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Yaes
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5,0
Publiée le 24 juillet 2021
Voilà, paraît-il, le film de commande qui a sauvé son réalisateur et sans lequel nous n’aurions pu admirer ses films à la fois si pervers et stylisés, mais qui reflètent toujours le côté le plus sombre de l’âme humaine. Car, de Sympathy for Mr. Vengeance (2 002), premier chapitre de sa trilogie consacré à la vengeance, à Mademoiselle (2 016) variation d’une audace érotique folle, surtout pour un film asiatique, autour de la manipulation amoureuse et sociale, il ne nous aura épargné aucun travers. Tous ces éléments (le drame, la manipulation, la vengeance, l’honneur) se retrouvent déjà dans JSA, film d’enquête militaire à l’atmosphère pesante et à la mise en scène ultra-stylisée. Revoir le film 20 ans après permet de se rendre compte à quel point ce réalisateur est capable de se renouveler. A l’instar d’un Martin SCORCESE, fort de ses obsessions qui se retrouvent au fil de son œuvre, il n’en renouvelle pas moins sa mise en scène à chaque fois, en fonction, de l’histoire, des personnages et, surtout, des décors, véritable maniaquerie du cinéaste et qui constituent des personnages à part entière de ses films. Reportez-vous à ses passionnants commentaires audios et vous verrez la minutie avec laquelle est choisi le moindre motif de papier peint. Dans JSA, il faut distinguer le présent et son enquête, aux couleurs vives et à la caméra mouvante, et le passé, à travers des flash-backs aux couleurs plus ternes avec plus de plans fixes, mais filmé comme un drame romantique puisqu’il parle d’amitié aussi virile qu’interdite entre le nord et le sud. Il s’agit là d’un symbole extrêmement fort dans une société séparée par la guerre, sachant que le mystère qui aboutit à l’enquête peut la déclencher à tout moment. L’assemblage de ces deux parties et le final à ne rater sous aucun prétexte présentent un drame une Histoire, un peuple et des personnages on ne peu plus communs tous coupés en deux à l’image de leur pays et perdus dans leur propre dualité.
Si dans mon esprit « Memories of Murder » planait largement au-dessus de tous les autres longs métrages coréens qui l'ont suivi, je dois admettre que maintenant que je l'ai vu, « Joint Security Area » le rejoint à mon sens au panthéon des plus grands films du Pays du Matin Calme. C’est en effet l’un des rares longs métrages à cumuler toutes les qualités du cinéma coréen sans être affecté par ses défauts.
« JSA » est un film multiple, comme tout film coréen qui se respecte. C’est tout d’abord un long métrage politique, qui dépeint la tension inouïe qui règne entre les deux Corée, et plus encore au sein de cette fameuse Joint Security Area, zone commune de sécurité administrée par l’ONU, à la frontière des deux états. On peut aussi qualifier ce long métrage d’œuvre de mémoire, tant il rend hommage aux habitants et aux soldats de ces deux pays, traumatisés par cette blessure intime qui déchire une même nation en deux.
C’est également un film policier : un crime a été commis dans cette zone, mais personne n’arrive à l’expliquer. Il y a des coupables potentiels, mais on ne sait pas expliquer leur acte, et les deux pays cherchent à étouffer l’affaire au plus vite. Une enquêtrice helvético-coréenne est alors dépêchée sur place pour dénouer le fil de l’affaire. Mais très vite, elle comprend qu’elle ne doit pas faire de vagues et chercher moins la vérité qu’à clore tout débat qui pourrait s’envenimer. « Ici on préserve la paix tout en cachant la vérité ! » lui indique son responsable.
De plus, « Joint Security Area » est un véritable thriller. En choisissant une structure fondée sur de nombreux flashbacks, Park Chan-wook fait monter régulièrement la tension et nous place à la fois dans les yeux de l’enquêtrice, troublée par cette histoire incompréhensible et violente, et dans la peau des différents protagonistes, qu’on voit vivre de façon insouciante alors que l’on sait que leurs jours sont comptés.
Pour finir, et c’est ce qui fait sa véritable force, « JSA » est un film humaniste. Ce long métrage est profondément touchant, Park Chan-wook parvient à faire résonner en nous la douleur d’un peuple et la joie de potentiels ennemis qui se retrouvent par-delà leurs différences. Il lui faut passer par les différentes composantes de ce film pour en arriver là, mais c’est bien l’émotion qui a le dernier mot, démultipliée par les différents enjeux esquissés par le réalisateur.
