New Year's Day (« Un été pour tout vivre » en France) est sorti en 2001 dans un relatif anonymat, à l'instar de son réalisateur Suri Krishnamma, aussi méconnu que talentueux. Pour preuve, il a dirigé la réalisation de plusieurs épisodes de Walking Dead.
Son long métrage met en scène l'histoire dramatique de deux adolescents qui survivent à une avalanche qui emporte tous leurs camarades au cours d'une session de hors piste dans les alpes. Le traumatisme de Jake et Steven va être d'autant plus fort qu'une caméra filmant les derniers instants de leurs amis est récupérée. La regarder va leur faire perdre le fil de leur existence, et va les pousser à planifier leur suicide, prévu pour le jour de l'an de l'année suivante.
Au cours de l'année qui leur reste à vivre, ils s'imposent les défis les plus « barrés », comme braquer une banque, se droguer, etc... Cela va occasionner quelques scènes mémorables, dont celle du trip de Jake sur la plage de Brighton, magnifiée par les plans subtils de la caméra de Krishnamma.
Mais des tensions vont apparaître entre les deux adolescents, et quand l'un reprend goût à la vie auprès de ses proches, l'autre s'enferme dans le respect méticuleux de leur sinistre « cahier des charges ».
Les deux jeunes interprètes de Jake (Andrew Lee Potts) et Steven (Bobby Barry) crèvent l'écran, et sont plus vrais que nature dans la peau de ces « paumés » qui veulent en finir. La photographie est belle, et donne facilement l'envie de découvrir la Cornouailles et sa lande sauvage. La bande originale est globalement discrète, mais possède le mérite de donner beaucoup d'émotions à certaines scènes. Si l'on devait trouver des faiblesses à l'ensemble, ce serait du côté du scénario, qui est un peu léger, et de la morale générale du film qui peut paraître douteuse (commettre des délits délibérément, sous prétexte qu'on a le moral en vrac).
Toutefois, Suri Krishnamma réussit un joli coup avec New Year's Day, qui mériterait d'être plus médiatisé, ne serait-ce que pour son inoubliable scène finale, à laquelle l'Ave Maria donne une intensité dramatique rarement retrouvée dans un film indépendant.