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Charlotte28
130 abonnés
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4,0
Publiée le 15 novembre 2024
Charge virulente contre la corruption et l'incompétence policières, ce drame nous fait suivre entre délectation et indignation l'impunité d'un homme de pouvoir ayant assassiné sa maitresse avec laquelle la relation malsaine, toxique, se dessine au fil d'analepses distillées habilement. Campé par un bluffant Gian Maria Volonté, le héros offre une personnalité fort complexe, à l'instar des raisons qui le poussent à jouer avec les autorités ou à leur donner suffisamment d'indices pour l'inculper. Infusé du climat anxiogène de cette époque italienne, le récit allège son propos revendicateur par un humour tantôt noir tantôt théâtral que souligne l'irrésistible musique de Morricone. Une rageuse et cynique allégorie de la déception démocratique...
Dans un genre très Orwell, ce film est un objet assez unique. Que ce soit dans ces gros-plans anxiogène, nous donnant l'impression d'être dans leurs têtes et d'y étouffer. Du béton en veux tu en voilà. Des scènes aussi violente qu'irrationnel, bref c'est pas une sinécure. On a des formules très littéraires permettant une théâtralité évidente à la caméra. Le propos du film étant assez clair je n'ai pas eu l'impression que le sujet du film se trouve dans sa dénonciation des idéologies et des privilèges qu'elle peuvent donner. A la place j'ai la sensation de voir un film plus sur la névrose, jusqu'où on peut allé dans la contradiction. D'où cette surdose de très-gros-plans. Laissant le contexte être comprit à travers les personnages. Très ingénieux, du moins ça n'est pas un procédés qui me semble très utilisé au cinéma. C'est à vrai dire plus propre aux romans comme 1984 pour citer ce qui me semble le plus évident. C'est donc une transposition intéressante lié à un cinéma Italien qui a cette qualité d'être le cinéma intellectuel par excellence (pour moi, on s'entends). Maintenant je ne suis pas fan non plus vue que ce cinéma de mal-être m'est rarement agréable (non pas qu'il ne m'intéresse pas). En cela je pense que c'est bien mais je ne le reregarderais pas de nouveau pour le plaisir.
Démonstration satirique jusqu'au grotesque du pouvoir policier en Italie à l'époque, tout autant que de l'effroyable anarchie politique qui traversait la société, ce film d'Elio Petri prend une dimension quasi prophétique sur ce qu'est devenue l'Italie dans les décennies suivantes. Il offre surtout, au-delà de ses qualités plastiques indéniables et de son ton corrosif, un écrin de choix pour Gian Maria Volonte, dont le personnage atteint à une perversité et un machiavélisme sans bornes, et que son talent exalté sert magnifiquement. Il était déjà rare, et encore aujourd'hui, de concevoir un film centré sur une figure aussi malsaine et qui parvienne à garder l'intérêt jusqu'au bout. Jouant de tous les clichés jusqu'à la limite de l'exagération (limite parfois franchie), cette satire typique d'un certain cinéma italien s'avère être un exercice périlleux et pourtant rondement mené.
Son credo à lui, plutôt que de choisir un camp idéologique, c'est, avec ce film, de montrer la corruption du pouvoir, son emprise sur un homme, et encore plus un homme qui commet un crime pour démontrer sa supériorité. Superbement incarné par Gian Maria Volonte, ce commissaire de police, qui restera anonyme, tue sa maîtresse, laisse des indices l'inculpant, avant de nier face aux preuves et de faire accuser d'autres personnes, tout en vivant des tourments en raison d'une schizophrénie morale qui le ronge. Parfois trop hystérique, comme souvent avec les films italiens, le film est parfois pénible à suivre, mais sa conclusion, terrible, achève la démonstration : le pouvoir corrompt et toute la chaîne est pourrie, et le commissaire est finalement bien petit face à ses supérieurs. Désarmant, et pourtant tellement significatif. Mise en scène acérée, soutenue par la superbe musique d'Ennio Morricone, avec une ritournelle dont lui seul a le secret, et sur laquelle il opère d'infimes variations, épousant la chute mentale de ce anti-héros. D'autres critiques sur thisismymovies.over-blog.com
A Rome, au début des années 70, face à une contestation croissante, le pouvoir est proie de ses pires turpitudes. Pour survivre, il est prêt à sauver un des siens qui s'autoaccuse d'être le meurtrier de sa maitresse afin de prouver que l'autorité et la loi sont respectées, ce qui est inacceptable pour le régime. Finalement, notre héros rentrera dans l'ordre. Thriller d'abord politique et psychologique, très en vogue en Italie à cette époque,, le film est dur et sans concessions dans sa dénonciation d'un régime aux abois mais qui est toujours en place…. Grandiose interprétation de Gian Maria Volonté, comédien malheureusement quelque peu oublié, et inoubliable musique de Ennio Moricone, Malgré le sujet scabreux, le film a obtenu ll'Oscar du meilleur film en langue étrangère et, moins étonnant, le Prix spécial di jury à Cannes.
