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aragorn-cool
4 abonnés
96 critiques
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4,0
Publiée le 2 septembre 2017
Le genie du mal est un polar inspiré du meme crime qui a choqué les Etats Unis en mai 1924 (l'affaire Léopold et Loeb ) que la corde de Hitchcock. Ce polar très noir analyse et développe parfaitement la psychologie des deux meurtriers, leurs relations, leur motivations et cela donne un film qui vous fait froid dans le dos car le deux jeunes hommes sont non seulement de la haute societé mais de plus tres intelligents et cultivés et leur motivation est sinistre. L 'image est filmée avec beaucoup d'élégance, sans rentrer dans l'image gore et tape a l'oeil. Le tout donne un film tres bien réussit, tres sombre et plus abouti encore que la corde (film que j'ai beaucoup aimé)
Le sujet a inspiré plusieurs films sans grande réussite. imprégnés par la personnalité des personnages principaux ces films sont froids et verbeux. On a droit en plus ici à une plaidoirie interminable de Welles.
Déjà le film d'Hitchcock sur la même affaire n'était pas génial , mais celui-ci l'est encore moins !.Et la plaidoirie d'O.Welles à la fin du film est un véritable supplice .
Richard Fleischer est décidément très intéressé par les affaires criminelles macabres ! Près de 10 ans avant de sortir « The Boston Strangler » et « 10 Rillington Place », il livrait avec « Compulsion » sa vision d’un célèbre fait divers des années 20. A savoir l’affaire Leopold et Loeb. Deux étudiants américains brillants issus de bonnes familles, convaincus que leur intellect supérieur leur donnait le droit de commettre un meurtre, à condition qu’il soit parfait. Un sujet qui a également inspiré le « Rope » d’Alfred Hitchcock. « Compulsion » démarre de manière étonnante, le meurtre sordide n’apparaissant pas à l’écran. On s’intéresse donc directement à l’enquête de police, et à la manière dont nos assassins seront confondus puis jugés. L’ironie étant que c’est une erreur grossière qui alerte les enquêteurs sur ces soi-disant génies. Le film bénéficie en premier lieu de ses excellents interprètes. Dean Stockwell et Bradford Dillman campent à merveille ces étudiants imbus d’eux-mêmes et détraqués. Fleischer trouve le bon ton entre leur arrogance suprême qui les rend détestable, et leur entourage qui les rend humains. Et bien sûr, il y a Orson Welles. Qui n’apparait que dans le dernier tiers, jouant un ténor du barreau, mais qui est impérial. Ensuite, le scénario est particulièrement malin. Outre le fait qu’il reflète l’intelligence de nos deux anti-héros et leurs combines avec la police, il montre aussi les techniques sournoises du procureur. Et il aborde le thème de la peine de mort, à travers un vibrant plaidoyer dans son dernier acte. Enfin, la mise en scène de Richard Fleischer est très inspirée. Propre et élégante dans la plupart des séquences, elle s’essaie à quelques plans très originaux, à base de reflets et illusions.
Sans doute une des plus grandes réussites de Richard Fleischer ( "soleil vert", " les inconnus dans la ville"), " compulsion" dans son titre original, est une réflexion sur l'origine du mal.
Tiré d'un fait divers qui fût traité par Hitchcock dans " la corde", mais plus accompli (selon moi) que l'opus du cinéaste anglais, le film inspira aussi, pour la partie du procès, Justine Triet dans sa conception de "anatomie d'une chute" palme d'or à Cannes 2023.
A Chicago, deux brillants fils de familles richissimes décident d'accomplir un meurtre parfait et gratuit. Mais ils commettent une erreur.
Fleischer aborde aussi le thème de l'absence de rapport entre le niveau d'intelligence, d'étude et celui de la maturité émotionnelle ( ici associé à un trouble aigüe de la personnalité).
On notera que l'inspiration revendiquée par les deux criminels, de la philosophie de Nietzsche comme arrière fond intellectuel de leur méfait, dénote d'une interprétation fautive et malheureusement assez répandue encore de nos jours, de la notion de "surhomme" et de celle de " volonté de puissance".
Adapté de l'affaire Leopold and Loeb, qui avait déjà inspiré très librement le père Hitchcock pour "La Corde", où deux fils de riche famille ont eu la fâcheuse idée d'interpréter à leur manière les théories du surhomme de Nietzsche en commettant un acte lâche et abominable. En tous les cas, on a la preuve que les "surhommes" peuvent faire d'énormes bourdes en oubliant par exemple une paire de lunettes sur les lieux du crime. Mais pour en revenir au film, il y a quelques petits défauts qui s'appellent "longueurs" dans les deux premiers tiers du film et l'influence du personnage de Bradford Dillman sur celui de Dean Stockwell est rendue peu crédible. Mais le dernier tiers, avec l'apparition du géant Orson Welles dans le rôle de l'avocat de la défense, vaut son pesant d'or avec en clôture un des discours les plus justes, les plus percutants, que l'on puisse faire contre la peine de mort, qui n'excuse en rien (au contraire même !!!) l'acte des accusés mais qui remet en cause intelligemment l'utilité d'exécuter un meurtrier. Au final, malgré ses défauts difficile de passer à côté de ce film grâce à la pertinence de son propos.
On va parler du génial Orson Welles qui porte le film, son réquisitoire tourne à la grande scène de théâtre, il nous transporte, il nous retourne pour ensuite nous mettre à terre, il s’agit du seul et de l’unique sujet du film : la peine de mort.
La machination des deux étudiants est cousue de fil blanc et leur prestation n’a rien d’extraordinaire, trop de grandiloquence et d’impertinence pour Artie et trop de mal-être pour Jade. Ils sont fadasses, pas assez d’envergure pour le machiavélisme, leur plan diabolique est bâclé et trop vite mis sur le tapis, l’angoisse ne prend pas son temps pour nous faire ressentir de l’aversion pour ces deux gamins.
Le film commence avec le procès et ce sera un souvenir mémorable, le monologue d’Orson Wells, la qualité du texte, la dextérité et la fatigue de cet avocat qui va au delà du crime commis. Il se bat pour arrêter la machine des pendus. On retient aussi la qualité d’écriture du dialogue. Un film qui doit faire partie de notre patrimoine pour la cause défendue.
Richard Fleischer reste un réalisateur incontournable mais selon le scénario. Celui-ci est très bien écrit mais le mystère et l’angoisse ne sont pas au rendez-vous.
4 554 abonnés
18 103 critiques
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0,5
Publiée le 16 juin 2021
En regardant Le Génie du mal près de 50 ans après sa réalisation il n'est peut-être pas surprenant qu'il soit rempli d'idées éculées qui ont été utilisées un millier de fois depuis dans des films. L'avocat de la défense au franc-parler et à la personnalité excentrique qui présente un dossier apparemment sans faille contre ses clients. Les coupables qu'on nous fait aimer et détester en même temps jusqu'à la salle d'audience chaude et étouffante. Nous avons déjà vu tout cela mille fois mais en beaucoup mieux. Dean Stockwell offre la meilleure performance du film même si cela ne veut pas dire grand-chose. Welles joue le rôle qui l'a rendu célèbre mais ici il le fait sans aucun beaucoup d'effort ou semble-t-il sans beaucoup d'intérêt car il se contente de suivre sa routine éprouvée. Tous les autres personnages n'inspirent aucun intérêt réel ni aucune sympathie au public. Il manque les points dramatiques clés qui auraient fait un film beaucoup convaincant et réaliste même pour la fin des années 50 lorsqu'il a été réalisé...