" Je n'avais plus les pieds sur terre, je dominais le Monde ! "
Cette phrase ne proviens pas de l'ouverture du film mais surgit seulement quelques instants après son tout premier coup d'éclat et restitue, en elle-même, bien là tout ce dont il est question au cours de ce récit. Initiation, méthode, dévotion, conditions et pulsions, le tout pour parcourir une vie ... Pickpocket à l'instar d'Un Condamné à Mort s'est échappé narre le déroulée de son protagoniste, de ses opinions, à ses motivations, de ses finalités surtout. Cette phrase que je m'apprête à écrire est belle et bien énoncé dans ce long métrage, elle résonne et constitue son but à la réflexion attesté, " Pourquoi Vivre ? ".
Il arrive parfois que certains films dans la filmographie d'un réalisateur se suivent, ou se croisent sans que cela soit implicite, pourtant les vues se rejoignent, avant de mieux se séparer ... Un Condamné à mort s'est échappé comme son nom l'indique s'acheminais sur une évasion, Pickpocket sur une capture, pour autant la liberté et son fondement s'affiche à cet instant, dans son contraste le plus fécond et imagé. D'ailleurs le début étais complètement inversé, réclusion contre fuite, Bresson refait donc son histoire et projette ses marottes à d'autres trajectoires.
Puisqu'il est question d'attitude, comment ne pas percevoir l'arrogance dans le regard de Michel. Sa colère est froide, elle se dirige contre le monde à l'envers qu'il tente de retendre à sa manière, la bonne ? Chacun jugera, ou non, si tenter que certaines hautes âmes s'en délivrent. Lui ne jure que de par son obscur désir, le confectionne et l'érige en art de vivre et se laisse consumer par ses réussites. Pickpocket est une poursuite de sa propre fuite, à bien des égards, le film de Robert Bresson le plus tortueux parmi les trois déjà vues.
Du coté du jeu de ses acteurs, le diapason est uni autour des envies de relecture de son réalisateur. On y entrevoit tour à tour les les contours et fige ses corps en actions pour une postérité certaines. Les mains, les yeux, le moindre geste fais sortir de toutes potentielles torpeurs d'un mimétisme surannés. C'est beau !
Néanmoins, pour une première, ce film m'a trop chahuté. Je retenterai le coup à l'avenir, avec des sens plus aiguisé ...