Une ouvre très forte de Larry Clark, plus construite, plus « classique » que certaines autres, car il s’inspire directement d’un fait divers, adapté ensuite dans un roman, et de fait le récit est plus linéaire, plus structuré . Mais on retrouve bien sûr la « patte » et le talent brut de Larry Clarke . Il s’agissait d’une bande de jeunes de la middle class de Floride. Deux copains sont inséparables, mais avec des rôles très caractérisés. L’un , Marty, d’un milieu plus modeste est le souffre douleur de l’autre, Bobby,d’un mileu plus aisé. Il subit des brimades physiques et psychiques à longueur de journée, que lui prodigue son, pourtant, meilleur copain, mâle dominant type. Pourtant Bully trouve une copine et celle- ci ne supporte plus les agressions que subit son chéri. Petit à petit elle va amener le groupe à se révolter et à monter un traquenard au mâle dominant. Mais ils sont tous très jeunes, un peu looser, peu expérimentés et leur plan machiavélique va tourner au fiasco. Le scénario est solide et intéressant mais on notera surtout la maestria de Clark à la réalisation , quelques plans d’anthologie, comme ce plan séquence, panoramique circulaire, où la caméra fait plusieurs fois la ronde à l’intérieur du groupe de copains, qui s’expriment chacun à leur tour, quand la caméra arrive sur eux, absolument diabolique et envoutant. Quelques scènes de rapports sexuels superbement filmés, comme sait si bien le faire Clark, avec la jeune fiancée ( très belle Rachel Miner) qui se regarde dans le miroir, ( évanescente et lumineuse , à la poitrine toute juvénile émouvante) . La direction d’acteurs est comme d’habitude impeccable, les jeunes sont poussés dans leur retranchement, et se donnent à fonds, Larry Clark les « tord » et arrive à chacun de ses films à nous émouvoir au plus profond.Superbe prestation de Michael Pitt qui fera une belle carrière par la suite , ou de la jeune Bijou Philipps, petite diablesse , instigatrice du complot, mais fourbe et veule au final. Les personnages sont bien vus, ils ne sont ni bons, ni méchants, Clarke ne jugent pas , mais nous décrit une situation hors norme, mais qui refléte en même temps le quotidien « très normal »de la vie d’un groupe d’ados , leur sexualité, et de leur relation avec leur paretns, encore une fois magifiquement décrite . Larry Clark , le plus doué pour décrire le côté noir de l’adolescence, le côté « no future », le spleen Beaudelairien. Un film bouleversant et fort.