant l'opus de Claire Denis.
    ferdinand75
    ferdinand75

    564 abonnés 3 898 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 10 juin 2023
    Un film intéressant qui aborde le colonialisme en frontal, avec le souvenir qu'en a une petite fille dont le père militaire en fonction dans un poste avancé au confins nord du Cameroun,La 1ere partie est un beau "documentaire" , en réalité souvenir romancé d'une réalité vécue, sur la relation trouble colons, et natifs. Beaucoup de tensions , de relation malsaine mais d'attirance aussi un certain . C'est bien vu et ce n'est pas manichéen. Mais la 2eme partie avec l'arrivée d'un avion perdu , improbable , fait éclater le scénario et le film se dilute un peu. Le dernier quart d'heure est en roue libre , et bien peu en ligne avec le film. Dommage .
    Mélany T
    Mélany T

    32 abonnés 569 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 9 juin 2023
    Le discours pourrait être encore plus incisif sur le colonialisme mais l'ensemble rythmé, subtil et passionnant convaint.
    maxime ...
    maxime ...

    250 abonnés 2 069 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 31 mai 2023
    Le premier film de Claire Denis n'est pour moi que mon second. Quelques mois après le très beau et néanmoins éprouvant Trouble Every Day, cette fois, je m'y recolle entre appréhension et exigence. Avec un gout prononcé pour une aventure à part entière.

    Très sincèrement, j'ai dans un premier temps un peu soufflé ... Il faut dire que le rythme de ce long métrage se cale sur une parole qui ne sort pas tout de suite, qui prend la chose à sa mesure, utilise le laps nécessaire pour sortir enfin son mal, qui en fin de compte est un atout incroyable ! Certains films nous conforte, réconforte, d'autres nous confronte, nous pousse dans nos retranchements, et clairement, Chocolat est de ceux-là. Plutôt deux fois qu'une. Pour le dire de suite, il s'agit là d'un grand film difficile, sur un racisme qui se devine, avant d'être complètement exhibé !

    Avant cela, le début du film, comme pour ma précédente incursion dans le cinéma de Claire Denis à de suite démontré un réel attrait dans sa mise en relief, de son image, dans le mouvement, de sa photographie à la fois superbe et qui cherche à initié, à raconté, par ce biais, là ou les mots manque ou sont de trop. J'ai tiqué sur le tempo, mais là-dessus, j'ai remarqué son évidente splendeur. De cette mer, de ses trois corps sur le sable, des vagues que l'on perçoit, au silence qui se brise lors des présentations, on touche de ce fait à une beauté irrationnelle. Le flashback qui s'installe dans sa continuité, dans l'évidence aussi, continue dans l'exercice.

    De point de vue il en est question, celui de France, dans son plus jeune âge, à une autre époque, dans un autre contexte. Des rapports prédéfinis, de condition, on arpente la colonie sous ce prisme. Fugacement, puis plus équivoque ensuite. L'ordre de la jeune fille, donné à son accompagnateur, repris par la chorale d'enfant ou encore celui de la mère de cette dernière qui ordonne elle aussi à son " Boy " de tenir la garde face à la hyène qui hurle aux abords de la chambre dans une parole autoritariste et sans vergogne atteste des rôles tenus. La scène, ou la caméra s'approche doucement de ce même Proté, qui sourit de dépits, qui en soupirs, m'a vraiment percuté.

    La nuit passe, sa marque reste, brille même à la lumière du jour. Les cadavres de ces animaux nous le rappel, si t'en est, les colères de Madame nous les faisais pas assez durement comprendre. Les directives, les plaintes de cet ancrage qui lui déplait, souligne sa détresse, au moins autant que sa marque sur son sujet. Car il y'a une autre violence qui pointe le bout de son nez entre ses deux là qui dépasse le cadre, qui rogne les bords, dans une sensualité qui se manifeste lors de cet instant qu'il partage, dans cette petite aide pour ajusté la robe de celle-ci. Bref moment, du moins à cet instant du récit. Très vite, les manifestations de souffrance reprennent chez l'homme à tout faire de la maison. Les coups de pieds dans les sceaux, comme ses larmes qu'il étouffe lors de sa toilette sont des preuves de ce qu'il se résout en endurcir, dans une peine qu'il rejette mais qui le gagne toutefois.

    Un autre élément déclenche un bouleversement dans la continuité narrative de cette histoire. L'arrivée de cet avion en perdition, de son équipage notamment. Delpich en premier lieu. Celui-ci, bien acclimaté au règle de la colonie ne s'embarrasse pas de politesse, au contraire, il témoigne de son mépris, s'en félicite. Les autres sont dans au départ, plus nuancés, néanmoins ils et elles se démontreront tout aussi décomplexés sous l'impulsion du marchand de café. La séquence des Blancs à l'ombre, qui critiques les Noirs en plein cagnard, dans l'effort, moins denses selon eux pour cause de ramadan n'a pas besoin d'autres explications que ce que donne clairement à voir la situation mis devant nous par une Claire Denis qui va de suite poursuivre. Les pachas qui s'attablent, qui mystifient leurs avis, dans une véhémence à l'égard du pays qu'ils occupent démontre une insoutenable position de supériorité, une injustice qui pousse à vraiment subir ...

