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Philcroc
58 abonnés
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4,5
Publiée le 9 février 2018
Un grand film de Park Chan-Wook sur un sujet toujours aussi brûlant qu'est affrontement permanent sur la ligne de démarcation entre la Corée du Sud et la Corée du Nord. mais traité de fort belle manière avec une superbe histoire d'amitié entre 4 soldats qui fraternisent discrètement dans un petit poste frontière reculé jusqu’à ce que survienne un drame.. Le scénario, les acteurs, les plans, les lumières et la musique sont tous magnifiques confirmant la grande maîtrise de cet immense réalisateur. A voir absolument.
Bien avant sa trilogie de "vigilente" avec son fameux Old Boy connu de tous qui témoigne parfaitement du style virtuose de Park Chan-Wook, le réalisateur coréen avait fait JSA, Joint Security Area. Film très surprenant quand on connaît la filmographie du réal puisqu'il s'éloigne assez largement de son style. On est dupé au premiers abords lorsqu'on s'attend à un polar policier costaud sur fond de tension et hostilité Nord-Sud, mais très vite la trame bascule... totalement. Park Chan-Wook explore les relations humaines, l'amitié, l'honneur, la guerre et l'absurdité à travers un récit d'une beauté exceptionnelle dans lequel réside une émotion rare. Le réalisateur n'abuse pas de ses tics virtuoses, de son goût pour l'hémoglobine et les scènes impressionnantes et réussies dont il a le secret. Ici, il filme avec une maîtrise parfaite quelque chose de très fort en soi. Bien sûr, ce récit ne serait pas aussi réussi sans son magnifique casting, avec ses deux acteurs principaux en tête, devenus des acteurs phares en Corée: Song Kang-Ho est remarquable en alternant délicatement entre autorité, empathie et malice et prouve déjà qu'il est capable de tout jouer, et Lee Byung-Hun, habitué maintenant à des rôles musclés non dénués d'une certaine classe, se livre ici à la sensibilité et la fragilité avec brio. Quand à Lee Yeong-ae, elle est impeccable et me surprend par rapport au rôle qu'elle avait dans Lady Vengeance (du même Park Chan-Wook). Même si j'adore le style Park Chan-Wook de Sympathy for Mr Vengeance et tout ce qui a suivi, je ne peux pas m'empêcher de me demander ce que ça donnerait s'il refaisait un film du même genre que JSA, qui me semble être une des oeuvres majeures de sa filmographie, ainsi que du cinéma coréen en général.
Ce film a vraiment tout pour lui : un scénario, une ambiance, du suspens, de l'humour, des émotions, des scènes d'anthologie, des personnages complexes, une fin originale pas du tout inspirée des fins classiques hollywoodiennes, des effets de réalisation originaux et inspirés, des acteurs très crédibles dans leur rôle et pas d'histoire d'amour inutile rajoutée dessus comme c'est trop souvent le cas. j'ai été enthousiasmé par ce film, par la mosaïque de l'enquête qui reconstitue petit à petit les faits et la complexité de leur enchaînement, par quelques scènes qui montrent très bien la tension qui peut exister entre des soldats si proches et pourtant si éloignés. Je voudrais aussi rendre hommage à la bonne gestion des différentes langues des personnages : on entend de l'anglais, du coréen et même du français dans ce film. Cela change du choix adopté pour les films américains (cf. mes critiques de films comme "Le Chocolat" ou "Capitaine Corelli"). C'est le meilleur film coréen que j'ai vus mais je n'en ai vus que 8 jusqu'à présent. C'est pour moi aussi le meilleur film que j'ai vu au Cinéma pendant les 6 premiers mois de l'année 2001, et j'en avais quand même vu 35. C'est mon coup de cœur et je le reverrai bien une autre fois car, par moments, cela va trop vite pour moi ! N.B. : cette critique a été rédigée en 2001 lors de l’exploitation au Cinéma du film (Lotus d’Or (Prix du Jury), Lotus du Public (Prix du Public) et Lotus du Meilleur Acteur au festival asiatique de Deauville 2001).
Le film qui a explosé le box-office coréen en 2000 et lancé le sympathique mister Park Chan-Wook. Encore assez classique dans sa réalisation, on y voit néanmoins les prémices d'un style qui se démarque déjà. L'attention doit être soutenue afin de ne pas s'y perdre, la photographie finale révèle et confirme toute l'habileté de l'oeuvre et sa beauté mélancolique, appuyée du point de vue engagé du cinéaste sur une divison du pays qu'il juge ironique, infâme et sans doute sans fin. D'ailleurs pour reprendre sur ce dernier terme, les dates spécifiées tout au long du film n'établissent jamais les années, afin de renforcer le caractère continuel et intemporel de la blessure.
