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    Journal d'un curé de campagne
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    96 abonnés 1 937 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 5 octobre 2022
    Ma troisième expérience avec Robert Bresson.
    Après « Pickpocket », « Les Dames du Bois de Boulogne », « Journal d’un curé de campagne »
    Ça tombe bien, cette fois c’est chronologique.

    Si « Pickpocket » est un désastre selon moi, « Journal d’un curé de campagne » est nettement plus digeste au niveau des voix dites blanches. Tout dépend avec qui il tourne monsieur Bresson.
    Claude Laydu, le curé passe mieux que Martin LaSalle, le pickpocket.

    Quelques séquences de grâce fugaces ; si fugaces soient-elles, elles mettent du temps à s’enfoncer dans les profondeurs d’une eau troublée par un curé rongé par une santé fragile.
    Bresson prend son temps.
    A sa santé fragile, s’ajoute une impuissance à convaincre ses ouailles, à porter la parole de Dieu, à honorer la confiance de l’Eglise placée en lui. On perçoit le poids qui l’écrase et comme il se nourrit mal, ça ne lui facilite son sacerdoce.
    « Journal d’un curé de campagne » narre le quotidien d’un curé dépressif !

    Ici, la voix off est employée à bon escient, elle permet d’illustrer ses pensées faites de doutes, d’interrogations, lesquelles sont retranscrites dans un journal.
    Claude Laydu dont la filmographie est aussi rachitique que les repas pris par son personnage parvient à me capter ; il a su traduire la souffrance de son personnage, souffrance morale et physique.
    Un Bresson âpre, une bonne expérience.
    J’en reste aux « Dames du Bois de Boulogne ».
    Mon automne s’avère pour l’instant agréable (voir le pourquoi critique « Pickpocket »).
    ronny1
    ronny1

    36 abonnés 913 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 juin 2020
    L’esprit du roman de Bernanos est respecté dans cette adaptation réalisée par Robert Bresson. Si le film garde la construction en trois partie, la forme choisie par le cinéaste est faite de scènes très courtes pendant près de la moitié du film, accompagnées par une voix off récitant un texte qui s’écrit sous nos yeux (de la main de Bresson lui même), avant de s’en affranchir pour nous accompagner dans les scènes plus longues. Ce style original où une scène chasse l’autre, génère une description sans concession d’une impossible recherche vers la spiritualité et la rédemption. S’attardant peu dans les dialogues sans cesse entrecoupés par la mesquinerie, la continuité dans l’action est réduite au minimum, menant au contraire un enfermement dans la grisaille de la vie terrestre que l’agitation et la souffrance intérieure du prêtre ne parvient jamais à brise, exception faite d’une sublime scène avec la Comtesse, mais qui se terminera tragiquement, enfonçant encore une peu plus paysans et aristocrates dans leur médiocrité, ici accusatrice. Claude Leydu parvient à exprimer avec talent le combat intérieur de cet homme rongé par la maladie et la détresse psychologique, ses forces et ses faiblesses paradoxales face à une adversité constante. Seule faiblesse, mais de taille, la musique envahissante de Grünenwald qui apporte une lourdeur contrastant avec la finesse des images de Léonce-Henri Burel. Taxé de prosélytisme (!?!), Bresson trace au contraire un portrait bien sombre de la condition de curé et de sa mission vis à vis de la foi, que Bernanos n’aurait certainement pas renié.
    maxime ...
    maxime ...

    243 abonnés 2 069 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 mai 2022
    Le Journal d'un Curé de Campagne est un film difficile, de par ce qu'il raconte et de la manière dont il se caractérise pour s'y prendre et y parvenir. Je viens à peine de sortir de cette première projection qui je le sais, me faudra revoir. C'est avec une certitude franche que j'insiste sur ses paroles. Néanmoins, du recul s'impose également pour bien ressasser les sensations de ce périlleux long métrage qui s'inflige une pénibilité de chaque instants, ou presque ...

    Robert Bresson dans un maniement de techniques et d'économie par ramification viens raconter l'histoire de ce jeune prêtre qui ne prie pas. Sa vocation de rebelle car ayant trop de question ne se prête pas au bonheur de ceux qui parlent pour ne rien dire. On lui reproche d'être ce qu'il est, d'avoir en lui ce " Feu qui Brule ". Le méthodisme de son réalisateur fait encore des merveilles dans son illustration de ces parcours vouées à prendre en pleine tronche toutes les virulences de ce Monde qu'il dépeint sans corrompre, ni jugé, qu'il s'efforce à vouloir exposé sans aucun vernis de surface. Une effarante émanation se dresse de cette Lutte de l'être.

    L'opposition sur les vues et les souffrances entre ce curé et cette vieille femme inconsolable sur le spiritisme, avec ou sans foi, entre haine et amour, de ses manquements est à mes yeux une des séquences fatidiques de ce long métrage et atteste des vues de Bresson sur l'ordre et le désordre de précédentes entrevues avec le médecin et l'autre curé, touts deux plus âgés, faut-il le mentionnés ? La passion s'empare de ses personnes habités par des maux différents mais qui se rencontrent sous différentes appellations. J'écris çà là, il faut vraiment que je mette à lire Bernanos.

    Les passages magnifiques sur le courage à avoir pour vivre et mourir interviennent bien avant ce tournant majeur dans la suite du film. La rencontre avec le médecin, plus ou moins déjà évoqué, de ses mains sales qui ausculte et découvre les démons intérieurs du jeune homme, a dans ses intentions déjà office d'un rappel à la connaissance du corps et de l'esprit. Faire Face, la devise de cette homme prend encore plus de poids lorsque spoiler: sa mort intervient.
    Cette idée de " Race qui tiens le coup " - me - questionne ... Je m'y heurte, un autre point qui m'attache à revoir le film.

