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Bertie Quincampoix
103 abonnés
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3,5
Publiée le 29 mai 2015
Film culte des années 60, tourné un an avant mai 68, La Chinoise est une œuvre radicale d'inspiration maoïste, série de réflexions et d'analyses sur la gauche révolutionnaire française. Dans des décors pop, les personnages de Jean-Luc Godard y développent tous les éléments caractéristiques de son cinéma intello et ultrapolitisé : non-linéarité du récit, jeux sur le cinéma lui-même, dialogues ciselés et très théâtralisés, scènes coupées de manière subite, intertitres nombreux sur des sujets tels que la lutte contre l'impérialisme... Un long-métrage à la fois extrêmement moderne et témoin d'une époque qui parait bien lointaine, qui se laisse regarder non sans un certain plaisir. Avec notamment de belles interprétations de Jean-Pierre Léaud et Juliet Berto.
Jean-Luc Godard réalise "La Chinoise" en 1967, soit un an avant les évènements de mai 1968 et il faut bien reconnaitre que c'est brillant et presque annonciateur. Il nous fait suivre un groupe de cinq jeunes vivant en collocation dans un appartement prêté par les parents de l'un d'eux. Ils vivent en appliquant les principes de Mao Zedong et passent leurs journées à débattre sur les théories et application du marxiste-léninisme, de la culture, des intellectuels ou encore de la société dans laquelle ils vivent. Puis Véronique, l'une des colocataires va projeter d'assassiner un dignitaire soviétique de passage à Paris. Godard étudie surtout la vie en communauté et les discussions de ses jeunes, qui sont tous intéréssant. Il aborde les thèmes du socialisme, du communisme, de son application dans certains pays, de la politique et société Américaine, notamment de sa politique guerrière ou encore du cinéma et il rend ces thèmes souvent intéréssant et même passionnant, souvent très bien traités et étudiés. Il montre aussi le refuge de jeune Français dans les théories et application communisme envers d'autres pays et notamment la Chine, n'ayant plus confiance et ne croyant pas à ses représentants et ses théories en France. La mise en scène de Godard est impeccable, naturelle et inventive, il arrive à donner quelques touches lyriques par moment et son utilisation des couleurs est superbe. On est dans le vrai, on crois en les personnages et les rends intéréssant, il dirige bien ses acteurs et ils le lui rendent bien. Ils sont tous impeccable que ce soit Anne Wiazemsky ou Jean-Pierre Léaud. "La Chinoise" reçu d'ailleurs le prix spécial du jury à Venise en 1967 et c'est mérité, ce n'est pas forcément le meilleur film de Godard, mais un bon film, politique, intelligent et captivant.
Mao Mao ! Godard se fout de la gueule de ces gauchistes, fils de bourgeois, révolutionnaires de salon, qui cherchent du sens dans le Petit livre rouge comme dans une Evangile. Les deux persos les plus sains d'esprit sont deux PCF totalement opposés au groupe, le PCF qui allait être tué par le mai 68 de ces rebelles qui tirent sur l'impérialisme à l'arc à ventouse. Il épousait le maoisme mais ayant un passé anarchiste, ça se voit qu'il n'y croit pas du tout en fait. Très bon film.
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4,0
Publiée le 28 juin 2013
Oeuvre rèfèrence qui montre l'èvolution du cinèma de Godard, "La chinoise" prèfigure mai 68 en abordant explicitement le thème politique à la lumière des expèriences d'un groupe d'ètudiants maoïstes durant un ètè! Non content de bouleverser la forme et le fond du cinèma classique, Godard va remettre en question la fonction même de cinèaste, surtout à partir de 1968, date à laquelle il s'èloigne progressivement des circuits traditionnels de production et de distribution pour se consacrer à un cinèma à la fois militant et de recherche, qui constitue certainement l'une des aventures les plus passionnantes et les plus exigeantes de l'art contemporain! D'ailleurs Godard n'avait pas attendu mai 68 pour s'interroger sur le cinèma politique, l'engagement et sa fonction! Ou plutôt ses oeuvres ètaient dèjà prèmonitoires de ce qui allait se passer! Ainsi "La chinoise" est rèvèlateur de cette rèvolution, de l'ètat d'esprit du cinèaste qui s'interroge constamment sur le cinèma et son mystère, de son regard sur notre sociètè et les èvènements qui allaient profondèment la bouleverser. "La chinoise" est sorti durant l'ètè 67 et passa inaperçu! Tout mai 68 ètait pourtant dans ce film prophètique! Trio magique et contestataire, Anne Wiazemsky, Juliet Berto et Jean-Pierre Lèaud ont tous les trois une vèritè saisissante qui les rend tout simplement exceptionnels! Ce n'est pas le moindre atout du film dont la couleur rouge èclate de mille feux et vous laisse pantois sur votre fauteuil lorsque la lumière se rallume et, en même temps, obsèdante, violente et tellement belle à en pleurer...
