Derniers Avis : Maigret et l'affaire Saint-Fiacre - Page 2

Bien que Jean Delannoy et Jean Gabin n’étaient pas obligatoirement très enthousiastes à l’idée de tourner un second épisode des aventures du commissaire divisionnaire Maigret, le succès de Maigret tend un piège les a amenés à réaliser Maigret et l’Affaire Saint-Fiacre. On retrouve donc la même équipe aux postes clés que sont la réalisation, le scénario, les dialogues et l’interprétation principale et le résultat est dans la droite ligne du précédent, voire même est un peu supérieur : si le résultat est très classique, l’intrigue de Simenon, les dialogues de Michel Audiard ("C’est quand même pas la mort d’un homme ! – Non mais ça a été la mort d’une femme !") et l’interprétation magistrale de Gabin font le reste. Un bon policier dans la tradition française des années 50.

L'affaire Saint-Fiacre, c'est le roman principal de Georges Simenon. Là, ce roman je l'avais lu et j'avais vu la version avec Bruno Cremer. Mais là c'est la fin des années cinquante, donc la même décennie que la série de romans, donc filmé au sein du même d'un décor véridique. Un film avec le dialoguiste Michel Audiard. Audiard fait du Simenon. Jean Gabin reste toujours imperceptible, il se démène aisément au cœur de son village natal. Donc des dialogues et une énigme. Pis une scène au grand café de Moulins.

Gabin dans le rôle titre, Audiard aux dialogues et Simenon bien sûr, c'est du pain béni pour Delannoy pour nous faire un très bon polar.

On prend le même et on recommence, deuxième Maigret pour Jean Delannoy, deuxième Maigret pour Jean Gabin. Je vérifie aussi Wiki, ici aussi, 31 acteurs...tous connus pas de non-credité. Maigret revient à Saint-Fiacre, village où il a passé son enfance, ici comme dans le premier chapitre, une lettre anonyme ne presage rien de bon. Un Gabin-Maigret magistral, une multitude de "seconds couteaux", une ambiance très roman noir...une autre réussite !

Un Maigret au schéma très classique rehaussé par des dialogues d'un Audiard performant quoique pas flamboyant, où l'expression filmique se ressent dans de très beaux plans châtelains à la répétitivité monotone mais confortable. Attention toutefois à ne pas vous laisser distraire, car un élément manqué et n'importe qui s'y perd.

C'est dans une ambiance à l'ancienne très agréable que ce déroule cette enquête. Maigret revient sur les terres de son enfance et y trouve beaucoup de changements... Les acteurs sont bons et l'intrigue prenante.

Maigret et l’affaire Saint Fiacre est un excellent film policier, qui vaut tout à fait le coup d’œil. D’abord par un très solide casting. Alors certes, l’attraction majeure c’est Jean Gabin, qui livre une prestation de très bonne qualité. Comme d’habitude, beaucoup de sobriété, mais une vraie présence, une interprétation motivée, et au final une interprétation qui fait vraiment plaisir, en retenue, mais punchie quand il le faut. Autour de lui des interprètes tout à fait à la hauteur des rôles qui leurs sont confiés. Michel Auclair est brillant, Robert Hirsch offre une prestation singulière qui fonctionne parfaitement vu son personnage, et Michel Vitold aussi ne manque pas de surprendre en curé, soignant l’ambiguïté de son rôle. Bref, ça marche sans problème.
Le scénario est très efficace. D’une part l’enquête, à l’ancienne est bien menée, et cela sur un rythme tout à fait attrayant. Pas le temps de s’ennuyer, le film distille habilement ses retournements de situation. De la même manière le film profite beaucoup de dialogues aiguisés, qui donnent réellement du relief à un point essentiel du film, puisque celui-ci tient beaucoup dans ses dialogues. La conclusion est très bien vue, bref, il n’y a pas grand-chose à redire là-dessus, si ce n’est peut-être un côté un peu trop linéaire. Le film suit quand même une armature très classique pour un polar, et cela pourra peut-être embêter ceux qui espéraient un peu plus d’originalité en la matière.
Visuellement Delannoy fait du bon boulot. Son film est bien mit en scène. Un peu là aussi d’académisme, on aurait parfois pu espérer que le réalisateur s’attarda un peu plus sur le travail d’ambiance, profitant notamment des décors de ce petit village rural, car il y avait le potentiel. Maintenant il ne faut quand même pas s’attrister, Delannoy maitrise son film, cela se voit nettement quand même. Comme je disais de bons décors, avec le château, l’église, les petits cafés, un univers très intéressant que souligne une photographie de très bonne facture. Le noir et blanc est soigné, le film fait belle figure, mais je rejoins un peu ce que je disais sur Delannoy, même si c’est secondaire, un travail plus poussé sur les contrastes de lumière par exemple aurait pu introduire plus d’atmosphère et aurait pu faire davantage respirer le métrage. Mais enfin, rien de très grave. La musique enfin est bien vu, simple mais efficace, pas de chichi, pas de débordement, c’est solide.
En conclusion je dirai que ce Maigret et l’affaire Saint Fiacre est un film d’excellente facture, qui pour ma part souffre d’un léger déficit d’ambiance alors même que d’excellents éléments pour cela se trouver exposé dans le film. Bon, ce n’est pas très grave et l’incidence sur le film n’est pas préjudiciable. Je donne 4.5 à ce film.

