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Caine78
6 807 abonnés
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3,0
Publiée le 6 novembre 2013
Très mal accueilli lors de sa sortie, « Vivre libre » apparaît pourtant aujourd'hui très fréquentable. Oui, c'est patriotique, et non, ce n'est pas le meilleur film de Jean Renoir. Pour autant, au moins celui-ci a le mérite de nous raconter une vraie histoire, avec rebondissements, suspense et personnages forts à la clé, si bien que je me suis jamais ennuyé. Car si le début inquiète par sa dimension ultra-édifiante, lourde, larmoyante, voire assez prêchi-prêcha, Renoir nous rassure rapidement. La reconstitution est solide, le récit, à défaut d'être très original, bien mené et une réelle identification aux uns et aux autres est possible, les caricatures étant assez soigneusement évitées. Et puis soyons honnêtes : si le casting est excellent, de la sublime Maureen O'Hara en passant par George Sanders et Walter Slezak, ces derniers sont tous écrabouillés par l'immense Charles Laughton, livrant une fois encore une prestation absolument sensationnelle, ce qu'on appelle vraiment « crever l'écran ». Celui-ci nous offre même un monologue digne du « Dictateur », un poil longuet donc, mais suffisamment puissant pour que cela passe. Bref, pas de quoi se rouler par terre, mais un vrai bon film, habile et intelligent : à découvrir.
Troisième des six films que Renoir tourna en Amérique pendant l’Occupation, This Land is Mine exalte le patriotisme des français comme pour mieux les inciter à la Résistance. Charles Laughton s’offre un grand morceau de bravoure avec une tirade somptueuse à la barre du tribunal où son personnage (jusqu’ici lâche et craintif) a été conduit injustement avant de mourir en héros. Un film un peu trop manichéen de nos jours mais dans le contexte de l’époque, il état difficile de faire autrement. Terminons en disant que c’est quand même très curieux d’entendre des Français et des Allemands s’exprimer dans un anglais aux accents américains ! Un film qui n’ajoute rien à la gloire de Jean Renoir, réalisé sans génie, qui ressemble à un film de commande, ou plutôt d’auto-commande en quelque sorte….
Le grand Charles Laughton, absolument génial comme à son habitude, la belle Maureen O'Hara, en femme qu'on rêverait d'avoir aussi comme collègue de travail (et beaucoup plus d'ailleurs...!) et qui est adorable surtout quand elle a une petite larme à l'oeil, George Sanders, autre génie de l'interprétation dans un rôle un peu plus secondaire et l'excellent Walter Slezak pour une oeuvre râtée et complètement à côté de la plaque. Que les films de propagande de cette époque soient assez naïfs, c'est concevable d'autant plus qu'il était impossible d'imaginer le degré d'horreur qui règnait en Europe, mais autant d'aveuglement c'est scandaleux. D'autant plus scandaleux que c'est un français qui est derrière la caméra, qui plus est a qui l'on doit des oeuvres d'une lucidité exemplaire comme "La Grande Illusion" et "La Règle du jeu", qui aurait franchement du avoir plus de jugeote sur la situation de son pays, et dont il a co-écrit le scénario avec Dudley Nichols, à qui on devait ceux des meilleurs films de John Ford et d'Howard Hawks et qui était donc pourtant loin d'être un manchot. Il est tout à fait compréhensible que la France après la Libération est très mal accueilli le film. L'exemple le plus éloquent de ce manque total de crédibilité est la scène où un nazi fuit sous la force d'un discours exaltant la Résistance. Un film indigne de la part de Jean Renoir qui aurait mieux de s'abstenir de le réaliser.