Premier film profondément politique de Godard, "La Chinoise" est une sorte de "Masculin Feminin" uniquement orienté politique. Godard y développe ses idées Maoistes sur fond, discret, de romance entre Jean-Pierre Léaud et Anne Wiazemsky. Si le sujet pourrait être assez ennuyeux, JLG parvient à rendre son histoire intéressante grâce à sa mise en scène et son image magnifique, travail toujours aussi réussi de Raoul Coutard. Au final, ce film, sans être le meilleur Godard, ouvre la voie au film politique qui feront son style jusqu'au milieu des années 70.
GODARD M'A TUER. 1967. La Chinoise : un film tricolore avec beaucoup de rouge, beaucoup de politique et beaucoup de cinéma. JLG préfigure les évènements de Mai 68 en réalisant un véritable chef d'oeuvre cinématographique aux nombreux plans complexes et précis, révisant pêle-mêle Malraux, Mao, Brecht, Eisenstein ou encore Lumière et Méliès. Tout Godard en un film : des cartons ludiques et graphiques, des jeunes adultes jouant à la grande école, une utilisation du son unique et passionnante, des couleurs et des écritures filmées comme des personnages, du populaire et de l'élitisme au seul nom d'une culture maîtresse, des plans et des images comme marteaux et faucilles... La Chinoise, comme bon nombre d'oeuvres godardiennes ne peut être parfaitement cernée dans sa globalité au cours du premier regard tant sa densité se fait reine : clés de lecture à rattraper au gré des visionnages multiples qu'il implique a fortiori... Le cinéma comme révolution intellectuelle, culturelle et politique : un film en bleu, en blanc, en rouge. Beaucoup de rouge. Merci Jean-Luc !
Dans La Chinoise, Godard ne raconte pas vraiment une histoire, mais s'inscrit dans une histoire en marche, une actualité sociale et politique qui va mener à Mai 68. On est donc moins dans un cinéma narratif que dans un cinéma de réflexion idéologique. Une réflexion qui se nourrit d'elle-même et qui donne "un film en train de se faire", comme l'indique un intertitre. Si l'on s'amuse au début des joutes verbales, on arrive vite à saturation du discours militant. Quand on connaît la réalité historique, l'idéalisation de la pensée maoïste et de la révolution culturelle peut laisser perplexe. Heureusement pour le spectateur, Godard fait encore du cinéma. L'originalité de la forme fait passer la lourdeur du fond. Couleurs vives, pop (rouge, blanc, jaune, bleu), soin apporté au cadrage, intertitres... Le mélange est détonnant et surprend. Prix spécial du jury au festival de Venise en 1967.
En général politique et cinéma ne font pas bon ménage du tout, j'aime qu'on me fasse rêver avec un film et la baaah ce n'est pas trop le rêve.
Parfois pompeux, parfois pertinent.
Les entretiens dans le film avec les personnages font même pensés à une parodie des "Inconnus".
Et puis le communisme et le marxisme bof bof.
L'oeuvre est inégale à mon gout mais, peut être que la raison est que je ne m'intéresse pas à la politique.
Cependant, on apprend des choses sous des angles différends.
Le film à quand même réussi à m'intéresser grâce à son style.
Rien à dire sur les acteurs, mais j'ai beaucoup apprécié la scène dans le train qui parait interminable, alors je dis bravo aux deux acteurs pour avoir mis autant de convictions dans des dialogues aussi riches.
Un film réservé aux spécialistes du sujet du film.
N'étant pas du tout intéressé par la politique, j'ai eu vraiment du mal à m'accroché au film. Je reconnais quand même les types de cadrage, typique à la nouvelle vague, le jeu des acteurs, et aussi parce que le film est considéré par beaucoup à un des déclencheur de Mai 68.
La Chinoise est un film étrange, expérimental, orienté à gauche, mais qui sait relativiser les idées les plus extrémistes, les remettre dans un contexte, ça n'est pas un film de propagande. Par contre il est évident que ce n'est pas un film facile d'accès, c'est très riche en idées qu'elles soient politiques ou cinématographiques, j'aime beaucoup la scène du train où la magnifique Anne Wiazemsky se confronte aux critiques de son projet. Ce n'est pas un film unilatéral.
