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    Hiroshima, mon amour
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    3,6
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    123 critiques spectateurs

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    loulou451
    loulou451

    108 abonnés 1 503 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 13 janvier 2010
    Le film qui propulsa Alain Resnais sur le devant de la scène... Plusieurs décennies plus tard, le film a malgré tout vieilli, la magie de son verbe n'opérant plus totalement comme il le fit au moment de la "Nouvelle vague". L'ensemble semble aujourd'hui terriblement emprunté, marqué par une époque où le style comptait plus alors que l'histoire en elle-même. Au final, quelques longueurs plombent le film. Resnais a depuis su rectifier le tir.
    Caine78
    Caine78

    6 109 abonnés 7 396 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 11 janvier 2015
    Pour son premier film, il faut reconnaître à Alain Resnais beaucoup d'audace et d'ambition, ce que l'on ressent notamment à travers une introduction des plus déconcertantes. Alors c'est vrai que c'est beau et qu'il est parfois difficile de rester indifférent à cette relation presque hors du temps et franchement à contre-pied des histoires d'amour auxquelles on assiste habituellement. Mais fallait-il vraiment une heure et demie pour exprimer cela ? Une, deux, trois répliques incantatoires, je veux bien : de la première à la dernière minute, c'est long. Et puis bon, encore faudrait-il s'intéresser à ces deux héros : Eiji Okada m'a laissé plutôt indifférent, tandis qu'Emmanuelle Riva m'a donné à plusieurs reprises envie de la baffer... Certains me diront qu' « Hiroshima mon amour » aborde les traumatismes de 39-45 : OK, mais spoiler: il y avait peut-être moyen de l'évoquer autrement que par le biais des femmes rasées pour avoir couché avec l'ennemi!
    Ce n'est évidemment pas mauvais, c'est même brillant à plusieurs reprises et quelques moments nous interpellent, mais malheureusement c'est l'ennui qui prend le pas sur le reste lorsque je pense à cette collaboration Resnais - Duras qui, considéré par certains comme un chef d'œuvre absolu, reste surtout pour moi une tentative louable et plutôt manquée de proposer un nouveau type de cinéma.
    Julien D
    Julien D

    1 121 abonnés 3 461 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 9 août 2013
    Ce chef d'œuvre de romantisme se construit en 4 dimensions: Le temps, l'espace, l'amour et l'horreur de la guerre. La peur de l’oubli et le rapprochement de ces êtres tourmentés sont ainsi deux éléments omniprésents dans ce récit romanesque dénonçant ardemment l’emploi de la bombe H et le traitement des maitresses françaises par les soldats nazis. Les interprétations d'Emmanuelle Riva et d'Eiji Okada ne font que magnifier le lyrisme de cette œuvre tandis que les dialogues de Marguerite Duras et la mise en scène abstraite d'Alain Resnais nous procurent une référence sans précédent et inégalable en matière de construction narrative et de poésie cinématographique qui servit de pièce maîtresse à l’instauration de la Nouvelle vague.
    Top of the World
    Top of the World

    55 abonnés 153 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 13 février 2014
    Un an avant "A bout de souffle" de Godard, Alain Resnais se proposait déjà de bousculer, sinon révolutionner, le cinéma, et pas seulement français mais mondial, en témoigne la réalisation d'un film international. La force de celui-ci vient évidemment de son insolente modernité formelle et narrative (le prologue touche au sublime par son montage et son texte en voix-off) mais aussi du scénario de Marguerite Duras, sorte de puzzle dévoilant le passé de l'héroïne (jouée avec subtilité par Emmanuelle Riva) qui ne cède jamais à l'explication conventionnelle en développant un questionnement quasiment métaphysique sur la mémoire et l'identité des personnages. Il ne faut pas non plus négliger la discrète mais saisissante portée politico-historique du film, lié principalement au bombardement d'Hiroshima en août 1945 qui continue de hanter la ville et le monde entier. Finalement, le premier long-métrage de fiction de Resnais est à l'image de ses dernières répliques: mystérieux, déroutant, fascinant.
    Kill-Jay
    Kill-Jay

