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weihnachtsmann
1 142 abonnés
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2,0
Publiée le 29 décembre 2016
"Est-ce qu’on ne peut pas imaginer des vols sur lesquels on fermerait les yeux?? » Le film se présente un peu comme une thèse sur le vol avec démonstrations et preuves à l’appui. On dirait vraiment du Rohmer dans le style et dans la façon de filmer. Très cérébral mais quand même peu passionnant.
Je poursuis ma découverte du cinéma de Robert Bresson qui m’avait beaucoup touché avec Un condamné à mort s’est échappé. Et si sur la forme on assiste à quelque chose de relativement similaire ici, j’ai malheureusement été moins bouleversé ici malgré le fait que j’ai beaucoup aimé certains aspects de Pickpocket. Déjà je dois dire que ce film m’a happé d’entrée de jeu et que je n’ai pas décroché une seule minute tant il est fascinant. A l’image d’Un Condamné à mort s’est échappé, on retrouve ici une tension qui ne descend jamais réellement du fait que l’on suive incessamment ce personnage qui commet ses larcins au risque de se faire attraper à chaque scène. Et en ça la réalisation de Bresson est admirablement maîtrisée, toujours au cœur de l’action et avec un montage étonnant lors des vols de portefeuille. Un sacré sens de la mise en scène, tout en sobriété et en efficacité.
Le film aborde une quantité de thématiques notamment reliées à la misère humaine et à l’isolement social. Et il n’oublie jamais d’être lyrique et très beau bien que ça ne m’ait pas forcément chamboulé des masses. Le jeu (ou plutôt le non-jeu) des acteurs m’a convaincu mais ne m’a pas percuté émotionnellement. De ce fait je n’ai jamais été réellement touché par la relation entre le personnage principal et cette jeune fille malgré sa beauté et sa pureté. Je trouve que ce procédé de mise en scène rencontre quelques limites qui dressent finalement une frontière entre la scène et le spectateur, ce qui est bien dommage. Après cette diction particulière a par contre l’avantage de souligner les mots et leur puissance, ce qui peut les faire résonner dans nos têtes et rendre des passages marquants.
Je demeure toutefois légèrement déçu car j’aurais bien voulu être plus touché que ça, notamment par cette scène finale poétique au possible. En plus l’actrice avec son faux-air de Natalie Portman est juste magnifique avec un visage d’une pureté, d’une douceur… Capable de te faire tomber amoureux d’un simple regard. Et difficile d’y rester insensible de plus avec cette photographie somptueuse qui régale la rétine. Même si je n’ai pas adhéré à 100% au film, celui-ci m’a tout de même beaucoup plu et donné envie de continuer la filmographie de ce cher Robert qui avait une approche du cinéma aussi surprenante qu’intéressante.
J'ai bien du mal à appréhender l'univers cinématographique de Robert Bresson.Déjà décontenancé par "Mouchette" j'avoue ne pas avoir vu dans "Pickpocket"autre chose qu'un petit film vaguement policier assez ennuyeux. Je n'ai réellement pas saisis la portée métaphysique qu'on lui accorde généralement.Les personnages sont atones et déambulent tels des fantômes desincarnes, la mise en scène est ascetique et le manque de dramatition ne fait rien pour nous permettre de nous raccrocher à cette oeuvre.Sans être totalement ininteressant ce film se regarde, mais ne passionne pas.
Aux alentours des quinze premières minutes du film, le personnage principal, Michel, évoque lors d'un dialogue avec un officier de police, une idée qui m'a tout de suite paru étrangement familière. Le fait qu'il existerait, sur cette terre, des hommes exceptionnels qui auraient le droit de se dresser au dessus des lois pour le bien de la société. Il s'agit bien évidemment d'une référence assumée au chef d'oeuvre de Dostoïevski, *Crime et Châtiment*. Une fois la référence relevée et validée, je dois avouer que je suis rentré dans le film avec d'autant plus de vigueur étant donné que j'avais adoré le roman et que cette thématique me touchait avec une force tout à fait particulière.
Ce *Pickpocket* est donc un film très intéressant en ce sens qu'il propose autre chose en terme cinématographique tout en s'inspirant d'un récit dont la force dramaturgique et narrative a déjà fait ses preuves. Les scènes de vol sont bien maîtrisées malgré certaines incohérences, les cadrages sont magnifiques et le casting étonnamment très cohérent. Malgré tout, la méthode de direction d'acteur de Bresson se révèle très hermétique, sachant que son objectif est la disparition totale d'émotions sur le visage de ses acteurs, on a parfois l'impression de se retrouver devant des acteurs amateurs dignes d'un court-métrage de collégien. La comparaison est peut-être brûtale, mais c'est bel et bien l'impression ressentie.
Néanmoins, il se dégage quelque chose de cette mise en scène, peut-être grâce à l'écriture des dialogues, aux mouvements de caméra, aux cadrages et au rythme des séquences, qui fait que l'on reste captivé du début à la fin par cette oeuvre plus philosophique et intelligible que sensible.
