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il_Ricordo
106 abonnés
407 critiques
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4,0
Publiée le 29 juin 2012
Partant d'un argument assez faible, La Vengeance d'un acteur est pourtant l'une des plus belles réussites du Cinéma japonais. Mêlant très habilement le monde du théâtre à celui du Cinéma, Kon Ichikawa montre toute sa virtuosité dans l'usage élégant de la couleur et dans sa mise en scène très kurosawaienne : plans larges dans les temps morts, successions de plans très rapprochés et très courts dans les scènes d'action. Une telle maîtrise de son art permet à Ichikawa de rendre intéressante une histoire qui ne l'est pas vraiment : on a vu des dizaines de récits de vengeance tous plus ou moins fades. Le héros de l'histoire, empruntant à Hamlet son visage blafard et son doute permanent, ne manque pas d'impressionner ses proches et ses ennemis quand il révèle la puissance de sa haine, et le spectateur quand il tombe dans un sentimentalisme plutôt mièvre. Pour agrémenter une histoire sombre, des seconds rôles amusant parviennent à l'égayer : des voleurs qui se chamaillent comme des enfants, et rivalisent de gloire dans leur rôle de robins des bois. Sorte d'entrelacement entre spectacle traditionnel japonais et film d'action à l'occidentale, plein de couleurs vives, de décors et de costumes recherchés qui nous replongent dans le Japon médiéval, La Vengeance d'un acteur est indéniablement l'un des meilleurs films de Kon Ichikawa.
Un acteur célèbre reconnaît dans le public, deux ou trois personnes qui ont participé et conduit ses parents au suicide. Il se met alors en tête de se venger et utilisera la ruse (l'amour de la fille de l'un d'eux à son égard) pour parvenir à ses fins. En fait, ses ennemis se détruiront entre eux. Très beau film d'Ichikawa. Très esthétique tant dans sa réalisation que dans la photographie. Performance de l'acteur principal (Kazuo Hasegawa). Film typiquement japonais : les costumes, les coutumes et le théâtre japonais sont bien reconstitués. Un petit chef d'oeuvre de Kon Ichikawa.
On dirait du Monte-Cristo à la manière de Resnais. Hormis le fait que ce soit japonais évidemment. On pourrait même parler d’un genre peu rencontré dans ma filmographie japonaise: le néo-impressionnisme. De grands décors vides où la vie se joue comme au théâtre, à grands renforts de maximes. La vengeance est un travail bien calculé. Elle se fait d’elle-même. Quel acteur superbe. J’ai regretté de ne voir le voir une heure de plus dans le kabuki.
Du cinéma japonais, des années soixante, à l’état pur. Le théâtre y est très présent, et plus encore la théâtralité d’une mise en scène qui joue sur le réel et la fiction dans une dramaturgie évidente. Celle de la vengeance assumée par un acteur célèbre qui lors d’une représentation aperçoit dans la salle les responsables de la mort de ses parents. Une stratégie s’engage alors pour venir à bout des importuns, autour de l’amour de la fille de l’un d’eux, responsable désigné, qui n’est pas il est vrai un exemple de loyauté. Et comme ses comparses sont du même acabit, ils faciliteront la tâche du héros. Une trame assez dramatique, tragique et classique que le réalisateur japonais surélève au-dessus de la moyenne pour la mener vers la fantaisie et la poésie que le théâtre populaire japonais traduit de manière exemplaire. Kon Ichikawa en fait état avec grandeur. Tourné en 1963, ce film japonais conserve son brio et son inventivité technique aussi extravagante qu’extraordinaire. En savoir plus : lheuredelasortie.com
Fortement encensé par de nombreuses critiques, ce film m'a laissé sur une impression mitigée. D'un côté, il y a du bon, voir du très bon, si ce n'est du très très bon pour l'interprétation de Kazuo Hasegawa qui fait un véritable tour de force exceptionnel dans le double-rôle d'un acteur travesti et d'un bandit de grand chemin. Quelques superbes fulgurances au niveau de la photographie et des couleurs en particulier dans une première partie prometteuse (l'apparition fantomatique du fils qui se fait passer aux yeux d'un des assassins pour sa mère est une grande réussite aussi!). Des décors irréalistes, qui ne sont pas sans faire penser à ceux qu'utilisera Fellini, des très bonnes interprétations, avec en prime le charme de la plus belle des actrices japonaises Ayako Wakao, et quelques bonnes trainées d'humour. Reste que la seconde partie se répète un peu trop souvent et a très fortement tendance à négliger certains personnages qui s'avèraient pourtant croustillants comme le bandit de grand chemin ou encore la voleuse. Ce qui a pour conséquence que la seconde partie qui, comme dans toute bonne histoire de vengeance, devait être exaltante est en fait plutôt languissante. Enfin il faut reconnaître qu'une oeuvre barrée comme celle-là, on en voit pas tous les jours et que je la conseille malgré tout à tout le monde en espérant qu'on s'en fasse une meilleure opinion que moi.