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Gérard Delteil
202 abonnés
1 910 critiques
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3,5
Publiée le 11 octobre 2016
Un film que ses comédiens, ses dialogues finement ciselés, ses costumes, ses décors rendent savoureux, mais qui souffre néanmoins de graves défauts. Le principal de ces défauts est le choix de Martine Carol, alors sex symbol, dans le rôle principal. Celle ci avait très largement dépassé en 1955 l'âge de Nana qui avait... 18 ans dans le roman de Zola, puisqu'elle en avait 35 ; elle n'avait ni la fraicheur ni la séduction sexuelle qu'on attendrait d'une femme susceptible de conquérir tout Paris. Martine Carol cabotine et gouaille, mais on ne discerne pas sa personnalité sous ces traits caricaturaux de femme fatale, volage et avide. La société de l'Empire n'apparait pas beaucoup, sinon sous l'aspect de quelques images d'Epinal, alors que nous sommes à la veille de la guerre de 1870 et de la Commune de Paris. Ce film évoque donc une illustration théâtrale superficielle, sans âme mais plastiquement très agréable et dotée d'une bonne dose d'humour. C'est du cinéma français à l'ancienne, bénéficiant d'un grand savoir faire et de comédiens issus de la Comédie Française. Le cinéma que la Nouvelle vague des Godard, Truffaut, Chabrol détestait et déglinguait à longueur d'articles assassins, mais qu'on peut voir ou revoir tout de même avec beaucoup de plaisir.
Nana est un film très médiocre de Christian-Jaque. La mise en scène n’a rien d’exceptionnel, le scénario est mal travaillé et plat, le film n’a aucun intérêt, manque de rythme et je me suis ennuyé tout le long. De plus les acteurs comme Martine Carol, Charles Boyer ou encore Noël Roquevert sont loin d’être irréprochables dans leurs interprétations.
Inspiré plus qu'adapté du célèbre roman d'Emile Zola comme il est d'ailleurs indiqué au générique de début, ce film est un très bonne exemple de ce que la Nouvelle Vague appelait avec condescendance la "Qualité française". En effet, il est difficile de prendre un instant au sérieux ce film où on voit des personnages évolués dans un Second Empire de carton-pâte (la scène du duel avorté en est un exemple éloquent). On peut quand même lui trouver comme qualités l'interprétation d'actrice limitée mais amusante Martine Carol ainsi que celle distinguée de Charles Boyer. Et ajoutons à cela quelques beaux dialogues signés de la plume d'Henri Jeanson. Mais je préfère largement la version de Jean Renoir non pas parce qu'elle est plus fidèle au roman de Zola mais parce qu'elle est plus ambitieuse. Agréable mais anecdotique.
Nana c’est avant tout dès les premières lignes Vénus, la déesse de la séduction, mais c’est tout un symbole qui s’effondre évidemment. Ainsi Zola peignait-il son héroïne. Christian Jacque ne fait pas un mauvais film, il donne d’ailleurs un assez bon résumé mais certaines choses manquent pour décrire le personnage. Les amants, les amants, les amants oui mais également la vie du théâtre, les rôles qu’elle veut pour devenir femme du monde. MC est superbe mais Nana a 18 ans…. La candeur, la fragilité, la nudité presque enfantine et totalement décomplexée. Une sorte de vulgarité. Et une beauté beaucoup moins sophistiquée. Ici rien de tout cela, un peu trop de chic et de belles robes. La scène finale de l’escalier est fascinante et que dire du plan final avec le travelling arrière…. Digne d’un Douglas Sirk mais c’est totalement inventé. Nana n’est surtout pas un drame passionnel. CJ ne fait pas du Zola, Nana n’est pas Carmen. La fin dans le livre, c’est du Zola!!!
Bon et bien c'est raté ! J'ai regardé Gervaise il y a quelques temps et je voulais continuer à découvrir les oeuvres de Zola en films et bien là ce ne fut pas une franche réussite. Je n'ai pas accroché aux lieux, aux personnages, aux dialogues... et je n'en garderai pas un bon souvenir ! Pas assez misérabiliste et émouvant ! Dommage...