En fin de compte, j'ai apprécié le visionnage de ce *Pickpocket*, je me demande seulement si c'est grâce au film en lui même ou à la référence littéraire.
Je m'attendais à autre chose, et pour tout dire, je m'attendais à mieux. Le film dans son ensemble ne m'a pas convaincu. Il est loin d'être mauvais, mais l'histoire comme l'interprétation m'ont laissés froid.
Un film qui vaut pour la démonstration remarquable du jeu de passe-passe qu'exercent les pickpockets, tout en ne s'attardant heureusement pas sur les réactions des victimes (les "aux voleurs!") auraient été de trop , la pauvreté des dialogues minimalistes et le jeu d'acteur très plat (même en étant voulu par Bresson) gâche le plaisir. On croirait reconnaître le style de Truffaut avec ses voix-off monotones sur fond d'airs de violons.
Avec "Pickpocket", Robert Bresson signe un film magistral, tant dans sa mise en scène épurée et précise que dans la psychologie complexe d'un personnage principal absolument fascinante. Avec ce montage redoutable, qui favorise l'économie et la pertinence des plans, le film gagne déjà en densité. Celle-ci est renforcée par l'intérêt porté à Michel (formidable Martin LaSalle), qui s’accroît progressivement et met en lumière sa marginalité sociétale, illustrée par un paradoxe puisque en exerçant son activité de pickpocket, il est au plus près des gens (mais pour leur dérober leur argent). Intensément Dostoïevskien, ce drame puissant et atypique ne comporte que de rares défauts (voix-off parfois trop explicative) et éblouit par sa faculté à associer ambition et sobriété.
Pickpocket est un film étrange. Assez hors du temps, assez atypique, mais pas inintéressant. Avec des acteurs non professionnels surprenants, Bresson filme l'itinéraire chaotique d'un étudiant pauvre, un Raskolnikov obsédé par le vol, persuadé, dans sa folie, du droit moral qu'aurait certains êtres à voler. Ainsi, il se rapproche d'un groupe de pickpockets avec lequel il devient peu à peu virtuose du vol à la tire : les plans de mains sont superbes, on pense à des magiciens s'exerçant avec leurs cartes. En parallèle de ces vols, le héros nourrir un amour secret (très secret) pour Jeanne, la voisine de sa vieille mère mourante. spoiler: La conclusion du film est l'aboutissement de cet amour hors des sentiers battus
L'aspect glacial et monolithique des personnages m'a premièrement rebuté, mais en y réfléchissant bien, ils montrent bien le côté touchant de ces personnages livrés à eux-même, à bout de tout, qui ne sourient plus. Pickpocket est un donc un film surprenant qui nécessite obligatoirement une réflexion après visionnage. Pour ma part, il m'a finalement plutôt séduit !
Doté d'un bon scénario et bénéficiant de la réalisation sobre mais solide de Robert Bresson, "Pickpocket" raconte la chute progressive d'un "monsieur tout le monde" dans le vole à la tire pour en devenir finalement une véritable addiction. Intelligent et fin, "Pickpocket" aurait pû être trés bon si le rôle principal n'était pas aussi mal interprété par Martin La Salle. Il faut dire que le cinéaste français a l'habitude d'engager des acteurs non profressionnels. Parfois ça passe, parfois ça casse...
Le sujet est intéressant mais le scénario est vide. De plus les acteurs sont très mauvais en particulier l'acteur principal. Un sujet intéressant dans une coquille vide.
"Pickpocket" est un film profondément intellectuel, très peu émouvant ou intéressant pour son scénario. Il présente l'histoire de Michel, jeune pickpocket parisien, qui débute par nécessité.
Le film n'est intéressant que pour les techniques particulièrement pointues et difficiles du vol à la tire qu'il présente. Ces techniques sont montrées avec un jeu de caméra bien pensé et des lenteurs de mouvement facilitant l'observation par le spectateur.
On se rend compte que le vol à la tire est comparable à un art, et plus particulièrement un art criminel. Pour le reste, l'ennui est prédominant et le trio d'amour est tout à fait ridicule.
