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chrischambers86
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4,0
Publiée le 24 juillet 2019
Ce cèlèbre film de Robert Bresson est devenu soixante ans après sa sortie un classique intemporel du cinèma français! C'est une ètude assez remarquable sur un jeune homme dont l'occupation essentielle est de voler les gens dans la rue, dans le mètro parisien ou à l'hippodrome de Vincennes! Le personnage de Michel, incarnè par Martin LaSalle, est en mouvement perpètuel jusqu'à qu'il soit arrêtè! il atteint par la jouissance orgasmique du vol à la tire ce petit quelque chose qui le rapproche de la grâce! Le langage selon Bresson est un pur matèriau dègagè de toute psychologie! Ce qui risque de rebuter certaines personnes passionnèes de diction même si cela n’entame en rien l’intèrêt du film! Rèalisè en 1959, "Pickpocket" fut malheureusement un èchec commercial, malgrè ses qualitès indèniables, où la musique de Lully venait en contrepoint, apportant presque comme une distanciation par rapport au sujet du mètrage! On notera enfin que l'ètrange ressemblance de Marika Green avec Natalie Portman est particulièrement bluffante dans les scènes finales...
Tout est dans le dernier plan. Vous avez observé, pendant 1h30, les faits et gestes, les déplacements, d'un homme qui a décidé de gagner sa vie en exerçant l'activité de pickpocket. Je dis bien "gagner sa vie" car il a une conception assez particulière des relations sociales, qui se rapproche lointainement de celle des deux étudiants de La Corde d'Hitchcock. On ne peut pas dire que Bresson cherche à rapprocher son histoire du documentaire, même s'il cherche à l'évidence à effacer toute notion de "jeu" de la part des acteurs, tous non professionnels. Mon impression est qu'il essaie davantage de rapprocher ses personnages de ceux de la littérature. D'abord, parce que l'écrit (lettres, livre, messages sous la porte) a une importance particulière dans cette aventure. Ce qui prévaut, ce n'est pas le déroulement des faits, mais la manière dont ceux ci sont évoqués et racontés. Regardez le visage de Martin Lassalle quand il s'ennerve lors de sa confrontation avec le policier : le ton monte, les mots changent, mais le visage reste pratiquement identique. Comme dans un livre, où on ne peut voir mais seulement faire exister les êtres. Etrangement, et de façon subtile, cette façon de filmer les acteurs a pour conséquence de rendre les rares séquences émotives particulièrement efficaces. En deux plans, quand la jeune fille se rapproche du pickpocket, le touche, toute la distance qui semblait exister entre lui, ses conceptions de la vie, et le reste du monde, s'efface et il devient humain.
Pickpocket est un film de Robert Bresson qui a une filmographie plutôt particulière. Celui-ci parle d’un homme complètement cleptomane et qui se pense supérieur intellectuellement par rapport au reste de l’humanité. C’est pour cela qu’il décidera de voler par différentes méthodes, que lui aura appris un pickpocket professionnel, il ne pourra plus s’en passer, cette activité peu en adéquation avec les lois deviendra sa raison de vivre. Les scènes multiples de vol effectuées par Michel sont superbement filmés sous l’œil du réalisateur français, toutes sont précises et minutieuses. Robert Bresson mettra en finalité de l’histoire que l’homme cherchait un moyen de conquérir une femme du nom de Jeanne qui est la voisine de sa mère. Il comprendra son amour pour elle qu’à partir du moment où il sera en prison et qu’il n’aura plus dans la tête de pouvoir voler. Une triste et à la fois heureuse conclusion qui montre que l’homme doit se passer d’une passion quelle qu’elle soit, pour pouvoir profiter d’autres plaisirs et occasions. Son obsession de vol l’a contraint à être totalement obnubilé et à ne même plus se rendre compte de ce qui se passait autour de lui. Il est comme absent dans son monde, il est constamment dans la réflexion et la pensée d’un prochain vol.Bresson dresse ici le portrait de l’homme qui a besoin de passion mais certaines passions peuvent être plus destructrices qu’autre chose quand elle n’est pas en adéquation avec les normes de la société dans laquelle on vit.De plus, certains se mettent des choses en tête et se sentent supérieur mais en même temps ce n’est pas une forme de marginalité, je connais plein de gens qui se sentent plus intelligent que la moyenne !La réflexion de Bresson est quand même assez juste et riche, cependant j’ai trouvé le film assez long et limite soporifique. Le film est lent, seul la fin est vraiment intéresante. Un film que j’ai aimé sans non plus être subjugué bien que l’on ne peut pas nier la spécificité du cinéma de Bresson
