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Roub E.
748 abonnés
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4,5
Publiée le 17 mai 2020
Un des premiers films d’un grand, très grand réalisateur même. Jsa est un suspens qui a pour toile de fond une anomalie, un pays coupé en deux ou les frères se trouvent être des ennemis et semble être des extra terrestres les uns pour les autres alors que leurs racines sont identiques. La mise en scène est léchée et maintien la tension malgré certains passages plus creux.
Si dans mon esprit « Memories of Murder » planait largement au-dessus de tous les autres longs métrages coréens qui l'ont suivi, je dois admettre que maintenant que je l'ai vu, « Joint Security Area » le rejoint à mon sens au panthéon des plus grands films du Pays du Matin Calme. C’est en effet l’un des rares longs métrages à cumuler toutes les qualités du cinéma coréen sans être affecté par ses défauts.
« JSA » est un film multiple, comme tout film coréen qui se respecte. C’est tout d’abord un long métrage politique, qui dépeint la tension inouïe qui règne entre les deux Corée, et plus encore au sein de cette fameuse Joint Security Area, zone commune de sécurité administrée par l’ONU, à la frontière des deux états. On peut aussi qualifier ce long métrage d’œuvre de mémoire, tant il rend hommage aux habitants et aux soldats de ces deux pays, traumatisés par cette blessure intime qui déchire une même nation en deux.
C’est également un film policier : un crime a été commis dans cette zone, mais personne n’arrive à l’expliquer. Il y a des coupables potentiels, mais on ne sait pas expliquer leur acte, et les deux pays cherchent à étouffer l’affaire au plus vite. Une enquêtrice helvético-coréenne est alors dépêchée sur place pour dénouer le fil de l’affaire. Mais très vite, elle comprend qu’elle ne doit pas faire de vagues et chercher moins la vérité qu’à clore tout débat qui pourrait s’envenimer. « Ici on préserve la paix tout en cachant la vérité ! » lui indique son responsable.
De plus, « Joint Security Area » est un véritable thriller. En choisissant une structure fondée sur de nombreux flashbacks, Park Chan-wook fait monter régulièrement la tension et nous place à la fois dans les yeux de l’enquêtrice, troublée par cette histoire incompréhensible et violente, et dans la peau des différents protagonistes, qu’on voit vivre de façon insouciante alors que l’on sait que leurs jours sont comptés.
Pour finir, et c’est ce qui fait sa véritable force, « JSA » est un film humaniste. Ce long métrage est profondément touchant, Park Chan-wook parvient à faire résonner en nous la douleur d’un peuple et la joie de potentiels ennemis qui se retrouvent par-delà leurs différences. Il lui faut passer par les différentes composantes de ce film pour en arriver là, mais c’est bien l’émotion qui a le dernier mot, démultipliée par les différents enjeux esquissés par le réalisateur.
Ainsi, on s’attache complètement aux 4 personnages principaux, très bien écrits et magistralement interprétés par des acteurs talentueux. Une fois de plus, Song Kang-ho semble encore un cran au-dessus de ses collègues, avec un rôle puissant et un jeu impressionnant de charisme, tout en retenue. Park Chan-wook joue avec brio des différents registres, alternant comique et tragédie, faisant passer le spectateur par différents états, avant de l’achever par la scène finale, belle à pleurer.
Un ami, qui m’a incité à regarder ce film, me disait que c’est un film de Park Chan-wook à part, peut-être le meilleur pour découvrir son cinéma. Il avait raison, et je dois dire qu’il restera peut-être le seul film de ce réalisateur à véritablement emporter mon adhésion. Mais plus encore, « Joint Security Area » me semble la meilleure porte d’entrée pour découvrir le cinéma coréen. C’est un film de très grande qualité, extrêmement ambitieux et totalement réussi, avec un scénario en béton armé, une réalisation inspirée et des acteurs géniaux. Je ne peux donc que vous recommander vivement ce superbe long métrage.