Sans doute la meilleure interprétation de Maigret par Jean Gabin, même si de nouveau Jean Gabin, transforme avec bonheur le célèbre commissaire en Jean Gabin. Le film est passionnant, l'atmosphère remarquablement vieille France et la fin tonitruante.

Une formidable plongée dans la France provinciale des années 50, avec cette délocalisation du commissaire Maigret du côté de Moulins, où le jeune Jules vécut son enfance, son père étant le régisseur du Comte de Saint-Fiacre. Aussi, lorsque 40 ans plus tard la Comtesse fait appel à lui suite à la réception d'une lettre anonyme, Maigret accourt aussitôt et replonge dans ses jeunes années.
Hélas, sa présence n'empêche pas le décès de la veuve Saint-Fiacre, à la suite d'un arrêt cardiaque, habilement provoqué par l'assassin. Maigret découvre alors que les suspects ne manquent pas, au sein de cette petite communauté corrompue...
Malgré une enquête assez linéaire, le film de Jean Delannoy réserve son suspense jusqu'au dénouement, dans ce whodunit à la française, à la croisée d'Agatha Christie et de Claude Chabrol!
Ajoutez les dialogues de Michel Audiard, le talent de Gabin (qui cabotine un brin) et la qualité des seconds rôles, et vous obtiendrez la meilleure enquête au cinéma du célèbre commissaire, supérieure à "Maigret tend un piège", et a fortiori à "Maigret voit rouge".

Maigret flingue à tout va et chacun en prend pour son grade avec les répliques d'Audiard. Gabin fait du Gabin mais il le fait bien ! L'affaire saint fiacre tient ses promesses dans la dernière scène du repas et tout le saint-frusquin avant est assez lent malheureusement.....

Jean Gabin toujours excellent dans le rôle du célèbre inspecteur Maigret , du cinéma classique efficace.

Jules Maigret,le commissaire placide et observateur,né de la plume de Georges Simenon,trouve un écrin à sa hauteur dans ce deuxième volet sur grand écran."Maigret et l'affaire Saint-Fiacre"(1959)bénéficie d'une intrigue solide,où tous les hommes entourant la comtesse sont susceptibles de l'avoir tué.L'arme du crime est d'ailleurs assez originale.Jean Gabin se régale à interpréter ce personnage paternaliste proche de lui,surtout en récitant quelques dialogues claquants de Michel Audiard.Avec les années,on s'paerçoit tout de même que la mise en scène de Jean Delannoy n'est guère dynamique,avec un sens du rythme qui fait défaut,et des personnages suspects qui ne sont pas à la hauteur,comparé par exemple à quelques épisodes d'Hercule Poirot.Gabin impose son charisme,mais moins son personnage.En revanche,le quart d'heure final autour de la table est riche en contrepieds.Dommage que le reste ne soit pas à l'avenant.

Du Simenon dopé à la sauce Audiard: Jean Delannoy concilie enquète et humour dans un polar classique. A voir.

Un des meilleurs Maigret, grâce à une des bonnes histoires de Simenon qui raconte un vrai mystère au lieu de se perdre (comme d'habitude ?) dans des études psychologiques ésotériques et invraisemblables. On retrouve cependant l'obsession de Simenon de projeter sur les femmes ses Démons personnels (on lui prête 2000 aventures tarifées) avec le personnage de la Comtesse « cougar -gâteau». Gabin met toute sa puissance dans les dernières scènes en particulier. Certains second rôles sont très savoureux comme Michel Vitold en curé dévoué, Paul Frankeur en médecin médiocre, Robert Hirsch en Gigolo tourmenté. Peut être pas aussi puissant que « Maigret tend un piège » (Jean Dessailly Hallucinant de folie) mais nettement plus que « Maigret voit rouge », tous avec Gabin, le meilleur Maigret certainement avant Harry Baur (« La tête d’un homme »). et bien sur Bruno Cremer, épatant dans la série avec lui comme premier role.

Une bonne enquête du fameux commissaire qui vaut le détour grâce à l’interprétation du grand Gabin, servi par les fameux dialogues d' Audiard !