    J'en reviens à la fin de l'échange du Curée et de cette femme. Ou plutôt à ce qui s'ensuit. Le pas de course de cette homme fragile et le fait de revivre ce déballage au travers du geste de cette dernière prend une tournure de doutes et d'incertitudes à l'instant d'écrire dans son journal. Lorsqu'il rature, déchire ses pages, c'est là que sa bataille révèle le creux de son estomac. Son agonie la plus palpable, celle que l'on devine, à l'instar du médecin, que les racines pauvres continuent de pourrir. De ce déchirement revêt une autre source, celle d'un sillon situé plus haut dans le corps de ce type qui dissimule le tréfond qui se grandis, s'agrandit, d'une plaie qui refuse de cicatrisé dirons nous, que l'on ne soigne pas du tout dans la confidence ...

    Le conseil de l'ainé ni change rien. D'ailleurs, je le paraphrase de mémoire ici, il le mérite. " Maintenant travail, fait de petites choses. Tu verras, les petites choses n'ont l'air de rien mais elles apportent la paix. "

    La vérité cogne une fois le mot lâché. Elle ne surprend pas, on vénère d'autant plus les matins ! Même lorsque l'on décide de se taire.

    La tristesse à différents visages cherche à nous dire ce film, les multiples chemins qui se croisent dans cette entrelacs de vies communes, rattaché à une géographie, à sa pauvreté, à son marasme nous balance et nous renvoie à un abandon. Enfin, encore une fois, j'en reviens à mon intro, le film est difficile à comprendre frontalement. Alors, comment en être trop certain ? Le revoir semble être une réponse, mais là encore, il faudra du temps.

    Je termine ce cycle sur 5 films que j'affectionne en ce moment. Ce dernier consacré à Bresson à été je le reconnais riche de sensations et de connaissances. Il est de ces cinéaste louer pour sa technique, je trouve que l'on ne parle pas assez de son opinion que l'on qualifie de romantique pessimiste avec facilité à mon gout. Je me répète beaucoup, pas d'excuses à avoir avec les manies devant un réalisateur qui l'érige en modèle, donc à titre personnel merci pour ces 5 semaines dont je ne suis pas près d'oublier son apport quantifiables aux creux qui me giflent si fortement parfois ! Le Cinéma est un Art libre, ne l'oublions pas, ce mot n'est pas une jurisprudence, il est dangereux pour ses détracteurs qui le martèlent à d'autres fins, Bresson à cela laisse une trace, une bride de turpitudes qui n'a pas peur de vaciller.
    Chaîne 42
    Chaîne 42

    140 abonnés 3 074 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 13 juillet 2021
    Adaptation d'un fameux roman de 1936 de Georges Bernanos, le film suit 15 ans plus tard mais on est tout de même plongé dans un autre âge. Celui où le curé était encore un personnage public bien que l'on voit aussi que cela s'essouffle. Ces villageois ne sont pas de bons paroissiens plutôt des rustres, en fait l'ensemble du film baigne dans une absence de sens de la vie où les plus éveillés intellectuellement sont torturés ou assujétis à des scrupules et des penchants aux mensonges et manipulations. En cela le jeune prêtre souffre non seulement de l'estomac mais aussi de solitude face à de l'hostilité et il se confie à son journal. La réalisation est excellente assez fidèle au roman, les personnages bien développés. Dans cette sorte d'agonie il y a une interrogation réelle sur la grâce et son apparente absence, sur la fragilité humaine du corps et de l'esprit qui laissant passer des filets de lumières ténus mais réels, entrouvre un monde de l'invisible.
    Pascal
    Pascal

    159 abonnés 1 654 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 30 mai 2021
    J'ai vu tous les films de Robert Bresson et "le journal d'un curé de campagne" est celui que je préfère. Je me souviens la première fois que j'aie vu ce film, j'ai éprouvé un choc. Je l"ai revu plusieurs fois depuis et je n'ai jamais varié de jugement à son égard. Il reste de mon point de vue, une des plus grandes réalisations cinématographiques françaises. Pialat a sans doute beaucoup vu ce film avant de tourner "sous le soleil de satan" et sa série tv " la maison dans les bois". Bien entendu on est chez Bresson. On ne conseillera donc pas ce film aux amateurs exclusifs de jeux vidéos et de blockbusters.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 16 août 2010
    "Le cinématographe est une écriture avec des images en mouvement et des sons" (Robert Bresson)

    Ce film en est l'une des plus pures illustrations.
    Guildhan
    Guildhan

    2 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 18 avril 2023
    Ce film peut être considéré comme le prototype le plus parfait de la cinématographie de Robert Bresson et du même coup l'une de ses meilleures réalisations. La mise en scène est d'une austérité à toute épreuve quoique parfaitement maitrisée, les acteurs amateurs et l'importance est mise une fois de plus sur le dialogue. Les quelques défauts des films de Bresson, en grande partie lés à l'amateurisme de ses acteurs mis en difficulté par des dialogues auxquels ils semblent souvent trop peu habitués, sont absents de ce film : au contraire le monologue intérieur du prêtre faisant office de journal nous transmet avec vigueur la souffrance du jeune curé. Celui ci faisant rapidement face à l'hostilité déclarée de ses paroissiens ira jusqu'à clamer "Dieu m'a lâché". La scène avec la comtesse extatique qui aurait du lui servir de révélation sera finalement un tournant décisif pour lui, achevant sa réputation aux yeux de ses paroissiens qu'il quittera quelques jours plus tard. Libéré ainsi de toute contrainte terrestre, loin des hommes qui lui auront tant fait de mal et déjà si proche de Dieu, il nous donnera ce dernier message d'espoir à nous les hésitants que "tout est grâce".
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