Ca, c'est un Godard qu'on aime !!! Ne nous mentons pas ; certains de ses films sont pompeux, "mais comme c'est novateur et bien on crie au chef d'oeuvre". 1967. Ca se sent ; nous sommes davantage dans la veine de MASCULIN FEMININ que d'autres ovnis prétentieux que l'on peut connaître. Un peu politique, certes. Mais, ici, nous pouvons crier GENIE sans prendre peur. L'aspect engagé du film est servi par une mise en image, une bande-son, des situations savamment étudiées,...et souvent drôles. Ne parlons même pas des improbables décors ! Les scènes où Jean-Pierre Léaud et Anne Wiazemsky s'aiment et se détestent semblent presque parodier certains moments d'ALPHAVILLE. La révolution de mai 68 n'est pas loin. Et celle du cinéma, sur l'écran. DU ROUGE ! DU ROUGE ! DU ROUGE !
Godard essaye toujours de bousculé le cinéma et c'est bien. Les discours philosophique et politique sont intéressants mais à la longue le deviennent moins. Le manque d'une histoire et d'un scénario potable se fait ressentir. Le film est même ennuyant à plusieurs reprises, dommage !
Cette vision que nous offre Godard de la jeunesse parisienne maoïste des années 60 a, au delà de son aspect politique, de quoi diviser le public. Pour certains il est certain qu'elle doit apparaitre comme une prophétie des événements de mai 68 à travers une mise en scène expérimentale. Mais, à y voir de plus près, il semble ne s'agir que d'une approche bâclée et simpliste de l'endoctrinement de l'extrême gauche française dont le montage psychédélique est raté.
Pour voir "La Chinoise", il faut s'intéresser de très près au marxisme-léninisme et connaître les différents courants que cette idéologie a engendré (ce qui ne signifie pas forcément y adhérer), être relativement calé sur les événements que le monde a connu dans les années précédant 68 et accepter la réflexion ultra-militante d'un Godard pro-Maoïste afin de pouvoir remettre en contexte et comprendre cette oeuvre passionnante bien que souvent à la limite de la prétention (mais c'est la provocation qui veut ça !). Si vous ne remplissez pas les conditions suivantes, vous risquez très fortement de vous ennuyer. En effet, le cinéaste emblématique de la Nouvelle Vague avait à la fin de cette décennie des sixties laissé de côté l'aspect purement cinématographique de ses films pour leur faire prendre une tournure politique explicite qui aurait également pu faire forte impression sous la forme de pamphlets littéraires. D'éléments traditionnels, ce film ne possède pas : il n'est rien d'autre qu'une profonde réflexion, que dis-je méditation sur la philosophie et l'activisme d'extrême-gauche très en vogue à l'époque. Il faut le voir comme tel : les personnages sont face à la caméra pour des plans fixes de plusieurs minutes durant lesquels ils argumentent longuement des discours audacieux. Godard ne se sert ici que très rarement du visuel, quelquefois seulement pour illustrer violemment l'idéologie socialiste qu'il met en scène. En retrait, donnant parfois un sentiment de quasi-passivité, il remporte pourtant son pari, celui d'avoir retenu 90 minutes durant l'attention du spectateur, ranimant en lui les éternelles questions inaugurées un siècle plus tôt par Marx. Moins poétique que "Week-end" ou "Made in USA", "La Chinoise" est plus froid, plus proche de la réalité et semble se moquer de la fonction première du cinéma : faire rêver. Ou plutôt, il envoie valser la traditionnelle usine à rêves pour nous livrer inconsciemment ses fantasmes. Godard a plus d'un tour dans son sac.
Ce film est très intéressant et 40 ans après, même s'il semble un peu désuet sur certains aspecs, reste encore d'actualité. Les dialogues sont excellents, comme toujours dans les films de godard, et poussent inévitablement à la réflexion. On voit chez cette jeunesse, le désir de faire évoluer les choses, de tout transformer afin de construire un "monde plus juste". Mais on voit que cette utopie reste très abstraite à travers le fameux dialogue dans le train. Un film unique et original qui laisse une forte impression par son audace, son esthétisme. Quant aux acteurs toujours impeccables. Un film à voir, plutôt pour s'instruire et découvrir que pour se détendre.