Admirer plus d' une heure durant Rossellini filmer Ingrid Bergman est un plaisir de tous les instants. la valeur cinématographique de ce film est là. Avec un pareil thème,il me paraît difficile de faire mieux sur une telle durée, d'autant que Bergman joue très peu, elle est juste présente souffrant en silence ou à travers ses mensonges. Elle demeure belle en permanence et terriblement crédible. Elle ne se plaint jamais et incarne sa douleur morale jusqu'à l'apparition même d'une peur qu 'un spectateur passionné de cinéma est obligé de ressentir. Quasiment 100% de la mise en scène est sur Irène, les autres personnages ne nous intéressent pas beaucoup. Ils ne sont d'ailleurs guère fréquentables par leurs comportement,plus encore que par leur médiocrité, ce qui rendra la fin difficilement crédible. Le mari expose un mépris presque absolu envers la dignité de son épouse, la maîtresse-chanteuse est aussi vénale que lâche, la première panique l'a faisant craquer, l'amant est insignifiant, ne prenant en rien les choses en main quand il les apprend. Il n'y a vraiment que Ingrid Bergman à voir mais, sous la caméra de son mari de toutes façons elle est toujours plus fascinante que tout l'entourage.