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Cinéphiles 44
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1,5
Publiée le 27 avril 2020
“Dionysus in ‘69” est la captation d’une libre adaptation de la pièce de théâtre des “Bacchantes d’Euripide” par une troupe d’avant-garde new-yorkaise. Filmé par Brian De Palma l’oeuvre intéresse pour être la première entièrement tournée en split screen. Le cinéaste découpe l’écran en deux et nous offre deux images simultanées de son spectacle. Malheureusement l’adaptation de la tragédie antique laisse à désirer. Si on peut trouver ça drôle de voir des hippies se dandiner au début, on se lasse très vite par cet exercice de style. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
Hormis la première utilisation du "split-screen " par De Palma, il n'y a rien à voir dans cette captation. Sur une durée de 80 minutes ça fait léger...
C'est un film expérimental donc pour spectateur averti et appréciant surtout le théâtre contemporain à la Richard Brooks où tous les délires sont permis... Nous sommes à la fin des années 60 et beaucoup de choses volaient en éclat avec une totale liberté et engagement. Pour le côté technique et cinéma, l'écran est divisé en 2 parties et ce procédé sera réutilisé pour les films futurs de Brian de Palma, bien que Warhol avait déjà utilisé plus ou moins ceci sur quelques uns de ses films dont la première partie était diffusé sur un écran et la seconde sur un autre. Pour ce qui est du contenu, cela n'engage que moi mais cette forme de théâtre où l'on assiste durant 1h30 à une véritable folie collective qui s'organise avec des cris, des transes hystériques et des convulsions de corps suants est véritablement insupportable même en ayant l'esprit ouvert. Cela me rappelle la première séquence difficile ouvrant le "Out-1" de Rivette filmant également une troupe d'acteurs de théâtre avant-gardiste se prêtant à ce genre de prouesses.
Une captation qui paraît profondément ennuyeuse au premier abord, malgré l'utilisation du split-screen, déjà présent dans la carrière de De Palma, mais qui se révèle petit à petit envoûtante, se présentant comme le reflet d'une époque révolue, à la manière de "Woodstock". "Dionysus in '69" vaut donc vraiment le coup d’œil, non seulement pour le mystère et l'humour qui s'en dégagent, mais aussi pour son étrange beauté et sa profondeur irréelle. Les scènes de danse sont les plus marquantes, incroyablement planantes, et on se dit qu'on aurait vraiment aimé être présent lors de la représentation de ce soir-là.
Réadaptation moderne d'une tragédie antique par une troupe de hippies, Dionysus in '69 est une oeuvre tout d'abord intrigante, en parti grâce à la réalisation de De Palma. Le split screen apparaît en effet comme une méthode originale pour le tournage d'une pièce de théâtre. Ensuite, le réalisateur fait interagir les spectateurs et filme les échauffement du spectacle. Pour le coup, il n'y a pas beaucoup de défauts derrière la caméra. Cependant, le devant s'avère assez décevant passé la première demie-heure. Ce qui démarrait de façon humoristique et énergique finit malheureusement en fornication générale qui n'a alors plus grand intérêt d'un point de vue théâtral. Il fallait pourtant s'y attendre : passé les vingt minutes, les jeunes chevelus dansent à poil sur une musique transcendantale. Bien entendu, assister à l'exhibition des moeurs de l'époque a de quoi faire rire, même si certaines idées n'ont certainement pas su résister à l'épreuve du temps. On retiendra cependant les excellentes interprétations de William Finley, hilarant, et Bill Shepard, qui font mouche lors des nombreuses improvisations. Bref, Dionysus in '69 est une pièce avant-gardiste intéressante, mais ennuyante.
Une pièce qui parle de l'extrémisme d'un nouvel ordre mondial dévoué au plaisir, mais aussi une pièce qui parle de la consommation, de la surconsommation, ici du corps humain et de ses plaisirs. Le spectateur de la pièce est mené en bateau jusqu'à la fin. La pièce se retourne contre lui, pour lui montrer les dangers de la consommation poussé à l'extrême. C'est une pièce profondément anti-capitaliste. S'il faut placer cette pièce, c'est sans hésitation entre Frissons de Cronenberg et Salo de Pasolini. Quant à la captation, de part ces cadrages et dé-cadrages constants, le spectateur (du film cette fois) est complètement immiscé en elle. Il est absorbé par la pièce. Ce qui est aussi intéressant, est le recul que l'on peut prendre par rapport aux spectateurs de la pièce. Les gens rient, ne se sentent pas concernés, et la pièce en devient encore plus forte. De l'ignorance des spectateurs, De Palma en fait son fil conducteur et le place en consommateur pervers, malsain jusqu'à le gêner et le faire sortir de la salle, avant le dénouement de la pièce. Le film trouve aussi son intérêt dans le montage en splitscreen. Deux points de vues pour la même pièce, deux manières de la regarder, mais au fond, un seul film, qui se lie et se délie par ce montage.