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3,5
Publiée le 11 août 2013
Malgrè la situation internationale, les Etats-Unis continuèrent à produire pendant la guerre un nombre considèrable de films, souvent avec l'aide de rèalisateurs ètrangers attirès par les fastes de Hollywood ou venus se rèfugier en Amèrique pour fuir le conflit, comme c'est le cas de Jean Renoir! En 1943, le cinèaste tourne un bien beau film psychologique sur la Rèsistance française avec Charles Laughton, Maureen O'Hara, George Sanders et Una O'Connor qui mèrite d'être citèe car il est difficile de l'oublier sous les traits de Mrs Lory, la mère du professeur qui combat ouvertement les envahisseurs nazis avec un amour absolu pour son fils! Dans la France occupèe, Laughton campe avec un naturel confondant un instituteur (il faut le voir terroriser dans un abri anti-aèrien) qui refuse tout engagement politique et qui semble accepter le gouvernement de Vichy! Un jour, ce cèlibataire endurci est accusè d'avoir tuè un collaborateur en la personne du fiancè (Sanders) d'une jeune fille (Maureen O'Hara) dont il est amoureux! Analyser, sans trop dèvoiler le mètrage n'est pas chose facile, car il y a des choses à dire, mais Laughton prendra conscience en plein tribunal de la situation du peuple français et n'hèsitera pas à faire un discours très accusateur contre l'occupant et ceux qui le soutiennent! Mais à quel prix ? "This Land is Mine" est une oeuvre qui ne manque pas de qualitès et de force de conviction, même si l'hèroïsme à dix mille kilomètres est facile! Son hèros du film est un parfait couard! il a peur des Allemands, et il en a bien raison! Contrairement aux rèsistants californiens, il essaie de passer inaperçu! il se compromet en sauvant la vie d'un rèsistant et deviendra un hèros malgrè sa peur! Les vrais hèros sont modestes! Mais encore une fois à quel prix [...] Renoir jette un pont entre la France et Hollywood et devait tourner en 1944 "Salute to France" mais ça c'est une autre histoire. « Goodbye, Citizens »...
Réalisé après « The Amazing Mrs. Holliday » pour lequel Renoir n’a pas été crédité, « This Land Is Mine » s’adresse avant tout aux citoyens américains, une grande partie d’entre eux étant réticents à cette époque, pour engager massivement les troupes en Europe. Donc notre cinéaste national s’attaque à son tour à la défense de la vieille Europe en réalisant une espèce de manuel de « la résistance aux nazis pour les nuls ». Fritz Lang l’a brillamment fait, pourquoi pas lui ? Sauf que « Hangmen Also Die » est un grand film, mais pas « This Land Is Mine », malgré un casting très supérieur avec Charles Laughton, Maureen O’Hara et George Sanders (excusez du peu). Ce casting dirigé de main de maître offre quelques grands moments comme la prise de conscience de George Sanders et l’acte qui s’en suit, les doutes de Maureen O’Hara et surtout la tirade finale sublime de Charles Laughton (qu’il aurait lui même écrit avec Renoir et Nichols). En ajoutant quelques seconds rôles bien tenus, malgré un numéro incongru de Una O'Connor qui semble appartenir à un film de John Ford, l’ensemble de manque pas de qualité. Quant au scénario, il faut attendre la dernière demie heure pour que le film prenne un tournant inquiétant. La faute à une Wehrmacht de pacotille et l’absence complète de la SS et de la gestapo. Le clou de l’inconséquence étant atteint, lorsque le héros appelle à la résistance en plein tribunal poussant un officier allemand à le quitter sous la pression de l’humiliation. Même chez Disney ils n’auraient pas osé.
Une représentation intéressante de l'occupation, au ton assez atypique - on y retrouve autant Renoir que le cinéma américain des années 40. Cette alchamie convient parfaitement à Charles Laughton, impressionnant.