    60 abonnés 928 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 26 décembre 2013
    Je sais bien que ce film est considéré comme un chef-d’œuvre, comme un grand film, comme un classique et blablabla. Mais franchement, que dire d'autre que : je me suis ennuyé à mourir ! J'ai même du le regarder en deux fois tellement j'en avais marre. Merde, le cinéma, ce n'est pas seulement faire des grands films avec des grandes phrases et compagnie. Quand je regarde un film, j'ai pas envie d'avoir l'impression d'avoir perdu mon temps. Ok, c'est pas forcément le cas, parce que j'ai quand même retenu des choses de ce film. C'est clair qu'il est révolutionnaire dans sa mise en scène avec l'utilisation des flashback et compagnie. Mais au bout d'un moment, la vie plate d'un japonais et d'une française, je finis par en avoir marre. Je regarde des films, c'est pour passer un bon moment et là, ça a pas été le cas. Je crois que c'est l’œuvre de Resnais dans son entièreté qui me gène, je dis pas que ce n'est pas un grand réalisateur, il en ressort quelque chose de ses films, mais j'ai pas l'impression qu'il y a grand intérêt à dire trois phrases quand une seule est nécessaire pour le récit. Bref, il m'ennuie, j'ai pas envie d'être hypocrite et de chercher quelque point positif trouvé sur internet juste pour faire comme les autres. D'un autre côté, l'interprétation des personnages par les acteurs est juste. Emmanuelle Riva, c'est clair que c'est une grande actrice, ça on ne peut pas le remettre en cause. Son interprétation colle parfaitement au film.
    Sylvain P
    Sylvain P

    306 abonnés 1 336 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 24 août 2013
    Comme la majorité des poésie, c'est beau, mais c'est un peu chiant...
    Backpacker
    Backpacker

    56 abonnés 780 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 29 septembre 2006
    Alain Resnais réussit une excellente adaptation cinématographique du roman de Marguerite Duras. Le premier quart d'heure vaut pour rappel historique de la catastrophe nucléaire. La durée restante est, quant à elle, dévolue à cet amour que l'on souhaiterait possible. Reconnaissons quelques longueurs et silences pouvant rebuter au bout d'un certain temps. Mais comment ne pas se laisser envoûter par la beauté des images et le jeu bouleversant des protagonistes? A tel point qu'"Hiroshima mon amour" marque à jamais n'importe quel cinéphile...
    ferdinand
    ferdinand

    12 abonnés 452 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 27 juillet 2013
    Pas fan de Resnais, s'abstenir! Film historiquement intéressant, car marquant une date dans la volonté de créer un produit sophistiqué, intellectuel, chic (?) donnant du grain à moudre aux critiques, avec des alibis (Duras, Hiroshima, la Libération, l'Amour...) , et un mépris complet pour un public - disons normal, populaire ? Resnais ne serait-il qu'un bon technicien ? Le pompon sera atteint peu après avec l'insupportable Marienbad encore plus chic. Quoi qu'il en soit, Hiroshima mon amour est surtout terriblement ennuyeux. Le texte de Duras n'est que platement illustré la plupart du temps, Riva frôle l'insupportable, et l'acteur japonais est inexistant. Vers la fin il y a quelques beaux moments. Et on a donné ce film au bac!!
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 27 septembre 2009
    Hiroshima mon amour est un monument de la nouvelle vague ! C’est une œuvre magnifique qui transpire de finesse, de beauté et de douleur. C’est à la fois un poème à l’amour et une baffe cinématographique ! Un film innovant de part son rythme, son image et de sa superbe réalisation. En 91 minutes, ce film nous présente l'amour dans toute sa splendeur et sa complexité. Bien que je trouve la cadence des dialogues assez difficile à cerner de prime abord, j’ai complètement été charmée par le jeu des acteurs, par cette ambiance noire et par la peine qui s’en dégage. Sans oublier cette incroyable sensualité mêlée de mélancolie lyrique ! A voir!
    NoSerious Man
    NoSerious Man

