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soniadidierkmurgia
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4,5
Publiée le 3 février 2014
Le thème des amants maudits est récurrent dans les cinémas japonais et chinois. Pour son deuxième film après le remarqué Shorgo rouge (1987), Ymou Zhang nous emmène dans la Chine des années 1920 où les clans familiaux très soucieux de leur pérennité mettent en coupe réglée les relations conjugales. Les frustrations nées de cette gestion des affaires familiales par un conseil d’anciens sont parfaitement décrites dans « Ju Dou » qui nous narre le destin tragique de deux jeunes amants prisonniers du propriétaire despotique et cruel d’une teinturerie qui les soumet à son unique volonté. L’un parce qu’il est son oncle adoptif (Yan Jin-Shan), l’autre parce qu’elle a été achetée pour donner un héritier mâle au riche propriétaire inquiet de la transmission de sa fortune. L’union de ces deux là était fatale comme dans un remake asiatique revu et corrigé du fameux « Facteur sonne toujours deux fois » de James M Cain. Dans les décors magnifiques de la teinturerie, lieu clos de toutes les tensions sexuelles, Zhang se délecte de mettre en valeur sa muse du moment, la sublime Gong Li qui n’a d’autre issue pour échapper à une mort certaine que de séduire le neveu de son tortionnaire. La tension monte encore d'un cran quand Ju Dou met au monde le fils de son amant et que le maître est devenu paralysé suite à une chute d'âne. S'engage un jeu pervers à trois où la vengeance des brimades subies devient la raison d'être du couple adultère. On commence dès lors à étouffer au même rythme que ces amants pris dans la nasse d'une relation impossible. Le coup de grâce nous est porté par Zhang quand le fils chéri qui a grandi, mutique et menaçant condamne à son tour la relation coupable de ses parents qu'il renie. Tout le drame que porte en lui "Ju Dou" est retranscris à l'aide d'un minimum de dialogues, passant exclusivement par le regard des acteurs magnifiques. Un grand film d'un réalisateur déjà en pleine maîtrise de son art dès son deuxième opus.
Zhang Yimou nous réjouit toujours, des films les plus anciens aux plus récents, et celui-ci est un ancien où l'on constate immédiatement la qualité des plans qu'il donne à ses films, les couleurs, les musiques...Gong Li est là pour donner toute la lumière à l'histoire par son immense talent. L'histoire est belle et semble bien être le reflet de ce qui se pratiquait (et se pratique toujours ?) dans les endroits les plus reculés de la Chine. Bravo et merci monsieur Yimou !
Peut être le plus beau film , complètement maîtrisé de Zhang Yimou et de son actrice fétiche Gong Li. La beauté des images est fabuleuse, chacune est un tableau, composée de couleurs sublimées par les lumières, l'éclairage, les prises de vue. Le cadre de la teinturerie ancienne des années 20 en Chine et en cela magnifique avec ses machines en bois , ses longs panneaux de tissus et ses bacs de coloration. Il y a aussi ce rythme lent, quasiment ralenti, qui apporte poésie, beauté, en particulier dans ce jeu tout en silence et nuances de Gong Li, au visage magnifique et à la beauté sensuelle. Gong Li est une actrice énorme et dans ce film , elle illumine chaque image malgré son rôle d'épouse achetée, maltraitée, puis d'amante, pour finir en amante maudite par son propre fils indigne. Au delà de la beauté et de l'esthétique, le thème social d'une Chine rurale aux valeurs ancestrales et traditionnelles est un thème récurrent chez Zhang Yimou avec toujours en lumière le sort et la place de la femme, plus objet et marchandise qu'être pensant et libre. Un film magnifique sur la Chine, le cinéma chinois et la mise en lumière de la sublime Gong Li par le talentueux réalisateur Zhang Yimou.
Moins social mais plus intimiste que son précédent long-métrage ("Le sorgho rouge"), Zhang Yimou signe une très belle romance dramatique shakespearienne d'une beauté formelle à couper le souffle. La base de ses futurs wuxiapians est déjà posée.
Un très beau film, qui raconte une histoire simple mais qui est à la fois puissante et tragique. Au fur et à mesure que le scénario se dévoile, on sent le destin, comme une forme de menace et de piège implacable, qui va se refermer sur ces deux amoureux fous qui sont obligés de se cacher des années durant, pour ne pas être condamnés à mort par la société dans laquelle ils vivent. Les acteurs sont excellents, même si par moments, c'est un peu trop surjoué à mon goût, mais c'est souvent comme ça dans les films asiatiques. Les images sont de toute beauté : filmé en 4/3, presque chaque plan du film pourrait être pris comme un tableau dépeignant la Chine des années 20.