Un peu dur de rentrer dans ce film mais une fois que c'est bon on le savoure et on veux le revoir . Beaucoup d'emotion , un sujet trés actuel , des personnages attachants . Park Chan Wook is the best
Ce n'est pas le film que je préfère dans la filmographie de Park Chan-Wook, mais bon "JSA (Joint Security Area" est tout de même un thriller bien intéressant à suivre grâce à la présence d'un très bon casting et d'une histoire bien écrite qui raconte notamment l'amitié entre soldat de la Corée du Nord et de la Corée du Sud. Il y a aussi quelques séquences d'actions rondement mener, mais dans son ensemble je trouve que la mise en scène de Park Chan-Wook n'atteint pas forcément le niveau d'excellence qu'il trouvera par la suite notamment dans "Old Boy", "Stoker" ou encore "Mademoiselle".
Le conflit coréen avait donné il y a vingt ans ce film qui ressort aujourd’hui sur nos écrans, dans les eaux troubles d’un cinéma qui s’affirme tranquillement. Les collègues de Park Chan-Wook ont diversifié le panorama cinématographique pour sortir des sentiers battus par sa violence coutumière (« Company Man » de Lim Sang-yoon, « J’ai rencontré le diable » de Kim Jee-Woon…) .Le cinéma coréen s’affirme aujourd’hui sur un plan véritablement créatif , même dans l’engagement politique de Kim Ki-duk qui l’an passé avec « Entre deux rives » posait à mon avis de vraies questions sur le problème coréen que Park Chan-Wook aborde ici de manière simpliste et confuse. Sur une technique irréprochable, il effleure un sujet d’une gravité patente, autour d’un incident sur des postes de garde d’une ligne de démarcation. Les Nations Unies dépêchent une jeune inspectrice suisse, d’origine coréenne, afin d’éviter l’embrasement. Elle comprend qu’elle ne saura jamais réellement ce qui s’est passé ce jour là entre les deux Corée. Et Park Chan-Wook ne nous facilite pas la tâche … Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
Park Chan Wok surprend véritablement sur ce coup! Touchant, terriblement humain (dans tous les sens du termes) , extrèmement bien filmé , Joint Security Area m'a beaucoup plu.
Un moment d'histoire de Corée très intéressant mais la production est loin d'être grandiose. Les acteurs jouent correctement ce qui rend le film suffisamment crédible pour être vu.
On connait peu la filmographie du réalisateur coréen Park Chan-Wook antérieure à sa trilogie de la vengeance, commencée en 2002 avec "Sympathy for Mr. Vengeance" (2002). C’est ainsi que "JSA– Joint Security Area", le film précédant cette trilogie et qui date de 2000, n’avait eu droit, en France, qu’à une sortie en DVD, et seulement en 2009 ! Grâce à La Rabbia, il va être enfin possible de le voir en salle, qui plus est dans une version restaurée 4K. L’actualité 2018 concernant les deux Corée et les qualités cinématographiques de "JSA -Joint Security Area", à coup sûr un des plus beaux films de Park Chan-Wook, doivent inciter un grand nombre de spectateurs à profiter de l’aubaine offerte par La Rabbia.
Avant de se lancer dans sa trilogie de la vengeance, Park Chan-wook réalisait en 2000 « Joint Security Area ». Un film sur les tensions entre les deux Corées, qui connut un gros succès à l’époque (au moins localement). Il raconte l’histoire d’une enquête réalisée par une commission neutre, après une fusillade dans la zone démilitarisée. Celle-ci a coûté la vie à deux soldats du Nord, et personne ne s’accorde sur son déroulement… Ne vous laissez pas berner par l’introduction, qui laisse penser que l’on va avoir affaire à un thriller militaire avec un soupçon de « Rashomon ». Car « Joint Security Area » est en fait une histoire d’amitié, traitée avec tendresse et humour, sur fond de tension intercoréenne. Malgré quelques éléments sombres qui rappellent la dure réalité du conflit (les deux pays sont techniquement toujours en guerre), cette relation chaleureuse, qui s’établit entre des hommes que tout oppose a priori, apporte une lueur d’espoir dans un environnement très hostile. A tel point que l’enquête passe totalement au second plan… ce qui n’est pas un mal, ses personnages étant peu attachants, et pas forcément toujours bien joués (surtout en ce qui concernent les acteurs Occidentaux). Heureusement, les protagonistes soldats sont eux très intéressants, et campés par des interprètes convaincants. Lee Byung-hun et Song Kang-ho perceront d’ailleurs avec leur rôle respectif, devant des acteurs majeurs de la nouvelle vague du cinéma coréen des années 2000. Et si visuellement le film est moins remarquable que d’autres œuvres coréennes des années 2000 (dont celles de Park Chan-wook), il compte tout de même son lot de scènes efficaces, avec quelques audaces graphiques.