    164 abonnés 178 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 juin 2020
    Comme nous le savons tous, la guerre et ses effets sont une question qui, encore aujourd’hui, forment l'une des préoccupations morales les plus importantes. Au cinéma et en littérature également, cette thématique anime depuis de nombreuses décennies des paraboles artistiques sur les mœurs des personnes touchées par les dégâts de la guerre (ou hostilité conflictuelle), souvent associés à la liberté de tomber amoureux au moment propice pour fuir la réalité. Pour son premier long-métrage, Alain Resnais, figure emblématique en puissance de la Nouvelle Vague, puise dans l'expérience acquise dans des courts métrages documentaires tels que "Guernica" (1950), "Les Statues meurent aussi" (1953), "Toute la mémoire du monde" (1956) et plus particulièrement "Nuit et brouillard" (1956).
    Le projet "Hiroshima mon amour" résulte de la collaboration entre Resnais et la femme de lettres et scénariste Marguerite Duras, principale représentante du "Nouveau roman" français. Au même titre que la Nouvelle Vague, cette école littéraire réunissait une poignée d'auteurs souvent décriés par l'opinion populaire, faisant table rase de tout principe artistique auquel l'artiste s'assujettit avec pour fin de promouvoir une nouvelle définition de l'art (les éditions de Minuit, tel le cinéma d'arts et essais, en étaient les principales promotrices) depuis 1957. Directement écrit pour l'écran par Marguerite Duras en 1959, "Hiroshima" va amorcer nombre des prochaines oeuvres, littéraires et cinématographiques confondues, de la romancière, dont les thèmes vont se montrer épidémiques: l'Asie ("L'Amant", 1984), la réminiscence ("Le Ravissement de Lol V. Stein", 1964), la relation illégitime ("L'Amant", "La Douleur"- 1985). Egalement, nous retrouverons une écriture singulière mettant en avant un cadre spatio-temporel relatif ("Le Vice-consul", 1966) qui, en l'occurrence, sous-jace une préoccupation pour le travail de la mémoire et l'influence du passé sur le présent. Pour marquer le coup, Resnais a recours à une gestion du temps particulière: effectivement, en adaptant le scénario théâtralement structuré de la plume de l'écrivaine, il transpose spécifiquement pour le film divers procédés littéraires, comme nul ne l'a déjà vu auparavant. Comment le réalisateur transpose-t'il la gestion du temps du scénario de Duras ? Nous nous intéresserons dans un premier temps à la construction déviante du film, avant de nous interroger sur la question de l'adaptation du livre à l'écran. Ainsi, la production franco-japonaise sortie en 1959 embarque le lecteur / spectateur en plein coeur de Hiroshima, quelques temps après avoir été bombardée par l'armée américaine le 6 août 1945. Au cours de cet attentat, les parents d'un architecte japonais (Eiji Okada) ont été victimes. Celui-ci entretien alors une relation impromptue avec une actrice française (Emmanuelle Riva) venue tourner dans la ville japonaise, dévastée. À défaut d'avoir une liaison sentimentale légitime dans leur pays respectif, les deux jeunes gens vont petit à petit accroître une passion aussi explicite en sa confusion que dans son rapport au temps.
    C'est alors dans les allées-venues que se loge la spiritualité du film: les amants en fusion, dès le plan d'ouverture, où les corps en sueur se couvrent d’une cendre brillante qui annonce la première partie du titre. S'ensuit alors le récit de Hiroshima conté par Riva, au fil des images d'une ville suppliciée, d'une architecture du désastre, d'un peuple mutilé, dépeintes depuis une chambre dans laquelle on tarde à découvrir le visage des amants. Précédant son retour pour la France, la Française verra cette relation exorciser les souvenirs doux et douloureux de divers épisodes de sa vie, venant rythmer le cours de sa brève et intense liaison avec son amant japonais. Resnais se sert d'une construction en flash-back qui révèlent de plus en plus le passé, à mesure qu'il fait intrusion dans le présent. Cette construction est soutenue par la musique envoûtante de Giovanni Fusco et Georges Delerue et le jeu des acteurs, en particulier celui d'Emmanuelle Riva, dont l'élocution, récitée, et le visage reflétant les sentiments complexes de son personnage jusqu'à la plus infime nuance, lui donnent une facette considérablement émouvante. Prévu au départ comme un documentaire sur le désastre de la bombe sur Hiroshima, Resnais a finalement décidé de transformer la production en long-métrage de fiction dans le but de prolonger son regard sur l'Histoire, retrouvé dans le moyen-métrage "Nuit et Brouillard" (1956). Par le biais de la littérature et le scénario de Marguerite Duras, il narre la destinée individuelle amoureuse en juxtaposant scènes lyriques et horreurs de la guerre. Duras a déclaré qu'avant le tournage du film, Resnais a voulu tout connaître de l'univers abordé, de l'histoire qu'il allait raconter, et celle qu'il ne raconterait pas: celle des personnages principaux. Il les a abordés par l'image comme s'il relayait un film déjà existant de la vie antérieure des personnages, sans s'interroger sur ce qui plairait au spectateur. Par le biais de cette mise en scène des plus singulières, alternants divers mouvements de caméra classiques et procédés atypiques faisant perspicacement référence aux procédés littéraires rebutant tant de lecteurs à l'égard de Duras. spoiler: Le premier quart d'heure se concentre sur le point de vue de l'héroïne, racontant à son bien-aimé son expérience à Hiroshima. Par de simples ellipses, le spectateur se retrouve alors en plein dans la mémoire du personnage incarné par Riva, pour mettre en valeur son point de vue des choses. Là où le scénario littéraire laisse libre court à l'imagination du lecteur pour reconstruire les images d'Hiroshima, le film de Resnais affranchit les bornes entre le cinquième et le septième art en montrant le point de vue de la narratrice.
