le dilemme des films de niches, c'est qu'on a du mal à pouvoir émettre une critique un tant soit peu objective. Entre les budgets limités, les choix artistiques libérés, le coté artisanal, les excès de style, et l'idée de se faire sa place dans ce monde impitoyable, on se risque à distinguer le film sincère du produit de tâcheron opportuniste.
Bon, l'histoire déjà, il n'y en a pas, ou alors un lambeau auquel on ne comprend rien de toutes façons, mais qui rappelle vaguement "Highlander" avec des personnages qui passent leur temps à se combattre à travers les âges, pour une fille à priori, mais aussi et là c'est plus obscur, pour le désir de passer dans le monde des ténèbres. Comprenne qui voudra!
A partir de ça, se greffe une forêt de résurrection (unique lieu de tournage), des morts-vivants (enterrés ça et là auparavant par un gang de yakusa), les yakusa justement, d'une crédibilité de haute volée (LoL), puis deux détenus dont l'un vient d'un autre temps, mais ne s'en souvient plus, une fille qui a oublié qu'elle fut la femme du détenu venu d'un autre temps dans cet autre temps, des flics en civil dont le comportement est du ridicule le plus absolu. Et puis le samouraï... en blouson avec une mallette, qui vient se venger, mais on aura oublié de quoi.
Tous les acteurs caricaturent leur rôle à foison, La réalisation de son coté se fait remarquer par une alternance de plans - de personnages fixes - qui durent, durent... sans doute pour se concentrer sur la voie du samouraï, du juste ou du ténébreux... et de scènes de combats "à la découpe" frénétiques ou hystériques - c'est selon - qui meublent plus des trois quarts du film. Avec une constante de la part de la caméra qui n'arrête pas de gesticuler à en donner parfois le vertige.
Le point fort du film ne sera pas la densité de son scénario, que l'auteur aura flegmatiquement tenté d'étoffer par un imbroglio peu probant. Mais ça gicle, ça explose et ça dégobille durant deux heures dans un mélange assez jouissif de grand n'importe quoi scénaristique, de mise en scène et de jeu foutraque, mais aussi de scènes de combat bien réglées et dynamiques. De fait on est pas loin de l'essence d'un manga genre "Dragon ball Z". Au final, c'est crétin, c'est de la pure défonce gore, c'est Z justement et ça le revendique. Qui plus est c'est japonais. Il y a un public fidélisé. Pourquoi se priver donc.