Un film de propagande de Renoir reste un film de Renoir Bien sur, "le Patron" , qui s’était enfui aux E.U n’était pas franchement le mieux placé pour parler de l'esprit de Résistance, ce qui vaudra au film lors de sa sortie en France après-guerre un purgatoire critique parfaitement injuste. Car le film dans une mise en scène d'une grande sobriété fait bien mieux que de de jouer la partition du patriotisme organique.Il interroge d'avantage les conditions de la Collobaration rendue possible partout comme l'explique un officier Allemand par ces braves gens qui suivent leur intérêt personnel "honnêtes" à défaut d’être intelligents. A noter qu'à l'habituel traitement égalitaire de ses personnages "ou chacun à ses raisons" Renoir pour l'occasion substitue sans justifier la collaboration, la duplicité de toute personnalité. Mais s'il ne doit exister qu'une seule bonne raison pour voir le film ,la composition d'une Maureen O'Hara flamboyante et d'un Charles Laughton sur orbite, est largement suffisante.
Vivre libre est un très beau film sur l'occupation allemande et la résistance dans un village français (?). Jean Renoir nous livre une réalisation maîtrisée et talentueuse au service d'une oeuvre pourtant mineure et mal aimée à sa sortie en 1946. Les acteurs sont pour beaucoup dans l'émotion puissante que dégage ce film. Charles Laughton, que je découvre ici, est formidable d'intensité et me rappelle beaucoup Michel Simon. Son monologue à la cour de justice est pour moi un très grand moment de cinéma. La sublime Maureen O Hara transcende ce film de son aura et de son jeu tout en finesse. Enfin, George Sanders retranscrit à merveille le collabo rongé par la culpabilité. Je retire juste un point pour la légèreté dommageable qu'a choisi Jean Renoir pour dépeindre la réalité de cette époque. Tout à l'air aseptisé, sans réel danger alors que la réalité était toute autre. Mais, je ne boude pas mon plaisir d'avoir tout de même visionné une perle d'un cinéma aujourd'hui disparu. This land is mine est de la veine d'un To be or not to be et mérite grandement d'être découvert et apprécié à sa juste valeur.
Jean Renoir à Hollywood n'oublie pas d'où il vient et il réalise un excellent film antinazi de résistance contre l'occupant avec aussi un grand Charles Laughton comme toujours, certainement le plus grand acteur britannique. Maureen O'Hara est aussi radieuse comme toujours. Georges Sanders joue le rôle d'un patron français collaborateur et anti-syndicat. Renoir réalise un très grand film politique à Hollywood.
Un film a voir ou à revoir Il y aurait beaucoup de leçons à tirer actuellement bou la justice et le droit ne sont pas les mêmes selon que vous soyez puissants ou misérables.
"Vivre libre", est un très beau (bien que très étrange) film. Le titre n'est pas trompeur, c'est bien un film sur la résistance, mais plutôt sur sa définition théorique que sur la "Résistance Française" de la deuxième guerre mondiale. Pourtant le film traite bien de cette période et de ces hommes, mais il semblerait qu'en 1943 Renoir ne dispose ni d'assez de recul ni de beaucoup de faits pour en faire un film historique crédible, (de surcroît quand ce sont des Américains qui incarnent ces résistants, dans les décors en carton pâte d'une ville moyenne (nous ne saurons pas exactement laquelle)). Le film aurait été mal reçu à sa sortie et ce n'est pas étonnant: l'occupation est risible, les collaborateurs caricaturaux, les Allemands très bonhommmes et compréhensifs, et les résistants eux-mêmes un peu ridicules. Il me semble surtout que l'occupation n'a qu'un très petit rôle dans ce film qui se concentre sur la relation franco-française, entre collaborateurs et résistants. Les anti-héros sont nombreux, le personnage principal, résistant presque malgré lui. Le film dénonce beaucoup la complaisance des pouvoirs en place et la facilité avec laquelle il s'accomodent des Allemands, il ne donne pas une image très reluisante des Français dans la guerre. Il insiste tout de même entre les relations qui existent entre l'engagement et le sentiment (qu'il soit amoureux, patriote, ils se confondent ici). Le scénario ne manque pas de ficelles hollywoodiennes, mais il est clôt par 10 minutes lumineuses, par une définition bouleversante du courage et du patriotisme.