    Le procédé va perdurer au fil des séquences dialoguées (aussi insistantes et rigoureuses qu'elles soient) entre l'homme et la femme, notamment au cours de la deuxième partie...
    spoiler: au cours de laquelle l'intrigue s'amplifie, au moment où le couple voit leur amour borné par le départ de la femme le lendemain. C'est aussi le moment du déploiement de l'identité secondaire des amants, avec le récit de l'amant à Nevers et sur Hiroshima quasi-juxtaposés mais non pour autant présentés comme identiques.
    Ainsi que la troisième partie, dont le début confirme l'idée de mise en abyme du film. spoiler: Effectivement, nous ne saurons finalement rien du film tourné par Riva, même pas le titre.
    L'unique séquence montrée présentant le tournage, ellipsée, est l'idée de ne montrer qu'un aspect parmi cent aspects d'une même chose. En l'occurrence, en plus de laisser libre court au lecteur et spectateur du contenu de la production réalisée, le "film dans le film" symboliserait le récit des deux amants, au cour du récit historique de fond. spoiler: Tel le tournage du film, la relation illégitime des amants est expédiée par le déroulement des choses.
    Ainsi, nous assistons à un véritable mélange entre fiction et réalité. Le documentaire fait écho à ses images d'archives, narrées du point de vue de la femme française. Le récit filmique est quant à lui, soutenu par une succession de dialogues et une gestion du temps souvent déconcertante, alternance entre les deux genres en employant des procédés transitoires tels que l'ellipse, et la privant de fondu pour accentuer la puissance des non-dits. Le projet de Duras se soumet alors à une relation "conflictuelle avec le cinéma [...] Ces films font primer la diction sur l'action et la bande-son sur l'image, [...] relevant autant du manifeste pour un cinéma expérimental que du pamphlet contre le cinéma commercial, [...] puisque c'est dans l'écriture et sa prolifération illimitée d'images que réside selon elle le cinéma." Également, "ce qu'elle tente de faire au cinéma, continûment à l'oeuvre écrite, c'est de ne pas réduire de possibles, mais au contraire de les amplifier" (Maïté Snauwaert, professeur en littérature, spécialiste de l'oeuvre de M.Duras) C'est au lecteur et spectateur de remplacer ce qu'il voit par son propre film intérieur. spoiler: Nous pensons notamment à la fameuse ligne de dialogues ouvrant l'incipit: "-Tu n'as rien vu à Hiroshima ; rien. -J'ai tout vu à Hiroshima ; tout. -Non, tu n'as rien vu à Hiroshima" L'affirmation de la femme est minée par la contradiction de son interlocuteur. C'est ce qui faudra entendre de nouveau dans les assertions de Duras prétendant "avoir vu" le crime alors qu'elle se trouvait alors à Nevers. Elle ne "voit" pas au premier degré, mais montre un signe d'empathie et de mémoire: l'identification d'un autre vécu. Effectivement, c'est depuis Nevers que la Française "voit" Hiroshima, mais songe à ce qu'elle a vu ailleurs et avant au cours de sa vie.
    Chaque plan-séquence présentant la ville pulvérisée ou encore les souvenirs nivernais de la narratrice est sublimé par des mouvements de caméra précis, en adéquation avec la clairvoyance de ses souvenirs. Symboliquement très fort, cette oeuvre invite à des réflexions, très actuelles, sur la considération de l'Homme au coeur de la société en plein chaos, en particulier sa psychologie face à la mort et la solitude. Nous assistons à un véritable dialogue poétique face à l'inexprimable, soulignant le profond silence de la mort face à la barbarie humaine à son apogée, dans laquelle les hommes ne sont plus des hommes spoiler: ("ça n'existe pas, ni le temps de vivre ni le temps de mourir").
    Alain Resnais réussit à donner vie et beauté au scénario poétique de Duras, au titre éloquent par le symbolisme diffus du récit. Analogue entre la ville d'origine des deux protagonistes, associée aux souvenirs de chacun, cette métonymie si surprenante qu'est "Hiroshima mon amour" démontre que notre identité repose sur nos souvenirs, même si ceux-ci finiront par s'effacer. Néanmoins, selon le film, il n'est jamais question de mettre en balance l'explosion de la bombe et le drame de Nevers. On met en opposition le côté immense, énorme fantastique de Hiroshima et la minuscule petite histoire de Nevers renvoyée à travers le récit des amants à Hiroshima, semble dire Duras. Ce titre résulte d'un traitement poignant de la femme (Riva), qui apprend finalement à dominer son passé ; au lieu de la retenir, celui-ci donne une fraîcheur plus réaliste au personnage, ce qui fascine le Japonais dans cette acceptation-là. "Il faut éviter de penser à ces difficultés que présente le monde quelquefois ; sans ça, il deviendrait tout à fait irrespirable". A la fin du film, chacun des personnages retournera à son conjoint respectif. Elle, finit par retrouver le goût de l'amour interdit, en redevenant disponible. Enfin, grâce au mariage des dialogues à la bande originale récurrente de Georges Delerue et Giovanni Fusco, le film prolonge les impressions visuelles, au point de devenir aussi éloquente que les mots de Duras. Austère, la musique accentue les sous-entendus psychologiques des personnages. D'un art à un autre, "Hiroshima, mon amour" peut-être considéré comme l'apnée de l'art durassien. Si au cours de la découverte, l'oeuvre décontenance par son rythme et sa mise en scène provenant d'un "autre cinéma", nul ne reste de marbre devant, aussi bien que la gestion du temps agace ou émeut. Du fait de la constante émotion et de son contexte de création atypique, Resnais adapte à son aise la retranscription des désordre de la guerre dans son adaptation filmique des plus fidèles qui annoncera l'une des carrières les plus singulières du cinéma français classique.
    tuco-ramirez
    tuco-ramirez

