La Malédiction de la vallée des rois est un film méconnu, avec pourtant dans le rôle principal Charlton Heston. Pour être franc, on ne peut pas vraiment dire qu’il est la qualité pour marquer les esprits.
Le casting est bon, certes, et même au-delà d’Heston. Celui-ci n’est pas dans une forme olympienne ici, mais il endosse avec crédibilité son personnage d’archéologue, lui donnant du charisme, et de la crédibilité. Rien de mémorable, mais une solide prestation d’un acteur qui généralement prend son travail au sérieux et se plante rarement. A ses côtés bonne présence de Susannah York, mais surtout une surprenante Stéphanie Zimbalist, vraiment remarquable dans la peau de la fille du héros. Son personnage n’était pas simple à jouer, et Zimbalist lui apporte à la fois de la finesse, de la subtilité, et un charme et une grâce un peu éthérée qui convient vraiment au rôle.
Le scénario est en délicatesse. Malheureusement il faut le dire, ce film est trop lent pour vraiment séduire. L’action est rare, et surtout le métrage avance constamment sur une sorte de faux rythme. On ne sent jamais un réel emballement, et le film donne l’impression d’avancer de façon très pépère, respectant le script, mais sans jamais venir heurter le spectateur, venir le sortir de sa torpeur, hormis peut-être dans le final qui vient réveiller. Dommage car par moment on sent un film bien référencé, qui essaye de convoquer les films d’aventure (avec les pièges), et d’introduire un fantastique discret mais pertinent (avec des justifications scientifiques par exemple), mais l’ensemble n’a pas de réelle puissance. Je crois que c’est cela, il n’y a pas de souffle, pas force dans le propos, qui se laisse voir poliment.
Visuellement la photographie est de qualité, bien que finalement très classique, et malgré des décors honorables eux aussi, La Malédiction de la vallée des rois manque d’une réelle ambiance prenante. Encore une fois, à l’image du scénario, ce film a visuellement des atouts, mais là aussi j’ai eu le sentiment que le travail appliqué donnait une sorte de beau catalogue papier glacé, mais sans la volonté de créer une atmosphère typée. Ni effrayante, ni onirique, ni franchement exotique. Heureusement quelques rares effets horrifiques ou tout du moins violent, et une bande son qui a un peu plus de personnalité viennent tirer le métrage de la fadeur, par moment.
En fait c’est le vrai souci de La Malédiction de la vallée des rois : bien que finalement doté d’idées intéressantes et d’un travail visuel soigné, ces atouts sont finalement souvent gâchés par une narration et un rythme des plus lancinants, et par un manque d’intensité, de personnalité. Je l’ai vu sans grand déplaisir, mais avec un ennui poli, sortant parfois de la torpeur via quelques scènes plus pimentées, mais trop rares. 2.