Je gardais de ce film un souvenir d'enfant la tête plein d'étoiles. Le second visionnage, quelques 20 ans plus tard, m'en a mis un coup.
Dès le générique de début à vrai dire, car à ce niveau-là on ne peut plus appeler ça un "hommage" à Star Wars mais plutôt du pillage en règle (tout du long). D'ailleurs le film mange à tous les râteliers : Star Trek, Tron, Battlestar Galactica (les combinaisons des pilotes !), Buck Rogers, ..., on ne peut pas dire que les créateurs se soient creusés la cervelle question originalité. Mis à part, il faut bien leur accorder ce crédit, pour la seule bonne idée de simulation vidéo comme apprentissage au combat. Mais elle n'est malheureusement pas aboutie.
Le scénario s'adresse certes à un public juvénile (caricatures et clichés à foison, morale peu développée), rien de mal à ça, c'était le cas de "Willow", "Tron" ou "Dark Crystal" à la même époque, et ils n'ont pas à rougir de leur qualité d'écriture. Mais "The last StarFighter" souffre d'une affection que les films de SF développeront allègrement par la suite : une tendance à croire que de bons ou nouveaux effets spéciaux peuvent pallier, voire même remplacer, la cohérence et la vraisemblance d'un scénario.
Et là c'est le drame. Les absurdités sans nom s'empilent, frisant souvent le ridicule :
une ligue stellaire de planètes qui fait reposer toute sa stratégie de défense sur une dizaine de pilotes de chasse, des casques de combinaison spatiale qui s'enlèvent grâce à une attache clipsable, un vaisseau armada sans aucun écran de protection même contre une minable petite navette de combat... et n'oublions pas le "je t'attaque par derrière", summum de la tactique militaire pour sauver des centaines de planètes de la destruction.
J'apprends aujourd'hui que ce film est le premier dont les FX ont entièrement été réalisés sur ordinateur (modélisation 3D au lieu de maquettes). Et c'est bien là le seul intérêt des scènes dans l'espace; les vaisseaux et autres appareils sont très réussis, jusque dans leur mouvements sur terre.
Egalement à la décharge du film, les acteurs sont tous impeccables, si caricatural que soit leur rôle, ils en sont imprégnés.
"The last Starfighter" est fortement stylisé 80's, c'est cette touche qui nous fait le regarder jusqu'au bout, surtout pour les plus nostalgiques. Mais ce n'est pas cela qui le sauvera à mes yeux. Il y a des classiques de la SF et de la fantasy des 80's qui s'en sortent mille fois mieux, pour ne citer qu'eux : "WarGames", "Darryl", "E.T.", "Retour vers le futur" et tous les films et séries précités dans ma critique. "The last Starfighter" fait figure de parent pauvre dans cette liste.
Certains ont parlé de le regarder avec des yeux d'enfants, mais je doute que des enfants d'aujourd'hui, aguerris aux scénarii ultra-intelligents de Ghibli et ayant vu la plupart des classiques 80's que nous, trentenaires, avions au compte-goutte, soient captivés par si peu d'action.
Ou alors, il faudrait qu'ils aient vécu dans une cave sans tv ni cinéma ni jeux vidéos. Quant à NOS yeux d'enfant à nous, trentenaires (ou plus) français, il faut rappeler qu'ils étaient victimes du désert intersidéral du cinéma français des 80's en terme de SF, de fantasy et d'action movie. Bref, la nostalgie a ses limites.