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Matis H.
20 abonnés
162 critiques
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2,0
Publiée le 7 janvier 2018
Raconter un couple, et plus précisément sa fin, dans le pays le plus romantique du monde. Voilà le paradoxe que Rosselini tente, et échoue, à traduire. Si il est ridicule de nier que "Voyage en Italie" est une œuvre moderne, dans sa structure notamment, il est nécessaire de ne pas considérer cela comme des acquis suffisant.
Si le montage alterné permet ainsi d'offrir une vision double de l'Italie - une terre de tragédies, de mythes et de croyances pour Katherine (Ingrid Bergman fabuleuse), là où Alexander n'y voit qu'un échappatoire intime - il reste que cette séparation, presque constante, n'offre au final aucun relief aux questionnements qui habitent ces personnages, ne faisant qu'expliciter des angoisses qui étaient tangibles dès les premières minutes.
Le problème n'est alors pas que la narration du film se révèle déstructurée et propice à la divagation, mais bien que ces divagations ne mènent à aucune évolution thématique ou formelle.
La mise en scène de Rosselini se construit autour du regard de ses protagonistes, allant même jusqu'à user de caméra subjective, découvrant un quotidien inconnue. Cela résulte en une certaine impression "carte postale", fonctionnelle dans sa volonté de retranscrire une perte de repère culturelle et sentimentale, mais à laquelle le cinéaste n'apporte aucune sensibilité.
Cependant, dès lors que ces deux visions se confrontent - la passivité de Katherine, les envies d'Alexander - "Voyage en Italie" devient poignant, et en l'espace d'un instant, liant le mythologique à l'intime dans une scène d'exhumation déchirante, fait l'état d'un vertige amoureux que l'on pensait disparu.
On ressort frustré de cette tentative audacieuse, par un manque de maitrise formelle qui handicape l'émotion, mais surtout par le traitement tardif d'un axe thématique pourtant saisissant.
"Voyage en Italie" présente un couple qui n'a jamais connu l'amour mais aimerait pourtant le faire surgir. Le voyage du titre est alors l'occasion pour eux de mener à bien cette tâche ; pourtant, les deux partenaires vont très vite se séparer, effectuer leur séjour loin l'un de l'autre, soulignant de cette manière le manque qui les étreint. En effet, si Katherine affirme sans cesse le mépris qu'elle éprouve pour son mari, elle montre par là que ce dernier ne quitte justement pas ses pensées, alors qu'il est pourtant éloigné de sa vue. De la même façon, les échecs amoureux d'Alexander à Capri démontrent que sa relation avec son épouse est la seule possible. À côté de cette histoire simple, les œuvres d'art italiens, les monuments imposants ou les ruines de Pompéi sont filmés avec vénération, manifestations d'un beauté éternelle là où l'amour entre deux êtres est la marque d'une beauté mortelle dont il convient finalement de profiter.
Un film un peu trop surestimé... "Voyage En Italie" possède bien des qualités, et qui sont indéniables, une analyse pertinente du couple, de la nature humaine, des ravages de l'amour, de l'évolution des choses, des gens, avec le temps... On peux également se réjouir de voir en tête de casting Ingrid Bergman et Georges Sanders, mais malgré tout ca, ca ne passe pas trop... Ça souffre de pas mal de longueurs, le scenario est assez imparfait et de manière générale, le film ne fait ressentir que peu de choses.
Film célébré par Rivette et la nouvelle vague, il est pourtant difficile de se passionner au premier abord pour les problèmes de ce couple de bourgeois mal assorti, au bord de la rupture. Malgré les grands moments attendu et tant vantés par la critique (le couple enlacé pour l’éternité à Pompéi, le « miracle » final), le charme de l’Italie antique, la beauté et l’intelligence indéniable de la mise en scène de Rossellini, malgré tout cela j’avoue être resté de marbre une bonne partie du temps devant cet « hymne au couple ». Cela tiens probablement aux personnages, celui de George Sanders pourrait être un de ces capitaines d'industrie modernes et matérialistes dont la vie n'est régie que par l'argent, quant à Ingrid Bergman en bourgeoise frustrée, j'avais l'impression d'être une de ces statues antiques qui la toise de haut dans le film pour lui dire "ma pauvre amie, tes problèmes sont pathétiques et dérisoires". Bref j'ai un manque d'empathie évident pour cette classe sociale.
Belle bourde du site Allociné, qui annonce comme vedettes du film Maria Mauban et une obscure actrice jouant une prostituée. En fait, ce sont Ingrid Bergman et George Sanders ! Rien que ça...
Un joli film sur le délitement du couple à travers l'ennui et le désarroi; cependant les divertissements - séduction, découvertes historiques (ne pas retenir la présentation simpliste voire erronée des empereurs latins!!) ou archéologiques - qui émaillent la vie lasse des protagonistes semblent surtout révéler les conditions chaotiques du tournage, réduisant la réalité du scénario à une douloureuse peau de chagrins. Tendre et grinçant à la fois.
