Film de science-fiction, réalisé par Stanley Donen, Saturn 3 est un long-métrage possédant de belles qualités formelles mais une intrigue légèrement en deçà. L'histoire se déroule dans une petite station de recherche située sur un des satellites de Saturne, et nous fait suivre deux savants agronomes, Adam et Alex, qui se livrent à une série d'expériences en vue de résoudre les problèmes d'alimentation qui se posent sur la planète Terre, surpeuplée et polluée. Seulement, un jour, après trois ans de total isolement, un capitaine psychologiquement instable se présente à eux dans le but de tester un nouveau robot. Ce synopsis, qui n'est que le point de départ d'une situation qui va dégénérer, nous immerge pendant environ une heure et demie, dans un récit immédiatement prenant, même s'il baisse en intérêts par moments. Malgré une durée relative, celui-ci comporte tout de même quelques longueurs. De plus, certaines thématiques auraient gagnées à être plus poussées afin d'approfondir cet univers d'une belle créativité, comme le travail de recherche qui aurait mérité d'être montré. Malgré ces quelques défauts scénaristiques, le visionnage est prenant, notamment grâce à son ambiance clinique donnant l'impression que personne ne pourra être sauvé dans cet endroit éloigné et inhabité. L'ensemble est porté par des personnages appréciables, interprétés par une distribution trois étoiles entre Kirk Douglas, Farrah Fawcett et Hervey Keitel, sans oublier Hector, le robot possédant un cerveau en fibres humaines. Tous ces individus entretiennent des relations basées sur la suspicion et la menace, créant ainsi de la tension au fin fond de la galaxie. Ils sont soutenus par des dialogues de bonne facture. Sur la forme, la réalisation de Stanley Donen s'avère qualitative. Surtout, sa mise en scène évolue dans des décors en durs d'une grande richesse et d'une belle variété, permettant de crédibiliser cet endroit inimaginable. Ils sont clairement l'attrait principal du métrage. Les dédales éclairés aux néons donnent un rendu superbe. Dommage que tout ne soit pas à ce niveau de finition. En effet, les plans dans l'espace et les vaisseaux sont eux moins réussis. Certains effets spéciaux sont même dépassés. Mais l'esthétique globale reste bien travaillée, avec une mention spéciale concernant tout ce qui est robotique et mécanique permettant de donner vie aux machines. Seul regret, que l'aspect d'Hector soit si peu inspiré, en particulier au niveau de sa tête qui lui enlève toute trace de charisme. Ce visuel galactique est accompagné par une b.o. en parfait accord avec les images signée Elmer Bernstein. Ses compositions inquiétantes et étouffantes renforcent grandement l'atmosphère. Cette cohabitation spatiale forcée s'achève sur une fin satisfaisante, venant mettre un terme à Saturn 3, qui, en conclusion, est un film méritant d'être découvert.