Better than sex n’est pas vraiment le genre de film que je regarde habituellement, mais là je me suis dit, tient, pourquoi pas, il a l’air d’avoir quelque chose de différents. A vrai dire, on sent qu’il y a la volonté de faire en effet quelque chose de singulier, mais le film ne convainc qu’à moitié.
Niveau acteur c’est plutôt sympa, avec un duo complice qui fonctionne bien avec Wenham et Porter. Naturels, bien aidés par des dialogues soignés, ils livrent des prestations de qualité et forment un élément attractif du métrage, malgré des personnages qui n’évoluent pas beaucoup et s’avèrent relativement peu originaux dans ce genre de film. A noter qu’il y a peu de seconds rôles, et que leur présence est tout au plus marginale. Mais là aussi c’est assez bon, malgré des moments « face caméra » assez agaçants.
Le scénario est problématique. En fait le film n’a pas d’histoire à proprement parlé. Il alterne scènes attendues et parfois franchement convenues (la dispute…), et scènes de sexe, et propose un ensemble qui parait creux. Un film part généralement d’un point A et cherche à aller vers un point B, en prenant une succession de rebondissements narratifs. Là Teplitzky, même si on sent la volonté de conduire un scénario (assez rabâché quand même) s’embrouille, et nous offre quelque chose de mal foutu. D’ailleurs on a le sentiment que le film courre sur au moins une semaine entière, alors qu’en fait-il courre sur deux jours. Du coup le rythme apparait moyen, d’autant plus que pas mal de morceaux ne surprendront guère les habitués du genre, et l’ensemble est trop prévisible. Petit bémol aussi sur les faces caméra pas toujours justifiés, et un peu répétitifs. Reste un humour assez sympa, quelques bonnes scènes, et une légèreté de ton qui fait plaisir dans un film aux tendances érotiques. Ca fait plaisir d’avoir un film de romance où le sexe apparait plus naturel que d’habitude, et où il apparait gai, et non violent ou déviant.
Visuellement l’ensemble est assez propre, malgré des ratés. Teplitzky précisément n’est pas très dégourdi pour ses scènes de sexe, qui sont sans grand intérêt. C’est plutôt plat, fade, on dirait qu’il ne sait pas trop quoi en faire si ce n’est ne pas déborder vers du trop hard. Il arrive parfois à utiliser superbement le corps de Suzie Porter, mais c’est trop rare, et globalement Better than sex est faible de ce coté là. Pour le reste c’est plutôt bon. La photographie use d’une palette de couleurs sobre mais tout à fait convaincante, usant beaucoup de blancs, de bleus, de beige, pour un métrage visuellement agréables, en dépit de décors très limités, et qui aurait pu être un poil plus étoffés. Quant à la musique elle est à l’image de la photo, simple mais convaincante, dans un ton sans fioriture qui sied bien à l’ensemble.
En clair Better than sex n’est pas un mauvais film, mais il ne remplit pas pleinement le contrat. Ambitieux par certains aspects, il reste malheureusement souvent lieu commun, et ne joue pas suffisamment à fond la carte qu’il a choisi d’entremêler romance-comédie-érotisme. J’ai apprécié le naturel de l’ensemble, de bons acteurs, des moments vraiment agréables, mais il faut reconnaitre qu’il y a d’indéniables loupés. Je pousse jusqu’à 3, car malgré tout, en dehors de l’histoire, Better than sex est un métrage propre qui a une certaine exigence qualitatif. Il est tout de même plutôt conseillé aux amateurs du genre