Toujours moderne dans sa description des difficultés d'un couple souhaitant au fond que leur relation soit complice mais se réfugiant dans l'orgueil afin de se protéger. La brièveté de la vie évoquée via les visites de l'héroine, l'impossiblité de vivre plusieurs vies à laquelle se confronte le mari, le sentiment d'être seul en pays étranger... le voyage est intelligemment utilisé, sans lourdeur.
Près de 70 ans après sa sortie, le film n'a rien perdu de sa modernité. Le jeu des comédiens y est pour beaucoup tout comme la caméra fluide qui scrute les visages et les décors avec intelligence. Godard pensera nécessairement à ce long-métrage lorsqu'il réalisera "Le mépris", où les personnages semblent pareillement déconnectés des paysages traversés. Nonobstant, même si la dernière séquence est magnifique, le changement d'attitude soudain d'Alex ne peut totalement convaincre.
Les errements et hésitations d'un couple au sujet de leur relation lors d'un voyage en Italie. Sujet bateau s'il en est. Les dialogues plutôt simplistes ne l'aident pas non plus! Mais cette oeuvre de Rosselini subjugue par le jeu de ses interprètes (à écouter en V. O.) et par la qualité de ses images. Le noir-blanc y est assurément pour quelque chose. C'est fin, esthétique, culturel... En outre, Rosselini réussit le tour de force de nous proposer une visite guidée de splendides lieux italiens. Des films comme on n'en fait plus. Un vrai bonheur.
Un couple se déchire : lui cherche la compagnie d'autres femmes ; elle passe le temps en visitant Naples et ses environs, mais finit toujours par être rattrapée par ses angoisses existentielles ; seul un miracle pourrait les réconcilier. Malgré le caractère un peu répétitif du montage, c'est à l'évidence tout un pan du cinéma européen, 'Le Mépris' en tête, qui est en germe dans 'Voyage en Italie'. Avec un oeil quasi-anthropologique, Rossellini prend par ailleurs bien soin de rendre la culture et les rites des napolitains dans tout ce qu'ils ont de fervent, voire de morbide, afin de mieux souligner le décalage du couple. Cela donne lieu à un final particulièrement émouvant.
J'ai honte de mon titre ! Comme j'ai un peu honte aussi de ne pas encenser le "chef d’œuvre" de Rossellini, d'être resté à la porte, alors que tout m'invitait à entrer avec enchantement dans l'univers du réalisateur. Arrivée d'air tiède ... Les images de l'Italie, notamment de Naples, sont magnifiques (certaines scènes ont un aspect quasi documentaires), les sentiments du couple sont merveilleusement saisis, les cadrages géniaux, la photo, la lumière époustouflantes... bref, de quoi occuper un bon moment une classe de cinéma, mais trop de choses m'ont irrité, à commencer par l'omniprésence de chants italiens : en tous lieux, presque à chaque scène, il y a toujours un troubadour qui chantonne ou sifflote pas loin, que c'en est caricatural, que ça m'a rappelé mes chantiers de peintre en bâtiment! Et puis je suis vraiment resté étranger, aussi, aux déchirements sentimentaux de ces grands bourgeois ainsi qu'à leur rabibochage, aussi soudain et inattendu qu'artificiel, faisant office de happy end : l'allégorie de la foule arrachant la belle des bras de son aimé (scène magnifique au demeurant) aurait pu accoucher d'un bien plus grandiose épilogue... Et puis cette sensation étrange d'avoir malgré tout assisté à un grand moment de cinéma... bizarre. (tu dis?)
Ce film est considéré comme l'un d'un premier du Néoralisme, c'est à dire, le moment ou le cinéma abandonne ses postures théatrales pour se rapprocher de ses personnages et de leurs sentiments... Il serait intéressant de débattre de l'arrivée de ce courant dans le cinéma, celui-ci n'étant pas forcément le média le plus apte à traiter l'intimité. Bien sur il ne faut rejeter ce courant qui s'est adressé peut-etre à moins de personnes mais les a touché de manière plus profonde, sans compter qu'il apparaitra toujours un Soderberg, un Haneke, ou dans la nouvelle génération un Cianfrance pour offrir une nouvelle écriture. Ici, Roberto Rossellini n'utilise pas psychologie et explications complaisantes, tout passe dans la gestuelle, les détails, un oeil suspicieux pour traduire l'incompréhension de ce couple, et c'est à mon avis ce qui permet à ce film de rester perspicace 60 ans après sa sortie. Ingrid Bergman avait quitté le glamour Holliwoodien mais n'en demeure pas moins magnifique sous la caméra de son mari
D'un ennui mortel on suit Ingrid Bergman à travers ses visites de musées, ses catacombes, le titre laisserai à penser qu'on va vivre une belle idylle en Italie il n'en est rien ce film est sombre et d'une tristesse infinie
Un couple se trouve confronté à une dure réalité : l'incommunicabilité. Un beau film, qui n'est cependant pas le chef-d'oeuvre attendu... Je préfère "La Notte" d'Antonioni dans le même genre, proche de la perfection.