Encore plus que pour ses quatre précédents films, adaptations littéraires( Giraudoux, Diderot, Bernanos) ou récit de faits historiques ("Un condamné à mort s'est échappé"), Bresson décide de mettre à l'œuvre avec "Pickpocket" sa théorie du non cinéma, refus de tout accommodement avec les conventions induites par la filiation du 7ème art avec la création théâtrale. Louis Malle, ancien collaborateur éphémère de Bresson, dira même que "Pickpocket" est son vrai premier film, ses précédents n'étant que des brouillons. Dans le sens de cette affirmation, Bresson avertit en préambule à son film que celui-ci ne peut en rien être rapproché du genre policier. La pratique du héros relève du parcours initiatique d'un jeune homme qui se cherche un destin à travers un discours fumeux sur le prétendu droit de certains êtres supérieurs à s'autoproclamer comme tels pour s'affranchir des lois. Affirmation répondant en écho à la même déclaration des deux jeunes étudiants meurtriers de "La Corde" d'Hitchcock sorti en 1948 (Michel est lui aussi étudiant). Dans cet entre-deux plus ou moins long que constitue le passage entre l'enfance et l'âge adulte où tout est encore possible comme le montre peut-être les portes toujours ouvertes du film, Michel se lance un défi un peu vain (il ne dépense jamais le fruit de ses rapines) au bout duquel se dessinera son chemin. Comme il le confesse à la toute dernière scène: "Ô Jeanne, pour aller vers toi, quel drôle de chemin il m'a fallu prendre". On retrouve ici une des thématiques favorites du religieux qu'était Bresson comme le sens donné à la vie de chaque être. Mais au-delà de ce sous-texte assez banal chez l'auteur c'est bien le suspense né des scènes où s'exerce l'art du vol à la tire qui reste à l'esprit. La virtuosité du réalisateur dans la mise en image du ballet vertigineux des portefeuilles et liasses de billets passant de poches en mains puis de mains en mains tendrait à prouver que la forme l'emporterait ici sur le fond en contradiction avec les théories de Bresson et l'affirmation de Louis Malle. Dans la vraie vie, le propre du vol à la tire est d'être invisible aux yeux du profane. Il a donc bien fallu que Bresson détourne le réel au profit d'une recherche artistique problématique au regard du précepte suivant : "Tu feras avec les êtres et les choses de la nature, nettoyés de tout l'art et en particulier de l'art dramatique, un art". La fadeur de l'action dramatique, la monotonie du jeu des acteurs évite certes de se concentrer sur une structure narrative encombrante mais procède d'une volonté de fixer le regard sur la recherche formelle de Bresson dont on doit se rappeler que sa vocation première était d'être peintre. Au final on peut s'interroger sur la raison profonde de cette volonté devenue obsédante de recourir à des acteurs novices soi-disant plus naturels qui ne sont peut-être là que pour permettre à Bresson d'occuper toute la place sans être lui-même présent sur l'écran. On peut chercher à étouffer lé génie il se fraiera toujours un chemin. Si on peut voir Bresson comme un ogre de cinéma malgré lui, personne ne lui niera jamais une rigueur constante et des partis-pris narratifs ou esthétiques toujours intéressants.
Avant qu’elle ne s’enferme dans une austérité visuelle, interprétative et narrative, l’approche cinématographique de Robert Bresson nous a permis de faire découvrir ce film innovant où son auteur s’exerce à palier le jeu minimaliste et la diction de ses acteurs non-professionnels par un usage habile de l’espace, du son et surtout du montage. Voir ce personnage marginal s’extirper de la solitude et de la routine dans lequel il apparait, à travers ces effets de mise en scène assez ingénieux donc, comme enfermé en commettant des vols à l’arraché puis sa relation avec sa voisine. Le personnage de Michel apparait donc comme un être fragile auquel on en vient à s’attacher malgré à la fois ses délits et l’interprétation morne de Martin LaSalle. Pickpocket est donc bel et bien un film étonnant qui a de quoi fasciner les spectateurs amateurs de l’art de la mise en scène et qui a su inspiré bon nombre de réalisateurs de la Nouvelle Vague.
Qui connait aujourd'hui Martin LaSalle, Marika Green, Pierre Leymarie ? Archétype du film "intellectuel" des années 60, sans aucun jeu d'acteur (c'est à dire très mal joué, mais on dit que c'est exprès !) auquel il faut ajouter la voix off insupportable et la musique invraisemblable ! un pensum à l'histoire dénuée de tout intérêt qui permet à "l'auteur" de se défouler en gardant 100% des éventuels lauriers délivrés par l'intelligentsia (les acteurs ne risquent pas d'avoir un prix vu leur niveau de jeu, stérilisé par le metteur en scène, ni les techniciens !) un film qui est au cinéma ce qu'une tartine de pain est à la gastronomie. Bien sur, c'est génial pour les "cinéphiles" des cahiers du cinéma et consors, dont l'avis purement militant et dicté par l'activisme anti cinéma classique et pro-"nouvelle vague" était écrit avant même que le film soit tourné !
N'est pas le remake dans un tout autre registre du Roman d'un Tricheur de Guitry ? A partir d'une histoire simple sur l'apprentissage et la chute d'un voleur de portefeuilles, Bresson crée une ambiance poétique et allègre, malgré un fort côté dramatique. Chaque acte est présenté par le début d'un nouveau chapitre d'un journal intime, en plus de la voix-off qui informe sur l'état d'esprit présent du héros. On pourra encore et toujours se moquer du jeu d'acteur selon le cinéaste ; il est cependant certain qu'on a atteint le paroxysme avec l'épique dialogue entre le voleur et le détective ( "Assez !" ) ; Bresson a t-il répondu avec dérision aux critiques lui reprochant le jeu d'acteur si particulier ? N'empêche que la poésie et la fable caractérisant son oeuvre sont toujours à l'heure.