Ainsi, on s’attache complètement aux 4 personnages principaux, très bien écrits et magistralement interprétés par des acteurs talentueux. Une fois de plus, Song Kang-ho semble encore un cran au-dessus de ses collègues, avec un rôle puissant et un jeu impressionnant de charisme, tout en retenue. Park Chan-wook joue avec brio des différents registres, alternant comique et tragédie, faisant passer le spectateur par différents états, avant de l’achever par la scène finale, belle à pleurer.
Un ami, qui m’a incité à regarder ce film, me disait que c’est un film de Park Chan-wook à part, peut-être le meilleur pour découvrir son cinéma. Il avait raison, et je dois dire qu’il restera peut-être le seul film de ce réalisateur à véritablement emporter mon adhésion. Mais plus encore, « Joint Security Area » me semble la meilleure porte d’entrée pour découvrir le cinéma coréen. C’est un film de très grande qualité, extrêmement ambitieux et totalement réussi, avec un scénario en béton armé, une réalisation inspirée et des acteurs géniaux. Je ne peux donc que vous recommander vivement ce superbe long métrage.
Avant de se lancer dans sa trilogie de la vengeance, Park Chan-wook réalisait en 2000 « Joint Security Area ». Un film sur les tensions entre les deux Corées, qui connut un gros succès à l’époque (au moins localement). Il raconte l’histoire d’une enquête réalisée par une commission neutre, après une fusillade dans la zone démilitarisée. Celle-ci a coûté la vie à deux soldats du Nord, et personne ne s’accorde sur son déroulement… Ne vous laissez pas berner par l’introduction, qui laisse penser que l’on va avoir affaire à un thriller militaire avec un soupçon de « Rashomon ». Car « Joint Security Area » est en fait une histoire d’amitié, traitée avec tendresse et humour, sur fond de tension intercoréenne. Malgré quelques éléments sombres qui rappellent la dure réalité du conflit (les deux pays sont techniquement toujours en guerre), cette relation chaleureuse, qui s’établit entre des hommes que tout oppose a priori, apporte une lueur d’espoir dans un environnement très hostile. A tel point que l’enquête passe totalement au second plan… ce qui n’est pas un mal, ses personnages étant peu attachants, et pas forcément toujours bien joués (surtout en ce qui concernent les acteurs Occidentaux). Heureusement, les protagonistes soldats sont eux très intéressants, et campés par des interprètes convaincants. Lee Byung-hun et Song Kang-ho perceront d’ailleurs avec leur rôle respectif, devant des acteurs majeurs de la nouvelle vague du cinéma coréen des années 2000. Et si visuellement le film est moins remarquable que d’autres œuvres coréennes des années 2000 (dont celles de Park Chan-wook), il compte tout de même son lot de scènes efficaces, avec quelques audaces graphiques.
C’est grâce à « JSA – Joint Securtiy Area », son troisième long métrage que Park Chan-wook est devenu un réalisateur important en Corée du Sud. La consécration internationale viendra trois ans plus tard avec « Old Boy » Grand Prix au Festival de Cannes en 2004. La JSA est une zone sous contrôle de l’ONU créée en 1953 dans le cadre de l’armistice de Panmunjeom mettant fin à la guerre de Corée. Le film inspiré d’un roman de Park Sang-yeon, prend la forme d’un thriller raconté en flash-back. Deux soldats nord-coréens ont été tués dans la zone par un soldat sud-coréen qui prétend avoir été kidnappé. L’incident diplomatique est d’importance. La zone étant sous la surveillance de la Commission de Supervision des Nations Neutres dirigée par la Suisse et la Suède, celle-ci délègue sur place une émissaire suisse d’origine (Lee Young-ae) coréenne afin de tenter d’apaiser les tensions. Elle procède à des interrogatoires qui vont progressivement livrer une toute autre explication du drame. Park Chan-wook montre de brillante manière comment la petite histoire finit toujours par trouver une lézarde pour s’infiltrer dans les murs « infranchissables » érigés par la grande histoire. Ici, l’amitié née du hasard entre quatre soldats des deux camps trop heureux de constater que par-delà les régimes politiques qui normalement les opposent, ils sont fabriqués du même bois. Le réalisateur maîtrisant parfaitement son sujet montre de manière subtile mais explicite qu’au-delà des différences idéologiques, le progrès technologique qui avance à grand pas de l’autre côté de la frontière, éveille la curiosité, voire l’envie chez les deux soldats vivant sous la dictature communiste.spoiler: Les rencontres se multiplient faisant oublier le danger. Jusqu’à ce que l’incident éclate. Durant sa survenue et dans sa suite, l’individualisme qui sévit au Sud aura des conséquences fâcheuses. Si l’exercice innovant mené par le jeune réalisateur est convaincant, on pourra malgré tout regretter que celui-ci ait tout d’abord éveillé l’intérêt grâce à la perspective d’une enquête sous haute tension pour ensuite l’abandonner au profit d’un récit assez convenu en flash-back forcément moins captivant. L’ensemble est toutefois de bonne tenue avec des acteurs particulièrement convaincants, notamment le très séduisant Lee Byung-hun et le chaleureux Song Kang-ho devenu peu de temps après l’acteur fétiche de Bong Joon-ho (« Memories of murder », « The host », « Snowpiercer le Tranceperceneige », « Parasite ») tout en continuant de travailler régulièrement sous la direction de Park Chan-wook.
