Considéré comme la première grande œuvre de Park Chan-Wook, « JSA » n’a pas volé sa réputation tant ce long-métrage est brillant en tout point. Le réalisateur coréen nous a habitués dans la suite de sa carrière au thriller psychologique violent mais c’est un véritable drame humaniste que nous offre ici le cinéaste. En partant du contexte politique tendu qui perdure dans la péninsule coréenne depuis plusieurs dizaines d’années, Park Chan-Wook s’attache à livrer une œuvre qui étudie les confins de l’âme humaine afin de délivrer un constat amer sur la situation de son pays doublé d’un plaidoyer en faveur de la tolérance. Plus que la noirceur et le nihilisme qui jalonnent la filmographie du cinéaste coréen, c’est ici la tendresse avec laquelle il filme ses personnages qui fait mouche, des personnages très attachants qui tentent de conserver leur humanité dans une société déshumanisée où la raison et le libre-arbitre n'ont pas leur place. Un film monumental qui se doit d'être vu tant pour sa superbe mise en scène, que pour la maîtrise de sa narration, l’intelligence de son propos et la justesse de ses interprètes.
Un film atypique sur l’amitié entre des soldats sud et nord koréens chargés de surveiller la frontière entre les deux pays : la fameuse joint security area. J’ai souvent du mal avec le jeu des acteurs asiatiques : je n’arrive pas à savoir si les asiatiques se comportent réellement comme ça dans la vie normale (atitudes de robot, regards de psychopathe, réactions infantiles) ou s’il s’agit d’un style de jeu spécifique aux acteurs asiatiques. Ca gache un peu le film qui traite d’un sujet passionnant. Autre regret : les dialogues sont d’une pauvreté, les scènes sont d’un ennui parfois mortel. Quel manque de créativité !
Un film peu connu alors qu'excellent! Une histoire dramatique d'amitié, qui en plus nous parle un peu de la Corée et de son Histoire. Une histoire terriblement humaine, très bien racontée et très touchante. Avec des touches de poésie en plus. a ne pas manquer si vous avez l'occasion de le voir dans un festival ou ailleurs.
Moyennement convaincu. Une bonne accroche, un rythme saccadé, peu de surprise, un peu de propagande américaine et la relation ambiguë des soldats du Nord et du Sud de la Corée. Nous sommes proches de la caricature dans le comportement des acteurs et dans les dialogues. L'humour est naze et en fouillant, on découvre vite à quel point, le film est creux et propagandiste. On s'ennuie presque autant que les soldats.
Deux soldats surveillants chacun de leurs cotés la frontière coréen vont faire connaissances. Park Chan-wook en est à ses débuts, il fait un film moins aboutit qui possède tout même une certaine longueur. On notera que la musique de la cassette à été réutilisé par Tarantino dans Inglourious Basterds.
Cette prétention de faire mine d'enfoncer une porte alors qu'on ne fait que souffler dessus. Park Chan-wook profite d'un contexte de détente inespéré entre les deux Corée pour réaliser un film capable de communiquer un message hautement provocateur sur les frontières mais gâche complètement cette occasion tant il passe son temps à reculer pour ne pas froisser qui que ce soit. Sournoisement vendu comme un thriller politique tendu dans sa première demi-heure (artificielle et inintéressante) avant de ne réellement démarrer avec sa partie flash-back qui explique le déroulé du crime, Joint Secutiry Area penche plus vers la comédie dramatique humaine qu'une oeuvre à réflexion. Les quatre personnages concernés, habitants des deux Corée divisés, devenant amis et amenant à une séparation tragique, portant un message sur l'amitié capable de transcender les barrières. Mais dans tout ça, où se trouve l'audace ? Aucune remise en question des idéologies, aucune prise de risque sur le propos (à l'exception d'une tirade forcée ridiculement bouffonne), même l'élément déclencheur arrive par accident, la tragédie n'a même pas le mérite d'arriver par les personnages eux-même, ils ne sont que des bouts de cartons fonctionnels entre les mains d'un réalisateur qui hurle pour ne rien dire. Surcoté et mensonger, Joint Security Area adresse un message universel certes mais complètement vain.
Film d'une excellente qualité, particulièrement captivant et tenant compte d'un contexte particulièrement peu exploité au cinéma (la JSA et les relations Coréennes à la frontière). Park dévoile son style si particulier dans son premier film, que l'on retrouvera par la suite, notamment dans la trilogie "vengeance" : La violence n'est pas omniprésente, mais lorsqu'elle y est, il y va à fond sans autocensure ; utilisation de plans verticaux... Pour autant, l'émotion dramatique n'est pas énorme, surtout en ce qui concerne la fin de film. Cela ne l'empêche pas d'être une totale réussite.
C'est une surprise car d'habitude les films Coréen sont très bien foutu et souvent dépassent beaucoup de films français et américain par leur qualité! Celui çi a la particularité de traiter un sujet intéressant et au gout du jour puisque tout le film se passe à la frontière Coréenne Nord-Sud, le réalisateur pas toujours très pro dans ses plans narre l'histoire d'amitié entre 4 gardes frontaliers qui se rejoignent la nuit dans leur guérite pour tuer le temps. Même si l'histoire est belle,le film est un peu tourné à la manière d'un téléfilm et c'est dommage! Certain personnages en font trop (à la façon d'un feuilleton), quelques actions semblent exagérées et improbables, , on est loin d'un "frère de sang" et autre chef d'oeuvre du cinéma Coréen.
