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David S.
67 abonnés
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4,0
Publiée le 29 juin 2018
« Joint Security Area » de Park Chan-Wook - La chronique qui réconcilie les frères ennemis !
C’est un joli petit bijou serti d’émotions que nous propose le réalisateur coréen Park Chan-Wook avec « JSA (Joint Security Area) », son troisième film sorti initialement en 2000 et bénéficiant d’une ressortie remasterisée en 4K en France ce 27 juin 2018.
En cette période de rapprochements des deux Corées, « JSA (Joint Security Area) » reste d’une actualité brûlante puisque le film raconte l’histoire d’amitiés interdites entre des soldats nord-coréens et sud-coréens. En 2000, les rapports entre les deux nations sont proches de la haine absolue, du moins au niveau des dirigeants respectifs.
Démarrant sur une enquête touchy concernant le meurtre de deux soldats nord-coréens à la frontière séparant le Nord et le Sud, c’est en fait un tout autre voyage dans lequel nous embarque le réalisateur. Un voyage où il dissèque les comportements humains, une histoire étonnante et atypique qui résonne évidemment beaucoup dans l’actualité aujourd’hui.
Même s’il n’oublie jamais d’être cruel et ne se dépare pas d’une certaine violence, le film parvient à proposer des plages de respiration en étant drôle voire volontairement naïf. Une merveille d’humanisme qui décrypte fort bien le dilemme entre les Sud et Nord-Coréens. Subtil. Et l’on se pâme devant ces moments attendrissants, à voir cette amitié contre nature prendre son envol. L’histoire arrive à te concerner même si tu n’es pas coréen car le réalisateur ne prend jamais partie dans le conflit qui oppose les deux frères ennemis.
Il y a d’un côté ce que les politiciens imposent puis de l’autre comment les hommes sur le terrain en disposent. Park Chan-Wook dénonce l’absurdité de cet affrontement fraternel, de ces humains aux racines communes que les pouvoirs en place choisissent, peu importe les raisons, de séparer. Au final, les deux sociétés sont sclérosées par cet antagonisme, comme une sorte de piège à loup qui se referme sur la cheville la brisant et laissant des séquelles à vie.
Les acteurs sont puissants de justesse, imprégnés par leurs rôles, probablement avec le sentiment de participer à un manifeste salutaire pour les deux pays.
La caméra s’attarde longtemps sur les personnages privilégiant l’émotionnel au sensationnel. Les plans sont magnifiques et la photo sublime, le passage au 4K y étant certainement pour beaucoup.
Le film n’évite pas certaines longueurs mais c’est pour mieux poser son postulat, laisser le spectateur reprendre son souffle entre deux scènes intenses et le laisser vagabonder dans ses pensées pour s’approprier le propos.
Un excellent film sud coréen. Ce film qui commence comme un thriller prend plus d ampleur au fur et à mesure que les zones d ombre de l enquête ne se dévoilent. Un film bien plus subtil qu'il ne paraît avec un message politique fort. Un grand film !
Le conflit entre les deux Corées est au cœur de ce film qui se déroule dans sa totalité au sein de la zone de démarcation. Une tuerie vient de s'y produire : tout semble indiquer qu'il s'agit d'un banal et énième accrochage. Une enquête doit faire la lumière mais les obstacles s'accumulent... Ce film sensible se déroule à hauteur d'hommes. Des troufions nordistes et sudistes se font face. Une poignée sympathise suite à une rencontre fortuite. Un vent d'humanité bienvenu souffle sur ce point du globe où la mort est si présente, mais est-il possible d'échapper à l'implacable logique bloc contre bloc ? S'il n'évite pas quelques maladresses, le film réserve surtout de belles scènes servies par d'excellents acteurs, dont Song Kang-ho.
