La première projection française du film a eu lieu dans un cinéma de Versailles alors que le montage n'était pas terminé. La réalisatrice et l'équipe du film n'étaient même pas au courant de cet événement. Mais ensuite, la production a décidé de ne plus jamais diffuser le film : Une trop bruyante solitude n'est donc pas sorti sur les écrans français.
La première projection du film, pour la partie tchèque, a été programmée le 28 mars 1995, le jour de l'anniversaire des 81 ans de l'auteur Bohumil Hrabal. Le film avait encore une forme provisoire, mais le producteur français prévoyait de finir le montage, sans avant-première, pour la sortie française.
Lorsque Vera Caisova a voulu faire un film à partir du livre, les droits étaient déjà vendus. Mais après vingt années d'exil, en 1987, la réalisatrice s'est, pour la première fois, retrouvée en face de l'auteur Bohumil Hrabal. Ce dernier lui a dit : "C'est étrange, c'est toi qui feras le film, mais les droits, je ne les ai pas..."
Suite à des désistements successifs, les droits sont finalement devenus libres. C'est le 13 février 1991, dans un bistrot, que la réalisatrice a signé, aux côtés de l'auteur tchèque, le contrat d'achat des droits.
Le tournage d'Une trop bruyante solitude a eu lieu entre 1994 et 1995 à Prague, en coproduction avec trois pays européens : la France, la Tchécoslovaquie et l'Allemagne. C'est d'ailleurs le producteur français qui a obtenu les droits mondiaux alors que les deux autres les possédaient seulement à titre national.
La cinéaste tchèque a traduit et écrit le scénario d'Une trop bruyante solitude en trois années à partir de 1989. C'est en 1995 que le projet a concrètement débuté mais, pour cause de problèmes de droits, sa finalisation ne s’effectua qu'en 2010.
Vera Caisova s'est battue pendant plus de 14 ans contre la production française pour obtenir les droits internationaux du film. Le tribunal donna raison à la cinéaste, mais le producteur ne lui rendra jamais les éléments matériels du film. C'est grâce au soutien des producteurs de Tchécoslovaquie, qui étaient en possession de la version tchèque, que Vera Caisova a pu reconstituer la version définitive, en 2010.
Vera Caisova a étudié le cinéma avant de partir vivre en Italie pendant cinq ans où elle a travaillé comme documentaliste et assistante sur des films consacrés à l'art. Elle a également organisé en Guinée et au Maroc le tournage d'un film contre l'Apartheid, Amok, avec Miriam Makeba. Dans les années 1990, Caisova est passée par des postes de directrice de casting, de styliste et de productrice-déléguée de spots publicitaires.
Le projet est parti de l'achat d'un livre dans une librairie : Vera Caisova a acheté deux livres, en Allemagne, avec le peu d'argent qui lui restait. Les auteurs K.H Macha et Bohumil Hrabal étaient de nationalité tchèque, comme elle : "Dans un train de nuit, j'ai ouvert le deuxième livre. Je ne l'ai pas lu, je l'ai dévoré d'une traite", nous dit-elle. Touchée par la beauté du sujet, c'est à ce moment qu'elle s'est dit qu'elle ferait de ce livre, un film.
Le film est adapté du roman éponyme de Bohumil Hrabal, publié en 1976. Le livre a également connu une adaptation en bande dessinée de Lionel Tran et Valérie Berge parue en 2003.