Du grand art cinématographique par le maître Zhang Yimou. L'histoire âpre et dure est très prenante dans cette Chine des années 20 avec la sublime actrice Gong Li en épouse achetée et maltraitée par le vieux Yang Jin-Shan, propriétaire d'une fabrique de tissus qui va tomber amoureuse de son neveu. Elle est éblouissante dans ces décors incroyablement reconstitués d'une vielle fabrique de tissus. La réalisation est tout simplement géniale avec des plans, des cadrages et des lumières totalement maîtrisés. A voir absolument. 5/5
Après "le Sorgho Rouge", Zhang Yimou retrouve sa muse, la superbe Gong Li pour un drame magnifique situé dans la Chine des années 20. Un vieux teinturier a épousé une femme beaucoup plus jeune que lui dans l'espoir qu'elle lui donne le fils qui permettra à sa lignée de se perpétuer. Las, la belle ne tombe pas enceinte et le vieux la martyrise sans que le neveu n'ose intervenir. Bientôt ce dernier, succombe à la beauté de la jeune femme et lui fait un enfant ... qui fait le bonheur du vieil oncle ! Zhang Yimou mélange avec talent la noirceur des situations et les splendides couleurs des tissus. J'ai vu ce film à la télévision (il n'est pas sorti au cinéma) mais malgré cela il est d'une grande beauté formelle.
Pffff... ce film est ennuyeux au possible ! Pourtant le thème est fort et il m'attirait beaucoup mais le rendu m'a beaucoup déçu. C'est lent, je trouve que ça joue mal, que ça a mal vielli aussi mais surtout le personnage de l'oncle bourreau est très décevant ! Il ne fait pas peur, je le trouve plus bouffon qu'autre chose et au final je me suis ennuyé comme ça s'peut pas. Ark..
Zhang Yimou présenta en CO ( cannes 1991) " Ju Doù" ( il repartira la corbeille vide).
Moins connu que " Épouse et concubines" ( réalisé après) que "qu Ji" ( lion d'or à Venise) et " Vivre" ( grand prix à Cannes), " Ju Dou" ( le titre correspond au nom du personnage féminin) appartient néanmoins à la meilleure partie de la filmographie du cinéaste Chinois.
Porté par une photographie soignée qui joue sur les contrastes de couleurs ( le jaune domine la palette) , " ju Dou" est ( selon moi) desservi par un scénario dont le prétexte est trop peu développé.
Dans la campagne chinoise des années 1920, un riche teinturier épouse une belle et jeune épouse. Maltraitée par son conjoint elle se tourne vers son neveu.
Réflexion sur une société fermée à l'émancipation des êtres qui la composent, la répression sexuelle, le secret de famille qui peut entraîner les pires tragédies, " Ju Dou" présente (à mes yeux) son meilleur profil dans la dernière demi-heure.
Malgré la présence de Gong Li toujours charismatique, Zhang Yimou réalise ici un opus esthétique, certes pas dénué de qualités thématiques, mais qui manque de finition scénaristique.
A mes yeux " le sorgho rouge" ( son premier film) et surtout " Qu Ji, une femme chinoise " sont à ce jour, ses plus grandes réussites.
Comme toujours chez Zhang Yimou, on retrouve une image léchée et esthétique et les thèmes de la Chine rurale avec ses coutumes ancestrales. Gong Li est magnifique. Mais malgré cela, on a du mal à accrocher.
Avec son triangle femme-amant-mari en trop,on peut presque parler d 'une série noire style le facteur sonne deux fois version asiatique respectant les codes du genre même si l'histoire est très différente et le criminel n'est pas forcément celui auquel on peut penser à priori. Et si l' histoire n'a rien de vraiment originale bien que bien construite, par contre le film se distingue par le traitement esthétique qu'en fait Zhang Yimou. La beauté visuelle du film avec son travail remarquable sur les couleurs contraste avec force avec l' apreté du fond et la scène des funérailles ou dans une sorte rituel le couple maudit se jette sur le cercueil est particulièrement mémorable. L'autre point fort du film est son cadre que constitue une teinturerie qui permet à l'intrigue de se densifier dans un sorte de huis clos ou les tissus colorés vont jouer un rôle clé tant sur le plan esthétique que lors du dénouement. Un film mémorable plus pour ses qualités visuelles et esthétiques que pour son scénario ( même si la forme est indissociale du fond ,le traitement esthétique procurant de l 'intensité à l'histoire assez classique à la base)