    113 abonnés 1 582 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 23 juin 2014
    Une comédienne française va rencontrer sur un tournage à Hiroshima un japonais qui va devenir son amant. Le film se situe 14 ans après la fin de la guerre. Elle et Lui vont vivre un amour impossible. A travers eux, la souffrance individuelle d’une femme punie et tondue comme d’autres pour avoir oser vivre une histoire d’amour avec l’ennemi va se confronter au traumatisme de tout un peuple victime de la première bombe nucléaire.
    Alain Resnais précurseur avec ce sujet avait déjà marqué les esprits 3 ans plus tôt avec le thème de la Shoah tût à l’époque ; ce fût « Nuit et brouillard ». Novateur, il l’est aussi sur la forme cinématographique en initiant ce qui deviendra la Nouvelle Vague. Et c’est à ce titre là que je n’attendais pas bien plus de ce film. La Nouvelle Vague a l’incroyable pouvoir de livrer souvent des films chiants, intellos jusqu’à la prétention. C’est à nouveau le cas ici. Emmanuelle Rivas rabâche d’un ton monocorde jusqu’à obtenir le décrochage du spectateur. Même si le texte de Marguerite Duras, égérie de la nouvelle littérature à l’époque, avec son ton cru, vif et répétitif est superbement écrit ; le Septième Art est un Art à part entière. La poésie est superbe, le concept intéressant ; mais le film ressemble plus à une ébauche. Le démarrage laissait pourtant présager une belle réussite : une introduction marquante type « Nuit et brouillard », une rencontre mystérieuse portée par un magnifique texte et puis plus rien… Et le temps s’allonge trop à mon goût sans contenu. Le cinéma n’est-il pas fait pour conter des histoires ?
    Pour les curieux et/ou les amoureux de la Nouvelle Vague… seulement
    guifed
    guifed