Ayant découvert sur le tard Chan-Wook lors du Festival Lumière 2016, je ressors de cette troisième projection encore plus séduit. Avec Old boy et Mademoiselle, voilà le tiercé gagnant de ce metteur en scène coréen. Vieux de 18 ans, ce film n'a pas pris une ride, et démontrait déjà à l'époque la grande maitrise du coréen. Le contexte de tension politique et idéologique, inchangé depuis des décennies, donne un cadre parfait à ce vrai film de guerre. De guerre fratricide qui plus est, puisque tout le monde parle et se sent coréen! Une mise en scène efficace, un style au réalisme esthétique- toujours à la limite du too much mais qui sait s'arrêter à temps-, un montage parfait qui rend le scénario très compréhensible, mais surtout une réelle empathie pour ces quatre soldats, tentés par la fraternisation, un chemin périlleux sur une crête bien étroite. Au milieu de cet équilibre de la terreur, surgit une enquêtrice suisse d'origine aussi coréenne. Idée lumineuse, ce personnage antinomique qui apprendra à ses dépens que l'on ne peut pas être vraiment neutre dans une ambiance de confrontation figée, qui peut-être arrange beaucoup de monde. Le monde de Chan-wook est sombre, le sang coule, que dis-je gicle à la figure des protagonistes. On n'est pas loin de l'excellence de Voyage au bout de l'enfer. Une grande réussite dans le genre. GE - septembre 2018
Réalisé en 2000, le troisième long-métrage de Park Can-Wook sort dans les salles françaises en 2018. « JSA (Joint Security Area) » décrit l’enquête de Sophie E. Jean, une suisse d’origine coréenne après qu’une fusillade ait éclaté dans la zone de sécurité séparant la Corée du Nord de la Corée du Sud. Cet incident diplomatique va pourtant mettre en avant une amitié possible entre les deux pays. En effet, un très long flashback va mettre de côté la recherche du coupable pour humaniser l’histoire avec des soldats qui se lient d’amitié en jouant aux cartes. Parfois stéréotypée et menée dans un rythme inégal, l’intrigue tient la route grâce à de remarquables prestations. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
Un des premiers films d’un grand, très grand réalisateur même. Jsa est un suspens qui a pour toile de fond une anomalie, un pays coupé en deux ou les frères se trouvent être des ennemis et semble être des extra terrestres les uns pour les autres alors que leurs racines sont identiques. La mise en scène est léchée et maintien la tension malgré certains passages plus creux.
Si dans mon esprit « Memories of Murder » planait largement au-dessus de tous les autres longs métrages coréens qui l'ont suivi, je dois admettre que maintenant que je l'ai vu, « Joint Security Area » le rejoint à mon sens au panthéon des plus grands films du Pays du Matin Calme. C’est en effet l’un des rares longs métrages à cumuler toutes les qualités du cinéma coréen sans être affecté par ses défauts.
« JSA » est un film multiple, comme tout film coréen qui se respecte. C’est tout d’abord un long métrage politique, qui dépeint la tension inouïe qui règne entre les deux Corée, et plus encore au sein de cette fameuse Joint Security Area, zone commune de sécurité administrée par l’ONU, à la frontière des deux états. On peut aussi qualifier ce long métrage d’œuvre de mémoire, tant il rend hommage aux habitants et aux soldats de ces deux pays, traumatisés par cette blessure intime qui déchire une même nation en deux.
C’est également un film policier : un crime a été commis dans cette zone, mais personne n’arrive à l’expliquer. Il y a des coupables potentiels, mais on ne sait pas expliquer leur acte, et les deux pays cherchent à étouffer l’affaire au plus vite. Une enquêtrice helvético-coréenne est alors dépêchée sur place pour dénouer le fil de l’affaire. Mais très vite, elle comprend qu’elle ne doit pas faire de vagues et chercher moins la vérité qu’à clore tout débat qui pourrait s’envenimer. « Ici on préserve la paix tout en cachant la vérité ! » lui indique son responsable.
De plus, « Joint Security Area » est un véritable thriller. En choisissant une structure fondée sur de nombreux flashbacks, Park Chan-wook fait monter régulièrement la tension et nous place à la fois dans les yeux de l’enquêtrice, troublée par cette histoire incompréhensible et violente, et dans la peau des différents protagonistes, qu’on voit vivre de façon insouciante alors que l’on sait que leurs jours sont comptés.