Ce film se déroule dans la zone militaire séparant la Corée du Nord et la Corée du Sud. Deux soldats nord-coréens ont été retrouvés morts, ce qui crée des tensions entre les deux pays. Une jeune suisse est chargée de l’enquête. Le problème c’est que, selon le camp qu’elle interroge, la version est totalement différente et ne colle pas du tout avec les éléments de l’enquête. Le film est vraiment bien fait car on nous montre toutes les versions qui s’opposent, puis on remonte le temps pour comprendre l’origine réelle de ce qu’il s’est passé et ce qui a amené les personnages vers ce dénouement. Cela fait monter la tension tout au long du film jusqu’à cette scène tant attendue où on comprend enfin ce qu’il s’est passé (même si finalement on en apprend jusqu’à la dernière minute). Petit regret sur cette scène un peu trop rapide pour capter tous les détails. La narration est dynamique avec ces différents points de vue, ainsi que les aller-retours passé / présent. Les personnages sont attachants et l’histoire est même touchante. On cerne la difficulté de ce conflit où les habitants d'un même pays s’opposent alors qu’ils sont pourtant si proches. C’est très particulier et très intéressant. Les plans sont très esthétiques, c’est soigné en termes de décors, de costumes, de mise en scène. La musique participe beaucoup à l’ambiance.
Dans ce long-métrage, dont la sobre et intelligente réalisation met en valeur la force du propos, Park Chan-wook aborde la question de la réconciliation des deux Corées. En adaptant la nouvelle "DMZ" de Park Sang-Yeon, le futur auteur de la trilogie de la vengeance montre avec lucidité que si cette réconciliation est possible sur la base d'une simple amitié entre individus, elle sera difficile à obtenir à l'échelle étatique : d'abord parce que cette situation conflictuelle et ce climat de suspicion ont tendance à s'auto-entretenir, ensuite parce que la volonté politique n'y est pas. Servie par une mise en images talentueuse, une parfaite reconstitution de la zone démilitarisée et par des acteurs impliqués, cette histoire humaniste trouvera sûrement une résonance en chacun de nous et devrait logiquement amener le spectateur-citoyen à s’intéresser davantage à la politique plutôt qu'à s'en détourner. Une œuvre nécessaire.
JSA oppose à la rigidité du milieu militarisé, celui de cette zone frontalière que gardent deux corps armés ennemis, une souplesse remarquable de mise en scène et de narration, procédant par convergence de différents points de vue humains sur un même événement en opposition aux points de vue figés et désincarnés des caméras de surveillance. Aussi Park Chan-Wook réussit-il à retranscrire par l’esthétique la relation d’amitié interdite entre ses quatre soldats issus des deux Corées. Le film ne cesse de muter, de changer de genre : le thriller encadre l’histoire, via la majore Sophie Jean qui rappelle la Clarice Starling de The Silence of the Lambs (Jonathan Demme, 1991), femme isolée et contrainte d’évoluer dans un milieu d’hommes ; le film de guerre, avec ses séquences de tension au moyen d’une mine ; la comédie dramatique, dans la mesure où la camaraderie entre soldats donne lieu à des scènes d’une belle complicité qui se charge progressivement d’une connotation tragique. Cette confusion générique permet au cinéaste de laisser libre cours à sa créativité : il installe des images rémanentes, celle d’un militaire rampant sur le pont, d’une porte dont jaillit un éclair de lumière, de gros plans sur des balles traversant des corps, qui changent de signification à mesure que s’assemblent les pièces d’un puzzle aussi vaste que l’âme humaine. Car JSA a l’audace de plier les clichés des deux systèmes politiques et idéologiques coréens sous le poids d’un sentiment sincère et réciproque d’amitié qui, incapable de s’épanouir dans un sol miné, expose les erreurs, les maladresses et la confusion. Une œuvre immense, magistralement construite et mise en scène.
Pourtant prometteur avec un sujet intéressant et sensible à traiter, malgré un réalisateur et des acteurs renommés, un film d'une lourdeur pataude, à la fois creux, insipide, sans imagination dans une mise en scène parfois d'un niveau amateur. Mal interprété, lisse jusqu'à l'abject, à la limite intellectuelle du téléfilm. Enorme déception.
