Mal ficelé, le film peine à trouver son ton pour dire ce qu’il à dire. L’île du Pacifique où se situe l’action assure le côté exotique de l’histoire qui n’a, au final, rien d’une aventure. C’est davantage un drame qui a l’intelligence de ne pas être larmoyant mais qui manque, en contrepartie, d’un supplément d’âme pour être vraiment prenant.
Certes, il s’agit-là d’une leçon de vie exprimée par un peuple qui chante quand tout va bien et qui chante quand tout va mal, mais cela ne va pas bien plus loin. Peut-être faut-il y voir une critique du colonialisme mais cette question (présentée comme centrale dans le pitch) est très vite expédiée puisque Gary Cooper, en trois coups de cuillère à pot, règle le souci et devient ainsi un héros local en débarrassant l’île du méchant pasteur puritain qui, peu à peu ensuite, devient gentil et appréciable de tous.
La naïveté de l’histoire, réellement confondante, ne permet jamais de donner du corps à l’ensemble, et on ne pourra, au final, se consoler qu’avec la présence de Gary Cooper, comme toujours impeccable, évoluant dans un décor paradisiaque (hélas peu mis en valeur par une copie exécrable). Naïf, plat et terriblement daté, même pour les amateurs de vieux films, tout ceci est véritablement dispensable.