Pour finir, et c’est ce qui fait sa véritable force, « JSA » est un film humaniste. Ce long métrage est profondément touchant, Park Chan-wook parvient à faire résonner en nous la douleur d’un peuple et la joie de potentiels ennemis qui se retrouvent par-delà leurs différences. Il lui faut passer par les différentes composantes de ce film pour en arriver là, mais c’est bien l’émotion qui a le dernier mot, démultipliée par les différents enjeux esquissés par le réalisateur.
Ainsi, on s’attache complètement aux 4 personnages principaux, très bien écrits et magistralement interprétés par des acteurs talentueux. Une fois de plus, Song Kang-ho semble encore un cran au-dessus de ses collègues, avec un rôle puissant et un jeu impressionnant de charisme, tout en retenue. Park Chan-wook joue avec brio des différents registres, alternant comique et tragédie, faisant passer le spectateur par différents états, avant de l’achever par la scène finale, belle à pleurer.
Un ami, qui m’a incité à regarder ce film, me disait que c’est un film de Park Chan-wook à part, peut-être le meilleur pour découvrir son cinéma. Il avait raison, et je dois dire qu’il restera peut-être le seul film de ce réalisateur à véritablement emporter mon adhésion. Mais plus encore, « Joint Security Area » me semble la meilleure porte d’entrée pour découvrir le cinéma coréen. C’est un film de très grande qualité, extrêmement ambitieux et totalement réussi, avec un scénario en béton armé, une réalisation inspirée et des acteurs géniaux. Je ne peux donc que vous recommander vivement ce superbe long métrage.
Ce film se déroule dans la zone militaire séparant la Corée du Nord et la Corée du Sud. Deux soldats nord-coréens ont été retrouvés morts, ce qui crée des tensions entre les deux pays. Une jeune suisse est chargée de l’enquête. Le problème c’est que, selon le camp qu’elle interroge, la version est totalement différente et ne colle pas du tout avec les éléments de l’enquête. Le film est vraiment bien fait car on nous montre toutes les versions qui s’opposent, puis on remonte le temps pour comprendre l’origine réelle de ce qu’il s’est passé et ce qui a amené les personnages vers ce dénouement. Cela fait monter la tension tout au long du film jusqu’à cette scène tant attendue où on comprend enfin ce qu’il s’est passé (même si finalement on en apprend jusqu’à la dernière minute). Petit regret sur cette scène un peu trop rapide pour capter tous les détails. La narration est dynamique avec ces différents points de vue, ainsi que les aller-retours passé / présent. Les personnages sont attachants et l’histoire est même touchante. On cerne la difficulté de ce conflit où les habitants d'un même pays s’opposent alors qu’ils sont pourtant si proches. C’est très particulier et très intéressant. Les plans sont très esthétiques, c’est soigné en termes de décors, de costumes, de mise en scène. La musique participe beaucoup à l’ambiance.
Dans ce long-métrage, dont la sobre et intelligente réalisation met en valeur la force du propos, Park Chan-wook aborde la question de la réconciliation des deux Corées. En adaptant la nouvelle "DMZ" de Park Sang-Yeon, le futur auteur de la trilogie de la vengeance montre avec lucidité que si cette réconciliation est possible sur la base d'une simple amitié entre individus, elle sera difficile à obtenir à l'échelle étatique : d'abord parce que cette situation conflictuelle et ce climat de suspicion ont tendance à s'auto-entretenir, ensuite parce que la volonté politique n'y est pas. Servie par une mise en images talentueuse, une parfaite reconstitution de la zone démilitarisée et par des acteurs impliqués, cette histoire humaniste trouvera sûrement une résonance en chacun de nous et devrait logiquement amener le spectateur-citoyen à s’intéresser davantage à la politique plutôt qu'à s'en détourner. Une œuvre nécessaire.