"Pickpocket" que Robert Bresson réalisa en 1959 est aujourd'hui considérée comme l'une des oeuvres emblématiques de la Nouvelle Vague, connue et reconnue sans pour autant que j'y adhère personnellement. En effet, si un cinéaste comme Godard a littéralement dynamité le paysage cinématographique de l'époque (français mais aussi et surtout mondial), Bresson tout du moins à travers ce film s'enfonce dans un travail assez prétentieux et nettement en-dessous de ses objectifs de départ. Il a l'ambition (et présente cela à travers une introduction textuelle suivant le générique) de s'affranchir du genre policier pour se concentrer sur l'aspect humain et psychologique censé constituer l'essence de son long-métrage. Soit. Pour cela, il espère imposer une approche nouvelle au niveau de sa mise en scène. Pourquoi pas. Le problème est que lorsque les liens entre les personnages s'avèrent superficiels, convenus et n'explorent absolument pas le sentiment de culpabilité, de pêché censé préoccuper le héros ainsi que ses aspirations amoureuses, il est difficile d'accrocher, d'autant plus lorsque les seconds rôles se voient réduits à la caricature. La construction des plans est répétitive, une grosse partie des séquences fonctionnant selon le même processus de progression, assez grossier et lassant. Tout cela est d'autant plus limité qu'outre l'ennui se dégageant des longues scènes de vols jamais inventives, l'intérêt ne se voit pas rehaussé au cours de dialogues filmés par d'innombrables champs-contrephamps parfaitement académiques. Si vous convenez que l'interprétation franchement médiocre afflige et que l'intrigue a été laissée de côté (seulement lorsque l'on est pas fichu d'orchestrer un drame consistant, il ne reste plus grand-chose), il ne vous reste plus qu'à vous rabattre sur l'intéressant travail sonore, saisissant un décalage passionnant entre la magnificence musicale et la lâcheté des actes.
Ce film est un pur chef-d'oeuvre et s'inscrit dans l'univers bressonien en étant un de ses rares films qui ne soit pas complètement pessimiste. Le voir et le revoir, apaisant, sincère, profond et inoubliable,d'une grande pureté ,il nous entraîne dans un monde particulier, ailleurs, chez Bresson.
Très bon film artistique qui prouve encore une fois le génie de Robert Bresson. cadrage, montage, tout est important, et (comme dans tous les films artistiques) ce n'est pas le récit qui est important, mais le langage cinématographique. Comment se fim est-il écrit ? Tandis que Bresson écrit son film à sa manière, les plans se renvoyants les uns les autres, des objets faisant appels à d'autres, c'est à nous, spectateur, de faire marcher notre esprit. Il y parvient très bien.
«Pickpocket» est l'un des grands chefs-d'oeuvre de Robert Bresson, lequel est lui-même selon moi l'un des deux ou trois plus grands réalisateurs de l'histoire du cinéma français. Transposition voilée de «Crime et châtiment» de Dostoïevski (l'assassin chez l'écrivain russe devenant ici un pickpocket), le film raconte la manière dont un jeune homme transi d'orgueil se convainc d'être supérieur à la société des hommes en commettant des actes qui sont punis par elle. Mais, comme chez Dostoïevski, après avoir atteint le fond de son abîme de suffisance et de solitude, il sera finalement touché et sauvé par la grâce, incarnée sous les traits d'une jeune fille qui constitue la beauté et la pureté même. «Pickpocket» constitue une merveilleuse illustration de l'art du cinématographe tel que Bresson le concevait. Il est tout à la fois profondément émouvant et d'une sobriété, d'une pudeur, voire d'une austérité, extraordinaires. Et le réalisateur a l'immense mérite de ne pas prendre le spectateur pour un imbécile: pas une image de trop, pas une parole superflue. Tout est dans la suggestion. Pickpocket est, croyez-moi, une merveille dont je ne peux qu'encourager la découverte!