    Toutefois, un personnage déroge à cette vision. Luc, plus enclin à mettre la main à la pate, qui dort et qui se lave en dehors de sa caste dénote dans le paysage. On comprend très vite, comme Proté, qu'il s'agit là d'une expérience sur fond de réflexion qui tourne à l'imposture. Une fois habillé, il se comporte comme les autres, voir pire encore ...

    La venue du médecin, pour soigné une visiteuse malade est un pic en matière de haine ! Rejeté et humilié, lui que l'on a dépêché à la hâte, s'en va à pied sous des rires qui révèleront une vérité à part entière. Cette conversation, à de quoi interpellé, pour le récit aussi. Luc, encore lui décante celle-ci par ses initiatives, provocations, agressions !

    J'en reviens au rapprochement entre Proté et Aimée. Dans cette même chambre, ou elle lui passe sa main sur sa cheville, comme une affection qu'elle assume enfin. Que lui repousse, dans un geste plein de vindicte pour celle qui lui coute tant ! La demande qui suit de cette femme éconduit à son mari est lourde de sens, ses mots bien choisit. Une fois de plus, il se fait avoir par tous. L'ultime blessure que partage cet homme avec la petite France, achemine le souvenir.

    La main adulte que l'on retrouve, des stigmates du temps bouleversent autant.

    Un mot maintenant pour ses comédien.e.s. Isaac de Bankolé, pour débuter. Il est édifiant de contrition, de blessure qu'il cadenasse, il porte ce regard, cette tristesse avec une grandeur folle ! François Cluzet, signe lui aussi de sa trempe ce film. Lui que je connais moins sous cet angle, triomphe d'humilité. Giulia Boschi, magnifique à bien des égards elle aussi contribue à rendre ce film si spécial. Les autres sont à bluffant, tous.

    J'insiste sur le fait que le film traite d'une dureté, d'un mal profond, de douleur avec une charge manifeste. Il y'a toutefois de la retenue, une compréhension. J'en reviens à son rythme, que j'ai pu accusé plutôt. Il sert au fond, au service du temps qui laisse de l'espace pour que l'on puisse accepté que le vernis s'écaille. Que sa nature n'est cruel que dans le traitement de valeur intrinsèque d'une supériorité présumé ... Le regard de la petite fille devenu grande, qui reviens là ou sa vie débute en est sa justification la plus remarquable. Sa première scène n'en est que plus exaltante ! Cet Américain, de surcroit se trompe ... Non ?
    John Henry
    John Henry

    108 abonnés 708 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 2 juin 2021
    Il y a comme une tension, un érotisme qui se dégage de ce film naturaliste, assez lent. On y dépeint l'Afrique coloniale française mais c'est surtout les gens, les hommes qui intéressent ici Claire Denis. Et la relation aux hommes serviteurs et aux corps.
    Eva G
    Eva G

    62 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 28 mai 2019
    Claire Denis arrive à mettre en lumière la colonisation et la ségrégation qui en découle.
    Interprété de manière distincte par les différents personnages, le respect que les colons administrent aux populations est dénoncé.
    Même si les silences sont nécessaires dans ce film, celui-ci est construit sur ces derniers, ce qui rend le film très voire trop lent.
    peter W.
    peter W.

    44 abonnés 1 137 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 8 juin 2017
    Le film propose tout d'abord un esthétisme intéressant et une approche particulière sur le thème du colonialisme. Pourtant à trop jouer sur le non dit le scénario finit par lasser et laisse des blancs dans le film.
    Matthias T.
    Matthias T.

    46 abonnés 612 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 5 mai 2017
    On reste loin du chef-d'oeuvre formel absolu qu'est "Beau travail", mais "Chocolat" demeure un film intéressant, dans lequel Claire Denis commence, doucement, à marquer son territoire - géographique et thématique.
    zhurricane
    zhurricane

    85 abonnés 1 336 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 7 janvier 2017
    Alors oui, le sujet est noble, mais un sujet noble n'a jamais rendu un film bon, si non n'importe qui serait cinéaste. Ici, le premier film de Claire Denis est froid, et après ça, on se rend compte, qu'il n'y a pas grand chose d'autre à dire. Parce que oui, le film n'a aucune mise en scène, il se contente de filmer, comme un documentaire, enfin non, même un documentaire à une mise en scène qui nous procure de l'émotion. Ici, la caméra est posé et filme, pour nous montrer une certaine forme d'authenticité. Livrez vous à l'expérience suivante: filmer un professeur ennuyant pendant 1 h 45, sans rien faire de plus. Vous saurez authentique, mais qu'est ce que votre film sera ennuyant et ne dégagera aucune sympathie. Or le cinéma est là, pour nous faire ressentir des émotions, or ici c'est complètement raté.
    TB3256
    TB3256

    2 abonnés 83 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 mai 2008
    Un film juste et sensible
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