Une fusillade éclate dans un poste-frontière nord-coréen. Afin d’éviter que l’incident ne dégénère une enquête est menée par une instance indépendante. Un polar brillamment mis en scène, récit de réconciliation et d’amitié impossible, une histoire de gens normaux embarqués dans les absurdités d’un système qui les dépasse. Le premier coup de poing de Park Chan-Wook.
Doté d'une habile mise en scène symbolique ce drame débute par une enquête dynamique avant une analepse qui impose un rythme lancinant pour aboutir à l'amitié improbable mais naturelle de naïveté et de sincérité entre des frères ennemis coréens dont le duo principal semble incarner au-delà d'hommes peu caractérisés les deux nations mêmes. Manifestant les collusions entre enjeux politiques et réalité (judiciaire) cette satire cependant emplie d'espoir distille des touches d'humour et de critiques absurdes à travers les événements vécus en ce poste frontière dont la cruelle hypocrisie culmine en l'analyse muette d'une photographie allégorique. Très pertinent.
JSA est un film immense. C'est dit. L'histoire est simple, deux soldats nord coréens sont abattus de leur côté de la frontière par un soldat sud coréen, qui avoue le crime. Mais devant les tensions que la situation engendre, une enquête internationale est diligentée, menée par une suissesse, d'origine coréenne alias Sophie Jean (sublime Yeong-ae Lee), et un officier suédois. Très rapidement, on se rend compte que les déclarations des différents protagonistes n'ont aucun sens, et qu'il y a anguille sous roche. On comprend ce qui ne va pas mais ça ne révèle pas pour autant la vérité. De nombreux flashbacks viennent palier ce qui est lacunaire dans un style de Rashomon. L'histoire de ce film est tellement banale que avec une mise en scène moins inventive, le résultat aurait pu être médiocre. Au contraire, ici, que ce soit la scène clef montrée à travers les yeux d'un hiboux, le cadre suggérant constamment l'idée de frontière, ou la caméra complice de ses protagonistes; on sent à chaque plan un réalisateur partie prenante. Il ne montre rien par hasard, et est véritablement acteur de cette histoire. On comprend rapidement que la vérité n'est pas dite et lorsque le fin mot de l'histoire est révélée dans un flashback central plus long que les autres, au lieu d'apporter une résolution, cela crée de nombreux problèmes. En effet, la fraternisation étant strictement interdite, comment soulager sa conscience en raconter une vérité inavouable ? Ainsi, on découvre avant tout l'histoire d'une amitié naturelle, humaine, entre des soldats du nord et du sud qui ne forment définitivement qu'un peuple, une famille et se découvrent de nombreux points de convergences. C'est ici que le film fait curieusement écho avec une actualité récente et n'en a que plus de pertinence. En oubliant la politique et la propagande, la banalité de ces hommes et leurs interactions deviennent les choses les plus belles au monde, beaucoup d'humour et de tendresse ressort de nombreuses séquences mais la tension ne retombe jamais. Sachant que le spectateur est constamment au courant de l'inévitable puisque l'incident a déjà eu lieu dès le début du film. Et pourtant, là est le tour de force, on croit tout savoir, tout comprendre alors qu'on ne sait rien. La frontière entre le nord et le sud semble artificielle mais il n'en est rien, elle s'efface pour mieux nous revenir à la figure dans un suspens insoutenable qui ne cesse pas jusqu'aux derniers instants. Le dernier plan est éloquent, entre ce que l'on voit, ce que l'on croit voir et la réalité. Une même image peut prendre de nombreux sens une fois qu'on connaît le fin mot de l'histoire. Un pied de nez mi humoristique mi tragique et pleinement brillant.
On s'attache à chacun de ces personnages, même si l'unique personnage féminin semble un peu effacé, il a le mérite de représenter l’œil du spectateur. Mais comment ne pas saluer les performances de Song Kang-Ho et Lee Byung-Hung qui sont si touchantes, intenses, poignantes. Même si c'est la Corée, même si c'est loin, même si on est étranger à cette langue, à cette culture, on trouvera ici des frères en humanité. Ainsi, ce film est la preuve que les frontières n'existent que dans nos têtes mais qu'il ne tient qu'à nous de ne pas en tenir compte.