Troisième film de Park Chan-wook, Joint security area ou JSA est un thriller politico-militaire qui aborde le sujet délicat des relations entre Coréens du Nord et Coréens du Sud. Porté par de très bons acteurs, JSA s'appuie sur un solide scénario pour nous faire découvrir peu à peu la vérité sur ce qu'il s'est passé cette fameuse nuit et comment une amitié entre soldats des deux blocs a tourné au massacre. Doté de très gros moyens (un des plus gros budget de l'histoire du cinéma coréen), Park Chan-wook assure une réalisation des plus soignée et instaure un climat à la fois tendu et très fort. Le dernier plan du film est très beau et mémorable. Ce n'est pas le film le plus connu du réalisateur mais JSA mérite que l'on s'y arrête dessus ne serait-ce que pour les thèmes abordés. Un thriller intelligent, fort bien réalisé et très prenant.
Regarde-moi. Fais un pas. S'il te plais. Nous ne sommes pas nos drapeaux. Nous ne sommes pas nos uniformes. Nous ne sommes pas nos armes. Ni nos ordres. Nous ne sommes pas anonymes. Viens et parle-moi. Tu es peut-être du Nord et moi du Sud mais qu'importe, j'ai quelque chose pour toi. Ni ma haine, ni ma revanche, ni mes propos. Tout autre chose. Tu veux savoir ce que c'est ? Un gâteau. Tu en veux un ? D'accord, il est à toi. Mais avant, aide-moi à me débarasser de cette mine sur laquelle j'ai marché. Sinon, je ne suis plus. Je vais mourir. Toi aussi. Mais pas tout de suite, pas maintenant. Pas dans ce champ, dans notre Corée dévastée par les autres. Tu es peut-être bien du Nord et moi du Sud mais c'est la même Corée qui bat en nous. La même. Alors, si c'est bien la même, aide-moi et ensuite et seulement, tu auras ton gâteau.
La mise en place est un peu laborieuse et l'univers où se déroule le film est très austère (c'est le moins qu'on puisse dire). Du coup, le film met du temps à créer l'émotion censée porter le message du film. Par contre, quand il y arrive, c'est d'autant plus réussi et admirable que ce n'était pas gagné. Sinon, le scénario et la réalisation sont impeccables, mais j'en ressors plus avec le souvenir de la froideur ambiante qu'avec celui de la chaleur des personnages et de leur histoire d'amitié.
Le premier film découvert comme étant l’œuvre du réalisateur trilogique de la vengeance, un scénario débutant sur l’actualité coréenne, les relations tendues entre nord et sud. Au delà des différences idéologiques et de la ligne de démarcation, une intrigue bien ficelée pour des personnages pleine d’humanité, une amitié constructive qui se termine en quiproquo tragique, laissant sans voix.
Bon film de Park Chan-wook, très différent de sa trilogie sur la violence, un thriller plus "classique" sur fond d'opposition entre Corée du Nord et Corée du Sud. J'ai bien aimé cette histoire de fraternisation entre soldats ennemis, au delà des différences, des antagonismes et de l'idéologie politique. Un film très humain, sans complaisance, traité avec beaucoup d'intelligence. A voir.
Un grand film de Park Chan-Wook sur un sujet toujours aussi brûlant qu'est affrontement permanent sur la ligne de démarcation entre la Corée du Sud et la Corée du Nord. mais traité de fort belle manière avec une superbe histoire d'amitié entre 4 soldats qui fraternisent discrètement dans un petit poste frontière reculé jusqu’à ce que survienne un drame.. Le scénario, les acteurs, les plans, les lumières et la musique sont tous magnifiques confirmant la grande maîtrise de cet immense réalisateur. A voir absolument.
En suivant l'enquête internationale en réponse à une fusillade coté nord Coréen de la DMZ ce film nous livre une oeuvre poignante sur la situation entre ces deux pays en explorant la relations entre soldats des deux camps.
Une oeuvre d'une grande justesse sublimé par une mise en scène inspiré et des acteurs étonnement bon pour du cinéma asiatique.
En bref l'enquête est passionnante, le propos est juste, le film sans concession malgré quelque poussifs, la bande originale sans être exceptionnelle est franchement bonne, les acteurs convaincant. Un excellent film