Le documentaire de Nicolas Philibert, Etre et avoir, faisait partie de la sélection officielle de l'édition 2002 du Festival International du Film de Cannes. Le film était présenté hors-compétition.
Dans Etre et avoir, les enfants se sont très vite habitués à la présence de l'équipe technique : "Evidemment à la récré, si nous n'étions pas en train de filmer, nous devenions leurs copains. Mais dès que la classe ou le tournage reprenait, fini de rigoler. Ils ont très vite appris à faire le distinguo".
Les enfants de Etre et avoir ont évidemment accepté tout de suite d'être filmés par Nicolas Philibert. L'instituteur, tout d'abord étonné par le sujet du film, a également donné rapidement son accord. Quant aux parents des élèves, ils se sont montrés tout de suite enthousiastes. Nicolas Philibert a d'ailleurs du leur rappeler que leurs enfants "ne seraient pas filmés à part égale, ni montrés dans les situations les plus gratifiantes".
Nicolas Philibert a connu de nombreux problèmes d'ordre technique pendant le tournage de Etre et avoir. Ayant choisi de ne pas ajouter d'éclairage, la marge d'erreur pour le point était inexistante. De même, la prise de son s'est révélé assez périlleuse puisqu'un seul homme couvrait l'ensemble de la classe, ne sachant jamais à l'avance qui allait intervenir. Enfin, pour l'image, il a fallu surveiller qu'on ne voit pas les reflets de l'équipe technique dans les fenêtres ou sur le tableau.
Nicolas Philibert a choisi l'établissement scolaire de Saint-Etienne sur Usson pour réaliser son documentaire Etre et avoir. Il explique ce choix : "J'ai (...) commencé par déterminer une région, le Massif Central, parce que je voulais situer le film dans un secteur de moyenne montagne, où le climat serait rude et l'hiver difficile. Par ailleurs, il me semblait essentiel de trouver une classe comportant un effectif réduit (...), de sorte que chaque enfant soit identifiable, et puisse devenir un "personnage" du film (...). Et puis, tant qu'à faire, si la classe pouvait être spacieuse, lumineuse (...), et si les enfants avaient de bonnes têtes, cela n'était pas de refus".