De très bons acteurs, sauf Martine Carol. La couleur un peu clinquante des années 50. Les dialogues d'Henri Jeanson. Le charme, l'exotisme d'un cinéma d'avant.
Un film excellent par un des plus grands réalisateurs français. Hé oui ! Le mec , il a, entre autres, à son palmarès François 1er (chef-d'oeuvre), Raphaël le Tatoué, Ernest le Rebelle, Les Disparus de Saint-Agil (chef-d'oeuvre), Fanfan la Tulipe (chef-d'oeuvre). Je ne parle pas de L'Assassinat du Père Noël et de La Symphonie Pastorale. Martine Carol est parfaite.Je ne suis pas un grand fan de Charles Boyer jeune, mais là je l trouve magistral. Ajoutons l'histoire du roman de Zola, étroitement liée au Second Empire et pourtant intemporelle, le rythme vif et alerte de l'action et les dialogues d'Henri Jeanson. Des seconds rôles comme on en fait plus tels Noël Roquevert et Paul Frankeur. En résumé, les critiques des Cahiers du Cinéma n'étaient pas que des envieux. C'étaient des ânes.
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3,0
Publiée le 19 mai 2011
Comme le dit si bien Paul Frankeur à Noël Roquevert: "Nana, au lit, c'est du premier ordre, extraordinaire, dix fois plus adroite que sur scène, un bon sujet et je m'èpate pas facilement..." C'est en 1955 que Christian-Jaque tourne "Nana" avec Martine Carol! C'est d'ailleurs le cinquième film mise en scène avec elle après "Adorables crèatures" et trois films historiques "Lucrèce Borgia", "Destinèes" et "Madame du Barry". Par la suite survint le malentendu de "Lola Montès" de Max Ophüls, un film qui n'avait rien à voir avec "Nana". Martine Carol, à l'apogèe de son mythe, faillit y perdre sa rèputation auprès d'un public populaire et "Nathalie agent secret" la relança! Mais ça c'est une autre histoire! Rappelons que le personnage de "Nana", crèè par Emile Zola dans une libre adaptation, a notamment ètè personnifiè par plusieurs comèdiennes dont Catherine Hessling dans (la meilleure) version de Jean Renoir! Un film d'une beautè picturale et une Martine Carol au summum de sa beautè...
Nana se confond avec Martine Carol dans ce film bien éloigné des préoccupations historico-sociales, "naturalistes", de Zola. On ne trouvera dans le film de Christian-Jaque aucun réalisme, social ou humain, sinon dans la reconstitution fastueuse su Second Empire. Artiste de cabaret et, surtout, prostituée, Nana vit luxueusement dans la prodigalité de ses vieux et riches amants. Christian-Jaque fait de Nana, hélas, un personnage sans nuances, dont il ne retient que la sensualité et la vénalité. Il met en scène bien davantage Martine Carol (est-ce parce qu'elle est l'épouse, je n'ose pas dire la nana, du réalisateur?) que le personnage de Zola. Réduite au rôle d'héroine scandaleuse, Nana n'existe guère que par la dimension érotique de son interprète. Cette fille du peuple impertinente devant laquelle de prosternent les grands de l'Empire, aristocrates fortunés, hommes d'affaires ou politiciens en vue comme le comte Muffat, ne détermine aucune considération véritablement significative sur les moeurs de l'époque. Sa relation avec le grand chambellan de Napoléon III est terne, sans doute parce le personnage de Charles Boyer, furieusement et maladivement épris de Nana, n'exprime rien de sa déchéance, de la ruine morale et matérielle où l'entraine son vice. Ainsi le brio, le brillant plus exactement, de la mise en scène est vain, qui se refuse à attacher aux figures de Zola une nécessaire dimension humaine, voire psychologique.