JSA oppose à la rigidité du milieu militarisé, celui de cette zone frontalière que gardent deux corps armés ennemis, une souplesse remarquable de mise en scène et de narration, procédant par convergence de différents points de vue humains sur un même événement en opposition aux points de vue figés et désincarnés des caméras de surveillance. Aussi Park Chan-Wook réussit-il à retranscrire par l’esthétique la relation d’amitié interdite entre ses quatre soldats issus des deux Corées. Le film ne cesse de muter, de changer de genre : le thriller encadre l’histoire, via la majore Sophie Jean qui rappelle la Clarice Starling de The Silence of the Lambs (Jonathan Demme, 1991), femme isolée et contrainte d’évoluer dans un milieu d’hommes ; le film de guerre, avec ses séquences de tension au moyen d’une mine ; la comédie dramatique, dans la mesure où la camaraderie entre soldats donne lieu à des scènes d’une belle complicité qui se charge progressivement d’une connotation tragique. Cette confusion générique permet au cinéaste de laisser libre cours à sa créativité : il installe des images rémanentes, celle d’un militaire rampant sur le pont, d’une porte dont jaillit un éclair de lumière, de gros plans sur des balles traversant des corps, qui changent de signification à mesure que s’assemblent les pièces d’un puzzle aussi vaste que l’âme humaine. Car JSA a l’audace de plier les clichés des deux systèmes politiques et idéologiques coréens sous le poids d’un sentiment sincère et réciproque d’amitié qui, incapable de s’épanouir dans un sol miné, expose les erreurs, les maladresses et la confusion. Une œuvre immense, magistralement construite et mise en scène.
Troisième film de Park Chan-wook, Joint security area ou JSA est un thriller politico-militaire qui aborde le sujet délicat des relations entre Coréens du Nord et Coréens du Sud. Porté par de très bons acteurs, JSA s'appuie sur un solide scénario pour nous faire découvrir peu à peu la vérité sur ce qu'il s'est passé cette fameuse nuit et comment une amitié entre soldats des deux blocs a tourné au massacre. Doté de très gros moyens (un des plus gros budget de l'histoire du cinéma coréen), Park Chan-wook assure une réalisation des plus soignée et instaure un climat à la fois tendu et très fort. Le dernier plan du film est très beau et mémorable. Ce n'est pas le film le plus connu du réalisateur mais JSA mérite que l'on s'y arrête dessus ne serait-ce que pour les thèmes abordés. Un thriller intelligent, fort bien réalisé et très prenant.
Regarde-moi. Fais un pas. S'il te plais. Nous ne sommes pas nos drapeaux. Nous ne sommes pas nos uniformes. Nous ne sommes pas nos armes. Ni nos ordres. Nous ne sommes pas anonymes. Viens et parle-moi. Tu es peut-être du Nord et moi du Sud mais qu'importe, j'ai quelque chose pour toi. Ni ma haine, ni ma revanche, ni mes propos. Tout autre chose. Tu veux savoir ce que c'est ? Un gâteau. Tu en veux un ? D'accord, il est à toi. Mais avant, aide-moi à me débarasser de cette mine sur laquelle j'ai marché. Sinon, je ne suis plus. Je vais mourir. Toi aussi. Mais pas tout de suite, pas maintenant. Pas dans ce champ, dans notre Corée dévastée par les autres. Tu es peut-être bien du Nord et moi du Sud mais c'est la même Corée qui bat en nous. La même. Alors, si c'est bien la même, aide-moi et ensuite et seulement, tu auras ton gâteau.
La mise en place est un peu laborieuse et l'univers où se déroule le film est très austère (c'est le moins qu'on puisse dire). Du coup, le film met du temps à créer l'émotion censée porter le message du film. Par contre, quand il y arrive, c'est d'autant plus réussi et admirable que ce n'était pas gagné. Sinon, le scénario et la réalisation sont impeccables, mais j'en ressors plus avec le souvenir de la froideur ambiante qu'avec celui de la chaleur des personnages et de leur histoire d'amitié.