Joint security area semble largement apprécié et c'est un fait ce film est plutôt réussi même s'il manque sans doute dans la mise en scène la touche nécessaire pour faire de Joint security area le film marquant qui vous reste en mémoire un certain temps mais cette histoire d'amitié entre des soldats coréens du Nord et du Sud est touchante de plus les acteurs sont excellents et incarnent des personnages auxquels on s'attache sans problème. L'intrigue est bien mené tel un bon polar ponctué de quelques scènes d'action nerveuse comme celle de la mine ou de la fusillade.
Pourtant prometteur avec un sujet intéressant et sensible à traiter, malgré un réalisateur et des acteurs renommés, un film d'une lourdeur pataude, à la fois creux, insipide, sans imagination dans une mise en scène parfois d'un niveau amateur. Mal interprété, lisse jusqu'à l'abject, à la limite intellectuelle du téléfilm. Enorme déception.
C’est grâce à « JSA – Joint Securtiy Area », son troisième long métrage que Park Chan-wook est devenu un réalisateur important en Corée du Sud. La consécration internationale viendra trois ans plus tard avec « Old Boy » Grand Prix au Festival de Cannes en 2004. La JSA est une zone sous contrôle de l’ONU créée en 1953 dans le cadre de l’armistice de Panmunjeom mettant fin à la guerre de Corée. Le film inspiré d’un roman de Park Sang-yeon, prend la forme d’un thriller raconté en flash-back. Deux soldats nord-coréens ont été tués dans la zone par un soldat sud-coréen qui prétend avoir été kidnappé. L’incident diplomatique est d’importance. La zone étant sous la surveillance de la Commission de Supervision des Nations Neutres dirigée par la Suisse et la Suède, celle-ci délègue sur place une émissaire suisse d’origine (Lee Young-ae) coréenne afin de tenter d’apaiser les tensions. Elle procède à des interrogatoires qui vont progressivement livrer une toute autre explication du drame. Park Chan-wook montre de brillante manière comment la petite histoire finit toujours par trouver une lézarde pour s’infiltrer dans les murs « infranchissables » érigés par la grande histoire. Ici, l’amitié née du hasard entre quatre soldats des deux camps trop heureux de constater que par-delà les régimes politiques qui normalement les opposent, ils sont fabriqués du même bois. Le réalisateur maîtrisant parfaitement son sujet montre de manière subtile mais explicite qu’au-delà des différences idéologiques, le progrès technologique qui avance à grand pas de l’autre côté de la frontière, éveille la curiosité, voire l’envie chez les deux soldats vivant sous la dictature communiste.spoiler: Les rencontres se multiplient faisant oublier le danger. Jusqu’à ce que l’incident éclate. Durant sa survenue et dans sa suite, l’individualisme qui sévit au Sud aura des conséquences fâcheuses. Si l’exercice innovant mené par le jeune réalisateur est convaincant, on pourra malgré tout regretter que celui-ci ait tout d’abord éveillé l’intérêt grâce à la perspective d’une enquête sous haute tension pour ensuite l’abandonner au profit d’un récit assez convenu en flash-back forcément moins captivant. L’ensemble est toutefois de bonne tenue avec des acteurs particulièrement convaincants, notamment le très séduisant Lee Byung-hun et le chaleureux Song Kang-ho devenu peu de temps après l’acteur fétiche de Bong Joon-ho (« Memories of murder », « The host », « Snowpiercer le Tranceperceneige », « Parasite ») tout en continuant de travailler régulièrement sous la direction de Park Chan-wook.
"JSA (Joint Security Area"), thriller politique sud-coréen réalisé par Park Chan-wook, sorti en 2000. En 2000, le sommet de Pyongyang où se rencontrent les représentants des deux Corées, Kim Jong-il et Kim Dae-jung, fait espérer une période de détente, le réalisateur Park Chan-wook y voit l'occasion de tourner le premier film traitant de la fraternité entre les deux peuples et donnant un espoir vers la réunification. Séparés par la ligne de démarcation (DMZ), Coréens du Sud et du Nord collaborent plus ou moins étroitement sur le poste de Panmunjeom où se situe la JSA, seul point de passage possible entre les deux pays, un incident survient entre les soldats présents qui peut faire basculer tout espoir de réchauffement des relations, une enquête est ouverte menée par la la Commission de supervision des nations neutres en Corée, composée des deux pays neutres, suède et suisse, que s'est -il vraiment passé ? Un thriller en zone tendue qui révèle qu'il vaut mieux ne pas faire savoir la vérité. Un film bien réalisé, malgré un démarrage étouffé de gros plans et de mouvements de caméra un peu furtifs, mais cela ne dure pas. De beaux cadres. Une narration pouvant parfois paraitre décousue entre l'enquête et les flash-back, mais le puzzle s'assemble peu à peu. Plus qu'un thriller diplomatique, "JSA (Joint Security Area") est un film sur la fraternité. Un espoir de rapprochement, que l'on peut associer au film " Escape from Mogadishu" de Ryoo Seung-wan sorti en 2021.
La façon qu’a eue Park Chan-wook de traiter du conflit coréen avec un humanisme poignant est sans doute ce qui a aidé son troisième à faire connaitre son nom à l’international. Le rapprochement de soldats malgré les oppositions politiques de leurs pays respectifs peut à priori sembler un concept naïf mais il est abordé avec un tel réalisme, grâce au jeu soutenu des acteurs, et rendu tellement émouvant par la musique qui le porte que le thriller politico-militaire sur lequel il repose se laisserait presque oublier. Pourtant cette trame est elle aussi superbement bien écrite et mise en scène, les scènes d’interrogatoires intenses et la narration précise créent un suspense étonnant. Malgré ses quelques temps morts rythmiques qui empêchent de qualifier le film de réussite absolue, on peut retenir que ce bel hymne à la tolérance est une des plus belles images que le cinéma puisse nous donner de l’absurdité de la guerre.