    54 abonnés 286 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 27 avril 2013
    Superbe de romantisme et de réalisme historique, Hiroshima, mon amour recoupe plusieurs genres à la fois, un peu à la manière des Misérables dans la littérature. Le prologue d'une vingtaine de minutes est épatant: la voix d'Emmanuelle Riva y est à la hauteur de l'écriture de Marguerite Duras, c'est-à-dire exceptionnelle. La performance de Riva est par ailleurs extraordinaire. Rarement une actrice française m'aura fait une telle impression. Elle dégage une prestance rare, aidée par une voix envoutant, qui ai ordinairement du mal avec les productions en noir et blanc, la mise en scène d'Alain Resnais est tellement juste qu'elle s'adapte aux couleurs et se sublime à travers elles: c'est impressionnant. La critique sous-jacente de la guerre et de l'arme nucléaire se fond parfaitement dans la trame romantique. Le thème de l'oubli est omniprésent; c'est le fil rouge, s'il y en a, jusqu'à la toute dernière scène.
    Eselce
    Eselce

    1 224 abonnés 4 238 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 7 mars 2015
    Je me suis profondément ennuyé durant ce film. Il y a énormément de longueurs et je n'ai pas réussi à accrocher aux personnages et à leur histoire. On n'a pas envie de les écouter, tant ils s'expriment lentement. Les images ne suffisent pas.
    tixou0
    tixou0

    642 abonnés 1 974 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 mars 2014
    "Son nom de Nevers dans Hiroshima désert", pourrait-on être tenté de renommer ce 1er "long" de fiction de Resnais, tant l'empreinte de Duras, la scénariste, est forte.
    Hormis le premier quart d'heure (qui forme un tout, aisément détachable) qui assure le lien avec le cinéma familier jusque-là au cinéaste, et maîtrisé parfaitement - documentariste - le reste du film est en rupture avec son univers d'origine. C'est du très littéraire que voilà, avec ton volontiers déclamatoire chez la lumineuse Emmanuelle Riva, pour cette "Brève rencontre" aux vertus cathartiques, amour(s) et mort mêlé(es). C'est follement esthétique, mais exigeant - beaucoup restent sur le bord du chemin, décontenancés par cette épure à réminiscences.
    Un regret : Eiji Okada, dont chaque mot prononcé est une torture pour l'oreille - je viens de vérifier (sûre de mon fait) qu'il débitait un texte appris phonétiquement, dont il ne saisissait jamais le sens. Aucun acteur nippon francophone ?..
    Un plus : les musiques, sublimes, de Georges Delerue et Giovanni Fusco.
    anonyme
    Un visiteur
    1,5
    Publiée le 29 septembre 2015
    L'un des plus grands calvaires qui m'ait été donné à voir. Je ne parle pas seulement d'écart de générations, ni de style, non je parle d'une réelle souffrance morale quand on regarde cette "oeuvre". Il me tardait que cela cesse. Les voix off narratives sont interminables et assommantes : avec l'accentuation de chaque mots comme si le prêtre du dimanche matin lisait un poème au lieu de la sainte bible et avec la ponctuation de la dernière syllabe de chaque phrase comme si on voulait prolongé la souffrance de l'horreur de la guerre à Hiroshimaaaaaaaa. D'ailleurs en parlant du nom des villes, je n'ai pas compté le nombre de fois où "Anvers" et "Hiroshima" ont été utilisé, mais je dirais facilement près de deux cents fois. Pour clôturer le tout, la musique nous achève, comme un coup de massue qui se répète à chaque fois qu'on pensait l'avoir oublié. Quelle torture ! J'en ai le dos tendu. Dommage car les images valaient vraiment le coup, j'aurai coupé le son, tout aurait été mieux.
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