Après le générique, le plaisir envahit le spectateur avec la musique très connue d’Ennio Morricone, reconnaissable à sa guitare acoustique et sa guimbarde. Le chef de la brigade criminelle (Gian Maria VOLONTE) égorge sa maitresse d’une lame de rasoir et disperse des indices (empreintes, traces de semelles, etc.) dans tout l’appartement. spoiler: Menant l’enquête, il jette les soupçons sur le voisin de sa maitresse, jeune activiste, sur son mari avant de les innocenter, poussant à l’extrême le fonctionnement de la police qui, malgré les preuves, l’écarte de la liste des suspects par un raisonnement par l’absurde. Gian Maria Volonte est prodigieux dans ce rôle de commissaire fou et schizophrène, imbu de son pouvoir mais ne supportant pas que l’ordre établi soit bafoué. Sévère réquisitoire sur la société italienne des années 1970’, sa police mais aussi ses contestataires. .
Avec ce film, Elio Petri dénonce avec force les hautes institutions italiennes, corrompues par le pouvoir qu'elles ont et obéissant à leur propre logique. "Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon" nous raconte l'histoire saisissante d'un commissaire de police qui tue sa maîtresse, fait exprès de laisser des preuves derrière lui et n'hésite pas à relancer l'enquête quand elle est au point mort. Bravade suicidaire certes quand on voit que sa culpabilité est évidente mais personne, et surtout pas ses collègues, ne semble s'en rendre compte malgré tous les efforts qu'il fait pour être déclaré coupable. Au-delà de cette histoire se cache un message qui en dit long sur l'Italie du début des années 70, rongée par le fascisme qui va jusqu'à occuper la vie privée du personnage. Dans le rôle principal, Gian Maria Volonte est fabuleux, vraiment habité par son rôle à la limite de la schizophrénie. Radical et sans concessions que ce soit dans sa forme ou dans son propos, le film est un jalon important dans l'histoire du cinéma italien. Partition superbe d'Ennio Morricone.
Tout est dans le titre du film. C'est terrible. Volonte dans le rôle d'un petit commissaire de police névrosé qui tue sa maîtresse et ensuite mène lui-même l'enquête. Mensonges, dédoublements, dissociations, abus de pouvoir... Un film qui fait réfléchir...
Petri souffle le chaud et le froid sur cette formidable enquête policière dont le coupable s’affiche au grand jour , alors que dans les coulisses les hommes de l’ombre s’agitent et se voilent la face … A ne pas manquer ! Pour en savoir plus
Un gros bonnet de la police, à qui tout a réussi, décide de tester son impunité en observant ses confrères enquêter sur son propre crime. Costard impeccable, le verbe haut, il se ballade parmi les rangs admiratifs, s’amuse de leur cécité tandis que là-haut, la gouvernance s’organise. Quand il s’agit de tuer dans l’œuf une affaire compromettante, les obstacles s’évanouissent comme par enchantement. Gian Maria Volonte est fantastique en haut ponte mussolinien, hautain avec ses subordonnés et soumis à sa maitresse, capable aussi bien de briller en société que de perdre brutalement tout contrôle. Le film annonce les années de plomb dans l’Italie des 70’s, la sévère répression subie par les étudiants anarcommunistes, le climat pesant de violences et de paranoïa. Et au milieu, ce citoyen au-dessus de tout soupçon, obnubilé par l’autorité, inquiet de ce militantisme désordonné et des libertés naissantes, et qui reste intouchable malgré tous ses efforts. Une tragicomédie étrange, sardonique, où résonne le pizzicato doux-amer d’Ennio Morricone, identifiable dès la première note. A découvrir.