En 1969, Brian De Palma est déjà en train de se tailler une solide réputation chez les cinéastes indépendants représentatifs de la contre-culture US si caractéristique de l'époque. Pour preuve, cet essai fascinant qui prend le pari de retranscrire une représentation théâtrale avant-gardiste d'une pièce d'Euripide dans laquelle on retrouve notamment William Finley, par ailleurs fidèle ami du cinéaste. La forme est simple : les caméras 16mm portées à l'épaule permettait à mister DP de capter ce qu'il pensait alors être le réel. Paradoxalement, il choisit d'utiliser le split-screen 1h30 durant, technique par la suite représentative de son style trompe-l'oeil. Filmer le réel pour mieux le manipuler, quoi de plus normal chez cet auteur ? Pourtant, d'illusion il n'est pas vraiment question. De transe, d'état second traite le metteur en scène ébloui par des performances d'acteurs tout à fait incroyables, eux qui habitent leurs personnages jusqu'au délire le plus total. Ne nous voilons pas la face : cette pièce et donc ce film est tout simplement érotique et le but premier est de faire ressentir le plus intensément possible les transformations du corps, lequel devient alors incontrôlable. Non, ce n'est pas de la masturbation intellectuelle, tout du moins ne l'ai-je pas ressenti ainsi : il s'agit seulement d'une expérience pour le moins originale et assez folle. Crescendo, les séquences-clés deviennent des rites happant le spectateur au point de l'emmener spirituellement dans cet univers sans queue ni tête, aux personnages revenus à un état quasi-animal pris de pulsions totalement ingérables. D'intrigue, "Dionysus in '69" n'a pas. De sens il fait fi. Du traditionalisme il s'éloigne. Qu'est-ce-qui peut bien paraître si attirant alors ? Ce réveil des sens (pas forcément de façon sexuelle, le film n'a pas pour vocation d'être excitant au sens le plus courant ce terme !), cette agitation des coeurs est menée de main de maître par des acteurs fabuleux et un De Palma très inspiré.
En tant que film "Dionysus in 69" n'a aucun intérêt si ce n'est d'être le premier film entièrement tourné en split screen (2 images simultanées à l'écran). Du point de vu d'un documentaire il est interessant car il est représentatif de la contre culture des années 60. Ici dans le milieu théâtral dans une pièce où spectateurs et acteurs se mélangent. Mais ce genre de happening vu à travers un écran est finalement très frustrant et au final assez ennuyeux et de nos jours assez risible aussi.
Dionysus in 69 fait parti des premiers longs métrages de Brian de Palma. Nous sommes forcés de reconnaître la double originalité de ce film : d'une part, Dionysus in 69 est original dans la mesure où il s'agit d'une pièce de théâtre filmée intégralement en split-screen ( Brian de Palma utilisera ce procédé cinématographique dans la plupart de ses oeuvres, car il le considère comme une manière efficace de montrer les actions parallèles, ou les différents points de vue : ici, le point de vue est double, puisque le réalisateur prend en compte non seulement le point de vue des comédiens mais aussi celui des spectateurs ). Et d'une autre part, c'est la pièce qui est originale en elle même, puiqu'elle rend compte de l'époque à laquelle elle fut montée : les années 60 ( libération sexuelle, liberté d'expression, humour corrosif et engagé sont autant de valeurs faisant parti intégrante de la pièce, et donc du film ). Cinéma vérité, avant-gardiste et atypique, Dionysus in 69 est un objet filmique assez intéressant sur le fond ( film apparaissant comme le miroir d'une époque ) comme sur la forme ( procédé du split-screen ), où la performance des acteurs, très physique, éclate à certains moments: mention spéciale à Bill Finley ( acteur fétiche de de Palma que l'on retrouvera dans Sisters et Phantom of the Paradise ) et Bill Shepard...