J'ai longtemps vu Thierry Lhermitte comme un acteur éminemment surcoté ; en l'espace de 3 films aussi hétéroclites que "Quai d'Orsay", "Elles n'oublient jamais", et "Une affaire privée", donc, l'inoubliable Popeye est bien remonté dans mon estimé.
Dans ce polar de Guillaume Nicloux, Lhermitte interprète un enquêteur privé blasé et j'men foutiste, quelconque tendance minable, qui atterrit dans une affaire bien pourrie, un "banal" cas de disparition, qui va le mener dans une sombre histoire où chaque protagoniste semble vouloir dissimuler quelque chose.
Entre fausses pistes et vrais mensonges, notre privé - qui n'a rien de Sam Spade ou Philip Marlowe - va devoir trier les informations, les témoins et les suspects, dans une galerie de personnages hauts en couleurs (Darroussin amateur d'échangisme, Cornillac gérant de boîte homo, Diffenthal travelo, Le Bihan culturiste bas de plafond etc...).
Pour corser le tout, sa vie sexuelle, mécanique mais pas simple, complexifie la situation avec l'irruption torride de la môme Cotillard, meilleure amie de la disparue...
"Une affaire privée" (2001) est un polar français de très bonne facture, car il respecte les codes du genre en les renouvelant, et j'ai beaucoup aimé le principe que le spectateur en sache autant, ni plus ni moins, que le héros enquêteur, et doive comme lui démêler le vrai du faux dans cette affaire où le mystère est savamment distillé.
De plus Nicloux nous offre un montage audacieux, un casting royal, et s'il n'était ce final bâclé (à la fois mal amené, peu crédible et aisément devinable), je classerais son film dans les petits chefs d'œuvre du genre. Je reste très curieux de découvrir la suite de sa trilogie.