Le film d’Elio Petri occupe vraiment une place à part dans l’histoire du cinéma italien, sans doute due à l’osmose entre le scénario , la musique et le jeu proprement halluciné de Volonte. La musique si particulière de Morricone renforce l’aspect subversif du propos déjà intrinsèquement très appuyé mais qui se trouve décuplé par ce mélange entêtant de mandoline et de guimbarde. Le commissaire parvenu aux plus hautes fonctions de l’administration policière, homme de pouvoir par excellence, aime à se faire infantiliser par sa jeune maîtresse dans des jeux de rôles sadomasochistes où sa fonction et son institution sont systématiquement tournées en ridicule. Ce jeu qu’il à lui-même institué, a fini par créer chez lui une sorte de schizophrénie devenue insupportable tant la jeune femme s’y engouffre avec délice. C’est avec la plus grande décontraction qu’il pousse un jour le jeu de rôle à son terme laissant la belle, inanimée sur le sol. Méthodiquement, il laisse les traces visibles de son forfait. Pourquoi cette bravade suicidaire ? Sans doute pour mesurer son pouvoir ou le degré de corruption d'un grand corps d’Etat qui ne peut pas imaginer que sa tête soit malade . Effaré il avance dans l’enquête sans aucune précaution voyant que sa culpabilité, énorme comme le nez au milieu de la figure est invisible aux yeux de tous ses condisciples. Pour illustrer ce propos, Petri nous gratifie d’une scène incroyable où Volonte et un de ses agents déambulent parmi les empreintes géantes du commissaires étendues comme autant de preuves flagrantes. On est saisi du même vertige jubilatoire que Volonte ,dont le jeu fait souvent penser à celui de Michel Bouquet, qui peut donner l’impression de rouler a plus de cent à l’heure sur une route de montagne sans jamais tomber dans le précipice. C’est ce sentiment de ne plus faire partie du commun des mortels qui mine sans doute le commissaire et le pousse à cet aveu final dont on n’est même pas sûr qu’il sera entendu. Petri jugeant sans doute qu’il va se faire abattre par la censure choisit d’inscrire cette scène finale dans un rêve pour atténuer la charge contre les institutions de son pays. A plusieurs reprises les attitudes oratoires de Volonte rappellent les poses extatiques du Duce comme pour mieux confronter le spectateur au sentiment de puissance qui aveugle celui qui ne rencontre plus la contradiction. Un chef d’œuvre qui est sans doute daté dans son imagerie mais qui garde toute la puissance de la lucidité du réalisateur sur les rapports de l’homme face au pouvoir. A chaque décennie un remake devrait être fait pour observer le caractère intemporel du pamphlet de Petri. Un chef d’œuvre bien mis en relief dans un magnifique DVD de chez Carlotta qui rend hommage à ce metteur en scène méconnu qu’était Elio Petri.
Se reposant sur une mécanique implacable à se ronger les ongles, Elio Petri dresse le portrait fascinant d'un salopard de grande envergure, calculateur, imbu de sa personne et avide de pouvoir, prêt à tout pour prouver qu'il a raison et qu'il est définitivement intouchable, mais offre surtout une critique virulente envers une cité décadente encore plus monstrueuse que son anti-héros, ainsi que de ses institutions toute puissantes. Un très grand film à (re)découvrir d'urgence, hanté par la prestation magistrale de Gian Maria Volonte et par la musique inoubliable d'Ennio Morricone.
Gian Maria Volonté tue sa maitresse et laisse des preuves accablantes contre pour qu'il soit arrêté. Seulement personne ne veut croire en sa culpabilité et ses collègues font tout pour éviter de le tremper dans cette histoire de meutre. Mais pourquoi ne veulent-ils pas l'arrêter? Vous comprendrez très vite pourquoi... Un film réalisé en 1970, dans une Italie où le ton contestataire commencait sérieusement à se faire entendre
Elio Petri signe un réquisitoire des plus violents contre les hautes autorités: dans le cas présent contre les forces de police qui profitant de leur pouvoir usent des moyens les plus ignobles et radicaux pour obtenir ce qu'ils veulent. Il y a également une critique sur la mégalomanie de l'homme: Gian Maria Volonté est typiquement cet homme mégalomane, haut placé, puissant et qui se croit tout permis.
Ce même Gian Maria Volonté nous offre ici une prestation vraiment époustouflante. Le tout est réalisé sur une musique culte du grand Ennio Moriconne.
C'est vraiment un film intéressant. Il prend des partis pris pour un film policier qui sont assez sympas et qui font, finaement, d'Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon, un film davantage politique que policier. Le scénario se suit avec plaisir et intérêt, la mise en scène est élégante et accompagne de façon intelligente le sujet, en sachant notamment proposer des moments incongrus, soulignés par la musique d'Ennio Morricone. Bref, là dedans tout est solide : scénario, mise en scène et interprétation. Un bon film.