Les années 80 auront vu l’apogée d’un Hollywood qui proposait des divertissements qui sont restés et qui resteront dans les mémoires. Et des films de cet acabit, nous pouvons en citer une bonne liste : les Indiana Jones, les Retour vers le Futur, Gremlins, L’Aventure Intérieure, Qui veut la peau de Roger Rabbit, Terminator, Predator, les Rambo, les Rocky, E.T., Piège de Cristal, S.O.S. Fantômes… et j’en passe ! Crocodile Dundee fait parti de ceux-là. Bien que le film doit plutôt sa notoriété grâce à son titre et son ancrage dans la culture américaine qu’à autre chose. Oui, dans un sens, le côté « film culte » de Crocodile Dundee n’est pas aussi mérité que ses semblables. Explications !
Si la plupart de ces films ont marché, c’est principalement grâce au concept, au scénario et aux personnages qu’ils présentaient. Sans compter un humour souvent ravageur et des situations cocasses qui devenaient illico d’anthologie. Faisant passer tous les clichés hollywoodiens à la trappe. Avec Crocodile Dundee, on peut encore se poser des questions. Et pour cause, le film ne propose rien de bien exceptionnel : une journaliste se rend en Australie pour écrire un article sur un baroudeur aficionado de la vie sauvage. Et de cette rencontre va naître une idylle incertaine, alliant au passage choc des cultures (cette journaliste devant faire face à la faune et au machisme des Australiens, le fameux Crocodile Dundee qui, à son tour, devra affronter la vie en ville et les « coutumes » des urbanistes). Mouais…
Mais même avec un scénario assez classique sur le papier, certains films (À la Poursuite du Diamant Vert, 48 Heures) ont su se démarquer par leur fraîcheur, leurs personnages et leur côté comique plutôt efficace. Pour le cas de Crocodile Dundee, les questions peuvent encore se poser. Le héros a bien quelque chose de charismatique, il faut reconnaître. Que ce soit dans l’interprétation de Paul Hogan, de son accoutrement de braconnier australien et de son côté rustre. Mais c’est tout ! Le seul truc que l’on peut trouver rigolo à ce film, c’est de voir le personnage de Crocodile Dundee quelque peu perdu dans les rues de New York. Et encore, l’humour du film n’est pas des plus puissants, qui nous fait que sourire. Sans compter que cela ne concerne que la partie en ville. Même pas les premières 40 minutes du film en Australie, qui paraissent bien longues et fades. Surtout que si vous cherchez un quelconque enjeu (du genre la vengeance d’un méchant braconnier ou d’un gangster en voulant à Crocodile Dundee), vous serez grandement déçu, n’en ayant pas, tout simplement ! Juste une basique histoire d’amour dont le dénouement est connu dès le début (et qui se déroule par le biais d’une séquence dans le métro qui frise un peu le ridicule).
Voilà donc le gros problème de Crocodile Dundee, qui ne peut reposer que sur son protagoniste éponyme et certaines situations qui amuseront quelques secondes. Mais il est fort décevant de constater qu’un film des 80’s possédant le titre de divertissement hollywoodien culte soit aussi pauvre. Et pour cause, avec Crocodile Dundee, vous n’aurez pas de bande-originale qui détonne un max (ni même une chanson au générique qui en vaille la peine), pas de grosses scènes dites d’action alors que ce film est qualifié d’aventure, d’acteurs hautement mémorables (Paul Hogan étant bien le seul à se démener comme il se doit), de moments qui sont propres au film (qui peuvent se vanter d’être « uniques » dans le cinéma). Non, il n’y a franchement rien à en tirer !
Avec Crocodile Dundee, ça sera juste une comédie familiale bonne enfant qui tarde à se mettre en marche pour faire sourire. Et si vous n’êtes pas difficile, l’histoire d’amour aussi visible le nez au milieu de la figure vous intéressera peut-être. Il n’empêche, Crocodile Dundee a beau être une sorte de mythe dans culture américaine ou encore un film culte, il ne mérite pas pour autant ce titre. Ne faisant tout bonnement pas le poids face aux poids lourds que sont les Retour vers le Futur, Les Goonies et consort. Pas de quoi fouetter un croco ! Histoire vraie ou pas (le personnage étant inspiré d’une personne réelle) !