Un film mineur pour De Broca, des dialogues mineurs pour Audiard, une bande-son mineure pour Delerue, avec un Belmondo qui en fait des caisses, des empilages, des monticules, un scénario aussi invraisemblable que prévisible (ce qui en soi n’est pas tant une gageure), un comique de situation consternant, du gros, du gras, du lourd et globalement, du franchement très moyen. L’incorrigible, c’est Tartuffe au milieu des Jocrisse, un beau-parleur qui fait craquer ces dames et roule tout le monde dans la farine en usant de ficelles plus épaisses qu’un boa constrictor. Profitant du succès rencontré sur Le magnifique, le cinéaste surfe sur sa chance et nous dessert cet ersatz ultra-bête qui mise tout sur le vaudeville grotesque alors en verve au pays de la baguette. Geneviève Bujold est à croquer, Julien Guiomar sympathique, mais pour le reste, vraiment que c’est médiocre. On s’efforce de ne pas mettre la lecture en accélérée, on se lance dans le ménage, le repassage, la lessive, le dépoussiérage, on pense même à la mécanique, au jardinage, et puis viennent les dernières minutes, subitement poétiques, et on se dit qu’on a bien fait d’attendre. Mais peut-être qu’on n’aurait surtout pas dû commencer.