Ce film se déroule dans la zone militaire séparant la Corée du Nord et la Corée du Sud. Deux soldats nord-coréens ont été retrouvés morts, ce qui crée des tensions entre les deux pays. Une jeune suisse est chargée de l’enquête. Le problème c’est que, selon le camp qu’elle interroge, la version est totalement différente et ne colle pas du tout avec les éléments de l’enquête. Le film est vraiment bien fait car on nous montre toutes les versions qui s’opposent, puis on remonte le temps pour comprendre l’origine réelle de ce qu’il s’est passé et ce qui a amené les personnages vers ce dénouement. Cela fait monter la tension tout au long du film jusqu’à cette scène tant attendue où on comprend enfin ce qu’il s’est passé (même si finalement on en apprend jusqu’à la dernière minute). Petit regret sur cette scène un peu trop rapide pour capter tous les détails. La narration est dynamique avec ces différents points de vue, ainsi que les aller-retours passé / présent. Les personnages sont attachants et l’histoire est même touchante. On cerne la difficulté de ce conflit où les habitants d'un même pays s’opposent alors qu’ils sont pourtant si proches. C’est très particulier et très intéressant. Les plans sont très esthétiques, c’est soigné en termes de décors, de costumes, de mise en scène. La musique participe beaucoup à l’ambiance.
Un très beau de film de Park Chan wook sur cette frontière séparant ce qui était un seul pays en 2. Je m'étais préservé au maximum de toute info concernant ce film en attendant de le voir, ce qui a d'ailleurs été possible grâce à une superbe édition de Larabbia. Et j'ai été cueilli par cette histoire dont je ne m'attendais pas. Un film à voir.
Park Chan-Wook signe ici un film un peu plus consensuel que ses futur réalisations, mais on ressent quand même que ce n'est pas n'importe qui derrière la caméra. J'ai eu un peu de mal à rentrer dans le film, et à comprendre bien qui était qui, mais très vite tous devient claire et quand le flash-back centrale du film débute on ne décroche plus, on s'attache très vite a ces quatre personnages tous remplie tous remplie d'humanité. C'est un film sur l'humain et sur l'amitié. Un sujet très sensible qu'est le conflit entre les deux Corée, traité de façon brillante sans sentimentaliste a outrance, c'est aussi un film dur et sombre sur l'état actuel de ces deux états et des gens qui le peuple. JSA nous montre le conflit que peut avoir chaque soldat au fond de lui, "pourquoi haïr ou combattre des frères pour des raison qui noues dépasse et ceux depuis des générations entière ?" Une belle intrigues, des acteurs très juste et une mise en scène exceptionnel dont seul park Chan-Wook a le secret finissent de rendre ce film touchant d'humanité.
