Le dernier des irréductibles.
Dans le ciel, John W. Burns, dit Jack (Kirk Douglas), gardien de troupeaux, scrute, avec nostalgie, trois avions qui sont les nouveaux seigneurs des airs, en lieu et place des rapaces, perdus dans ce monde en pleine mutation. Les grands espaces ont fait place au bitume, et Jack est tout sauf un "macadam cowboy". Il est bien décidé à libérer son pote de toujours, Paul Bondi, incarcéré pour avoir aidé des Mexicains à traverser clandestinement la frontière. Pour le rejoindre dans sa geôle, il provoque volontairement une rixe. Rejoint dans sa cellule, Paul se retire du plan d'évasion, préférant laisser s'écouler les quelques mois qui le séparent de sa femme Jerri (Gena Rowlands). Parvenant à s'échapper, la poursuite impitoyable de Jack est menée, tambour battant, par le shérif Morey Johnson (Walter Matthau), qui emploie les grands moyens, dont la présence d'un hélicoptère, pour le traquer. La chasse à l'homme est lancée... Si le splendide "Impitoyable" de Clint Eastwood est qualifié de western crépusculaire, que dire alors pour décrire "Seuls sont les indomptés" ? Sur un scénario impeccable de Dalton Trumbo ("Spartacus" de Kubrick), qui a réalisé le traumatisant "Johnny s'en va-t-en guerre", David Miller rend le plus beau des hommages à l'homme de la plaine, désabusé face à la croissance exponentielle du parc automobile. La fin d'un mythe, de quoi y perdre son cheval pour cet anachronique, si désuet vis-à-vis de ces monstres vrombissants...