Exposer tout le dilemme d'un pays séparé en deux, c'est ce que parvient à faire JSA. Utiliser une simple relation entre frères pour amener son récit à une vision globale de la Corée, montrer comment les gens sont à la fois proches et différents. C'est tout simplement brillant, et ça ne se contente pas de dévoiler des faits, Park Chan-wook livre une vraie histoire extrêmement prenante, très bien mise en scène. On retrouve déjà un tic de mise en scène qu'on retrouve beaucoup dans ses premiers films, ces plans séquences qui filment une discussion en étant au milieu des personnages, et qui balayent pour voir les personnages parler tour à tour. Et Song Kang-ho livre une de ses meilleures performances. Encore une fois, un film qui ne se raconte pas, mais qui se vit intensément.
Premier succès de Park Chan Wook, JSA démarre comme un thriller d'enquête classique, dans un contexte très peu vu à l'écran: la zone démilitarisée (DMZ) entourant les postes frontières entre Corée du Nord et Corée du Sud. L'histoire devient ensuite beaucoup plus qu'un simple thriller, mêlant thématiques historiques et humanistes vers un final particulièrement émouvant.
Il suffit d'un pont. Ce pont qui relie la zone commune de sécurité entre la Corée du Nord et la Corée du Sud. Ici, ce pont est témoin tout comme ses protagonistes d'une fusillade nourri puis meurtre. J'ai parfois un peu eu du mal sur la construction de l'histoire mais il faut avouer qu'une fois que le puzzle prend tout son sens ça reste une bonne enquête. Et encore, le plus poignant serre le thème de l'amitié. A ce propos Joint Security Area est pour ma part le Chan-wook le plus John Woonnien de sa filmo. La fusillade de fin qui explique concrètement se qui s'est passé est expressive puis à la fois semble être immobile. Un passage d'action pur et dont le temps se fige. Magnificent moment !
Réalisé en 2000, le troisième long-métrage de Park Can-Wook sort dans les salles françaises en 2018. « JSA (Joint Security Area) » décrit l’enquête de Sophie E. Jean, une suisse d’origine coréenne après qu’une fusillade ait éclaté dans la zone de sécurité séparant la Corée du Nord de la Corée du Sud. Cet incident diplomatique va pourtant mettre en avant une amitié possible entre les deux pays. En effet, un très long flashback va mettre de côté la recherche du coupable pour humaniser l’histoire avec des soldats qui se lient d’amitié en jouant aux cartes. Parfois stéréotypée et menée dans un rythme inégal, l’intrigue tient la route grâce à de remarquables prestations. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
Ce n'est pas le film que je préfère dans la filmographie de Park Chan-Wook, mais bon "JSA (Joint Security Area" est tout de même un thriller bien intéressant à suivre grâce à la présence d'un très bon casting et d'une histoire bien écrite qui raconte notamment l'amitié entre soldat de la Corée du Nord et de la Corée du Sud. Il y a aussi quelques séquences d'actions rondement mener, mais dans son ensemble je trouve que la mise en scène de Park Chan-Wook n'atteint pas forcément le niveau d'excellence qu'il trouvera par la suite notamment dans "Old Boy", "Stoker" ou encore "Mademoiselle".
Ayant découvert sur le tard Chan-Wook lors du Festival Lumière 2016, je ressors de cette troisième projection encore plus séduit. Avec Old boy et Mademoiselle, voilà le tiercé gagnant de ce metteur en scène coréen. Vieux de 18 ans, ce film n'a pas pris une ride, et démontrait déjà à l'époque la grande maitrise du coréen. Le contexte de tension politique et idéologique, inchangé depuis des décennies, donne un cadre parfait à ce vrai film de guerre. De guerre fratricide qui plus est, puisque tout le monde parle et se sent coréen! Une mise en scène efficace, un style au réalisme esthétique- toujours à la limite du too much mais qui sait s'arrêter à temps-, un montage parfait qui rend le scénario très compréhensible, mais surtout une réelle empathie pour ces quatre soldats, tentés par la fraternisation, un chemin périlleux sur une crête bien étroite. Au milieu de cet équilibre de la terreur, surgit une enquêtrice suisse d'origine aussi coréenne. Idée lumineuse, ce personnage antinomique qui apprendra à ses dépens que l'on ne peut pas être vraiment neutre dans une ambiance de confrontation figée, qui peut-être arrange beaucoup de monde. Le monde de Chan-wook est sombre, le sang coule, que dis-je gicle à la figure des protagonistes. On n'est pas loin de l'excellence de Voyage au bout de l'enfer. Une grande réussite dans le genre. GE - septembre 2018